L’Outaouais et les Laurentides, un beau terrain de chasse au dindon sauvage
Apparu au Québec il y a une trentaine d’années, le dindon sauvage se chasse maintenant de plus en plus en Outaouais et dans les Laurentides. Certains secteurs demeurent toutefois en progression. Lumière sur l’évolution d’un sport dans lequel ces régions se démarquent.
Le dindon sauvage, quoique déjà présent au Québec, a été réimplanté de l’Ontario vers diverses régions de la province, dont l’Outaouais, de 2003 à 2013. André Dumont, biologiste au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), mentionne qu’aucune réimplantation n’a eu lieu dans les Laurentides. Si l’espèce s’y trouve aujourd’hui, c’est qu’elle s’y est déplacée avec les années.
Un plan de gestion du dindon sauvage au Québec a été mis en place pour 2016-2023 afin d’encadrer la pratique de prélèvement et favoriser la mise en valeur de cette espèce. La totalité de la zone de chasse 10, qui couvre une bonne partie de la Vallée-de-la-Gatineau et des Hautes-Laurentides, est potentiellement utilisable par le dindon sauvage, mais cette espèce trouve un habitat nettement préférentiel là où s’entrecoupent la mosaïque forestière et les cultures agricoles. Les territoires de chasse de qualité y seraient plus faciles d’accès, peut-on lire dans ce plan de gestion alors que dans la zone 11, un peu plus au nord dans les Hautes-Laurentides, par exemple, le climat plus froid causerait une fluctuation de l’espèce. « C’est la rigueur de l’hiver qui contrôle l’espèce », mentionne André Dumont.
C’est en 2008 qu’une première chasse régulière au dindon sauvage a été organisée dans l’ensemble des zones du Québec. La révision du plan a permis, à mi-parcours, d’ajouter des journées supplémentaires aux périodes de chasse de certaines zones du Québec, explique M. Dumont. Dans la zone 10, par exemple, la chasse au dindon sauvage peut maintenant se pratiquer à l’automne et au printemps et deux dindons peuvent être abattus plutôt qu’un seul.
Ce n’est pas encore le cas, explique le biologiste, dans les zones 11 ou 9 des Laurentides où l’espèce est encore en colonisation. « On voit cependant une grande progression et un succès de chasse dans ces secteurs. Quand on parle de 60 dindons pour 143 chasseurs, ce sont de bonnes données », mentionne-t-il.
Dans le plan de gestion, on peut lire que l’achat de permis de chasse au dindon sauvage est passé de 2 277 en 2008 à 12 269 permis en 2015, ce qui représentait une hausse annuelle moyenne d’environ 28%. Depuis, la progression se poursuit.
Retombées économiques
En 2014, on estimait à 5 M$ l’argent déboursé par les 11 289 chasseurs de dindons sauvages, soit des dépenses moyennes de 411$ par chasseur. Sans avoir de nouvelles données sur le sujet, André Dumont fait le calcul rapide qu’en 2020, avec 18 000 chasseurs, cette somme peut facilement atteindre plus de 7 M$. Lui-même chasseur de dindon sauvage, il constate aussi que le sport attire des chasseurs de partout au Québec dans les régions de l’Outaouais et des Laurentides. Ce type de chasse est d’ailleurs maintenant ouverte aux non-résidents du Québec.
Bien que le dindon sauvage ne soit pas une espèce envahissante pour les cultivateurs, en hiver, ceux-ci se rapprochent beaucoup des fermes explique M. Dumont et certains cultivateurs se font donc un plaisir d’accueillir des chasseurs sur leur territoire. « Si un chasseur ne trouve pas de territoire, c’est peut-être qu’il n’a pas cogné aux portes des agriculteurs », note le biologiste.
Cette chasse très accessible aux jeunes ne nécessite pas encore, au Québec, de fin de semaine qui lui est dédiée comme c’est le cas aux États-Unis où la pression de chasse est plus grande. André Dumont note cependant que certains chasseurs ne s’intéressent pas au dindon sauvage, car il s’agit d’une chasse difficile.
« Sur les chasseurs qui tentent leur chance, 35% réussissent et seulement 10% d’entre eux parviennent à abattre un deuxième dindon. C’est un animal très méfiant qui a des yeux tout le tour de la tête », raconte M. Dumont en ajoutant que ce n’est pas l’impression que nous avons lorsque nous en voyons des dizaines dans un même champ rassemblé. « Ils sont tellement prudents que si un dindon crie et sonne l’alarme, les autres le croient et courent avec lui! », raconte le biologiste.
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