Des élèves pas comme les autres en vedette sur le Web

Publié le 30 juillet 2021 par Hélène Desgranges

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Hélène Desgranges

Journaliste | hdesgranges@inmedias.ca

Ils ont 16 ans et plus, vivent avec une déficience intellectuelle et sont des élèves du programme d’intégration sociale du Centre de services scolaires des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSSHBO). Vedettes du Web? Si chaque citoyen de la Vallée-de-la-Gatineau prend le temps de découvrir leurs réalisations grâce à un clic, qui sait?

Le groupe d’élèves en intégration sociale du Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais fait du théâtre. Pour découvrir leur talent, une chaine YouTube a été créée juste pour eux. (Photo Pixabay)

Le programme d’intégration scolaire offre aux personnes vivant avec un handicap intellectuel de fréquenter l’école afin de conserver leur acquis ou en développer de nouveaux. Ces élèves ne reçoivent pas de diplôme, explique Jean-François Chabot, l’un des enseignants du programme qui leur fait découvrir l’art dramatique.

Toute une équipe entoure ces élèves hors du commun. Comme ils ont des cours de couture, travaillent dans une serre ou font du théâtre, par exemple, le personnel enseignant s’entoure, souligne Jean-François Chabot. Pour sa part, les arts de la scène font partie de ses forces. L’enseignant enseigne aussi à la Note Verte. Évidemment, il voit des différences entre ses élèves d’un milieu ou d’un autre.

Comme il est difficile, voir impossible de faire retenir un texte à ses étudiants du programme d’intégration sociale sans leur faire répéter les phrases une après l’autre, le professeur sort sa créativité. « On a reçu un budget pour acheter des perruques, ils adorent se déguiser », souligne Jean-François Chabot.

Pandémie ou non, l’enseignant a poursuivi ses efforts pour mettre ses élèves en vedette sur le Web. « J’ai fait des petites scènes seul et j’en ai fait aussi en intégrant les élèves. » Jean-François Chabot écrit les textes qu’il fait ensuite jouer ou mimer à ses élèves. Par manque de temps, il utilise aussi les classiques.

L’empressement de son équipe de comédiens maison à voir le résultat final le fait sourire. « Pour eux, aussitôt le tournage fini, ils veulent voir le résultat. Attendre le montage, c’est long. » Outre les tournages en solo pendant la pandémie, l’enseignant a aussi eu à gérer la « quarantaine » des perruques entre les utilisations.

Une chaine YouTube à eux

Comme les élèves ont déjà quelques réalisations à leur actif, une chaine YouTube a été publiée pour démontrer leur talent. On y réalise bien quels obstacles se dressent sur le parcours d’un tel projet. Étant donné que certains élèves ne peuvent être montrés publiquement, l’usage de barbe, la coupure du visage au montage ou autres méthodes sont utilisées pour que tous puissent participer, explique M. Chabot.

Plus d’une dizaine de vidéos sont déjà disponibles au https://www.youtube.com/playlist?list=PLn1rE32Vb0rcZ9N0NpcYeeVwOerftCcml.

Fonctionnement de ce programme

Le programme d’intégration sociale reçoit environ 40 élèves chaque année. Certains quittent et d’autres arrivent, mais il ne fut jamais question de liste d’attente selon Jean-François Chabot. Les élèves ont accès à ce programme dès 16 ans, mais comme plusieurs sont encore à l’école secondaire à cet âge, le groupe se compose souvent de gens de 18 ans et plus.

Les élèves reçoivent un horaire chaque semaine et alors, ils savent avec quel enseignant ils chemineront jour après jour. « Pendant la pandémie, il a fallu former des groupes classes, nous étions donc deux enseignants et deux techniciennes en loisir dans l’équipe », explique l’enseignant. Comme certains étudiants sont en stage, cette partie du programme fut nécessairement plus difficile pendant la COVID-19. Cependant, le programme ne fait pas relâche en été.

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