École à volet rural à Cayamant
Changer l’école d’aujourd’hui pour créer le village de demain
Une école à volet est fondée sur les valeurs établies avec la communauté, tout en conservant les mêmes cadres administratifs qu’une école publique traditionnelle. L’école Sainte-Thérèse à Cayamant ajoute donc à son enseignement un volet rural qui plaît à ce point que l’école vient de doubler son nombre d’élèves, avant même que le projet ne soit débuté!
« Le projet novateur d’intégrer à l’enseignement régulier des activités traditionnelles du monde rural (l’agriculture, par exemple) est issu d’un partenariat entre l’école et la communauté », explique Annick Lafontaine, directrice adjointe de l’établissement du Cœur-de-la-Gatineau.
La Municipalité, soucieuse de garder l’école de Cayamant ouverte, ne savait pas comment s’y prendre. Mme Lafontaine s’est donc proposée pour « mettre la table » afin de réunir les milieux scolaire et municipal. S’est donc tenue une réunion avec l’équipe-école, l’organisme de participation des parents (OPP), le maire, la direction générale de la Municipalité et des élus afin de trouver des solutions.
Asseoir un projet sur des valeurs
Pendant un avant-midi, le groupe composé d’élus, de parents et de membres de l’école a indiqué ce qu’il souhaitait, relate Mme Lafontaine. « Se donner une identité » et « choisir des valeurs fondatrices » se retrouvaient parmi les objectifs visés. On a alors défini les valeurs qu’on désirait mettre de l’avant avec ce projet, comme celles de rendre les enfants débrouillards et attirés par les découvertes, puis de favoriser l’autonomie ainsi que la compréhension de la vie. C’est donc sous le thème « Découvertes en milieu rural » que le comité a choisi d’aller de l’avant.
« Notre école de Cayamant était constamment en mode survie à cause d’un manque d’élèves. Un village sans école, c’est un village qui meurt. » – Annick Lafontaine, directrice adjointe de l’établissement du Cœur-de-la-Gatineau
Dans ce projet, le mot « rural » inclut l’union et la collaboration avec le milieu. Les jeunes seront appelés à construire leur communauté. Il est question de jardiner et de transformer les produits pour les vendre. Cela nécessitera l’apprentissage des mesures, le calcul des prix, puis de l’agriculture. Différents projets feront partie du volet. On y inclura des moutons, des poules et des lapins qui iront en pension, l’été, chez l’une des enseignantes. Foresterie, chasse, pêche et apprentissage du gardiennage seront aussi au programme, tout autant que les matières académiques régulières.
Réactions du milieu
Une école à volet se différencie d’une école alternative entres autres parce qu’elle n’exige pas l’implication des parents et qu’elle conserve la pédagogie déjà utilisée par les enseignants, explique Annick Lafontaine, qui a aussi été impliquée dans le projet d’école alternative de Blue Sea.
Une collaboration école-municipalité est maintenant bien établie à Cayamant. Bien que les enseignantes en place s’attendent à plus de travail pendant la première année, le temps de créer les liens et de mettre en place le projet, tout devrait être plus facile ensuite. La réussite de Blue Sea fut d’ailleurs un facilitateur pour le projet de Cayamant. Étant donné les résultats tangibles de cette école en termes de revitalisation, le Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais avait confiance dans le volet rural de Cayamant.
Pour sa part, Mme Lafontaine, travaillant aussi à la direction de trois autres écoles, peut comparer les résultats: les écoles à volet ou alternatives nécessitent moins d’interventions et d’encadrement des élèves que les autres modèles traditionnels. L’idée fait donc son chemin ailleurs, mais la directrice adjointe ne force pas la main. Si des enseignants ne sont pas prêts à ce modèle, elle comprend. L’école de Lac-Sainte-Marie, pour sa part, a emboîté le pas avec un volet sportif où la musique, par exemple, a été remplacée par de la danse, créant ainsi un programme qui permet aux enfants de bouger deux heures par jour.
Résultats académiques et achalandage
Des élèves plus motivés et des enseignants encouragés se côtoient dans les écoles à volet, affirme Mme Lafontaine. Selon elle, le niveau académique de ces élèves devrait augmenter tout autant que leur niveau de sociabilité, qu’elle voit s’épanouir.
Pour l’instant, l’école alternative de Blue Sea doit refuser des enfants, alors que certains désirent s’y rendre même à partir de Maniwaki. Déjà, à Cayamant, on est passé de 24 à 48 élèves, et il ne reste que quatre places disponibles.
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Actualités
Un appel à la vigilance face aux collisions
Le mois de novembre, tout comme le mois d’octobre, est particulièrement propices aux collisions avec la grande faune en raison …
Votre journal suspend ses activités
Chers lecteurs et lectrices, Malgré la fidélité que vous nous avez démontrée au cours des dernières années, nous vous informons que …
Un nouveau roman pour Marie Paquette : Ma vie au grand jour
L’auteure Marie Paquette est de retour avec son dernier roman, Ma vie au grand jour aux Éditions Marie-Guy.