Mort en combattant un incendie
La communauté de Kitigan Zibi endeuillée par la mort d’Isaiah Nottaway
La communauté de Kitigan Zibi a perdu l’un des siens le 4 août dernier : Isaiah Nottaway, 32 ans, a perdu la vie alors qu’il combattait un incendie à Notre-Dame-de-la-Salette pour le compte de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) fera enquête sur la mort de cet auxiliaire de la SOPFEU.Selon les premières informations, M. Nottaway aurait succombé à un malaise. Les manœuvres pour le réanimer ont été vaines et son décès a été constaté à l’hôpital de Papineau. Mélanie Morin, agente à la prévention et aux communications pour la SOPFEU à la base de Maniwaki, a donné plus de détails le 5 août sur les circonstances dans lesquelles le combattant qualifié est décédé : « L’incendie dans la municipalité de Notre-Dame-de-la-Salette a débuté samedi après-midi. Les pompiers municipaux se sont rapidement rendu compte que la forêt était touchée. Ils ont appelé le renfort de la SOPFEU. La cause : on estime que c’est un bâtiment secondaire qui a brûlé et qui a mis feu à la forêt. Les pompiers forestiers ont été dépêchés sur les lieux, les avions-citernes ont fait des missions d’arrosage samedi soir. Dimanche matin, 11 pompiers et combattants sont retournés sur les lieux. Des avions-citernes ont également passé la journée là, ils ont arrosé de 11h jusqu’à 19h30. Au courant de la journée, c’est là que l’incident s’est produit. Aujourd’hui, on a 13 personnes sur l’incendie qui continuent à le combattre. Il est considéré contenu. Ça veut dire que pour l’instant, il reste à l’intérieur de son périmètre. Il ne se propage pas librement. La prochaine étape est de passer à la maîtrise. Une fois qu’il est déclaré maîtrisé, là ça veut dire qu’on l’a ceinturé, qu’on en a fait le tour, qu’on a étendu assez d’eau et qu’on a fait assez de coupe-feu pour être certain qu’il ne sortira pas de son périmètre. (…) les choses vont bien, elles vont dans le bon sens, on continue vers la maîtrise ».Un auxiliaire de la SOPFEUM. Nottaway n’était pas un pompier de la SOPFEU à proprement parler, mais un auxiliaire appelé à servir de façon plus ponctuelle. Mme Morin explique la différence : « Les deux combattent le feu. Un pompier forestier est une personne qui est employée directement par la SOPFEU. Une main-d’œuvre auxiliaire est un employé qui est à l’emploi d’un fournisseur. Dans le cas ici, c’est la réserve de Kitigan Zibi. Ça peut également être une compagnie sylvicole, une compagnie forestière. C’est pratique courante à travers le Québec. À Maniwaki, on fait affaire avec Kitigan Zibi et avec plusieurs autres organismes aussi. Eux, ils nous fournissent de la main-d’œuvre, des travailleurs forestiers, des gens qui sont habiles en forêt. Nous on leur donne la même formation qu’on donne aux pompiers forestiers, la même formation de base qui est celle de combattant qualifié. On leur donne les formations de sécurité nécessaires et on les équipe avec les mêmes outils, les mêmes équipements de protection que les pompiers forestiers. La seule différence, c’est que ces gens-là ne sont pas à notre emploi sur une base régulière, ils sont à notre emploi sur une base ponctuelle. Nous, lorsque la situation l’exige, on appelle la réserve ou la compagnie et on dit : “ on aurait besoin de x nombre de combattants aujourd’hui, pouvez-vous nous les envoyer ” »?Deux autres décès depuis 1994L’agente à la prévention et aux communications n’était pas en mesure d’expliquer quel était l’historique de travail de M. Nottaway avec la SOPFEU. « Je ne crois pas que c’était un pompier de longue expérience », a-t-elle indiqué, tout en précisant qu’il s’agissait d’une personne « formée ». Mme Morin a ajouté que des tests physiques et médicaux sont effectués par la SOPFEU : « C’est différent d’une personne à l’autre et d’un niveau d’emploi à l’autre, mais oui, il y a des vérifications qui sont faites ». D’après elle, les décès de pompiers ou d’auxiliaires de la SOPFEU ont été rares depuis 25 ans. « Il y a eu deux décès depuis la création de la SOPFEU en 1994. Dans les deux cas, les décès de pompiers sur feu, c’était similaire, dans le sens que c’était des malaises. Les personnes n’ont pu être réanimées et, dans les deux cas, ce n’était pas relié aux incendies mais aux conditions reliées à la personne comme telle », a-t-elle commenté. Une saison en dessous de la moyenneL’agente à la prévention et aux communications a mentionné que le recours à des auxiliaires était pratique courante au Québec et dans d’autres provinces canadiennes. « C’est une façon efficace d’avoir recours à de la main-d’œuvre en moment, pas de débordement, mais d’activité plus intense », a souligné Mme Morin. Même si la saison actuelle est moins intense que la moyenne, comme le rapporte l’employée de la SOPFEU, le feu de Notre-Dame-de-la-Salette fait partie des plus gros incendies depuis le début des beaux jours : « Quand on regarde les statistiques, ça demeure une saison plus calme. À ce jour, 219 incendies alors que la moyenne à pareille date est de 381. C’est une saison en-dessous de la normale. Le mois de juillet a été le mois le plus occupé depuis le début de la saison et pour la région du sud du Québec, c’est vraiment lors de la dernière semaine. Le manque de précipitations a fait en sorte qu’il y a eu un bon nombre d’incendies. Tous de petits incendies. Probablement que celui de Notre-Dame-de-la-Salette est parmi les plus gros ». Rappelons que la base de la SOPFEU de Maniwaki couvre un immense territoire, comprenant, entre autres, les régions de l’Outaouais et des Laurentides.
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