Exploitation minière
Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau intéresse des promoteurs et explorateurs miniers
En début avril, des promoteurs et explorateurs miniers se sont rendu sur des terres privées dans la municipalité de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau pour effectuer de l’exploration minière sans en avoir demandé d’autorisation ce qui est interdit par la Loi.
Partout en Outaouais comme dans la Vallée-de-la-Gatineau, il y a beaucoup de graphite. En ce moment, la demande est principalement pour la production de batteries des véhicules électriques et le graphite est l’un des cinq matériaux indispensables à la production de cette dernière. Puis à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau il y a des claims de graphite qui sont convoités.
La préfète de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG), Chantal Lamarche, mentionne que ces promoteurs et explorateurs ont fait la location de chalets dans la municipalité de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau et sont restés deux semaines dans le but de faire de l’exploration. Les propriétaires des terres privés ont été très surpris de cette visite surprise, déclare-t-elle. À la suite de leurs passages inattendus, la MRCVG a fait une résolution, qui a été envoyée au ministère des Ressources naturelles et des Forêts, dans le but de demander à ce que ces promoteurs et explorateurs suivent la loi.
« Qu’ils fassent comme tout le monde et qu’ils suivent la loi. »
Chantal Lamarche
Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau
Pour sa part, le maire de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau, Roch Carpentier, confirme qu’effectivement une équipe d’exploration minière est débarquée à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau sans préavis. Une plainte a donc été déposée par la municipalité à cet effet. M. Carpentier explique qu’« étant donné que la majeure partie de la richesse foncière de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau est située en bordure des plans d’eau, nous avons de grandes craintes à cause des conséquences qu’aurait l’établissement d’une mine à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau. »
Du côté du ministère, le relationniste de presse du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, Sylvain Carrier, mentionne que le titulaire des claims qui sont en grande majorité localisés en territoire privé dans la municipalité de Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau provienne de Surrey en Colombie-Britannique.
M. Carrier explique que le titulaire d’un claim doit informer le propriétaire, le locataire et la municipalité locale des travaux qui seront exécutés sur leur territoire au moins 30 jours avant (deuxième paragraphe de l’article 65 de la Loi sur les mines). De plus, en territoire privé, malgré la présence de claims, la Loi sur les mines garantit qu’un propriétaire peut refuser tout accès à son terrain (article 235 de la Loi sur les mines). Le cas échéant, aucune activité minière n’est possible, confirme M. Carrier. Il explique également que lorsqu’une situation potentiellement litigieuse est dénoncée, comme celle vécue à Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau, le ministère procède à une vérification. Si un manquement s’avère fondé, le titulaire du claim s’expose à une sanction pouvant aller jusqu’à la révocation de son claim.
Mme Lamarche révèle que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts est venu à la rencontre du conseil des maires à peu près au même moment que la visite des promoteurs et explorateurs. « Drôle de coïncidence, c’était quand même assez louche que leurs présentations aient été en même temps », indique Mme Lamarche.
À la suite de cette situation, la MRC veut sensibiliser la population et prépare d’ailleurs un plan d’action à cet effet. « On va travailler avec les directeurs de chaque municipalité pour conscientiser les gens à ne pas se sentir obligé, ils ont le droit de dire non. », affirme Mme Lamarche. Elle rappelle que ce n’est pas qu’ils ne veulent pas d’exploration minière dans la Vallée-de-la-Gatineau, c’est simplement qu’ils veulent être consultés et que oui, il y a des secteurs où ils ne voudront pas en avoir.
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