Il ne sera pas réimplanté au Québec
Le wapiti est considéré comme une espèce exotique envahissante
Le wapiti a déjà vécu au Québec et en Ontario à l’état naturel. L’Ontario a un plan de gestion du wapiti et a réimplanté l’espèce, alors qu’au Québec, l’animal fait partie de la liste des espèces envahissantes.
Petite histoire locale: sur le site Internet de la Municipalité de Saint-Aimé-du-lac-des-Îles dans les Hautes-Laurentides, la chronique historique de l’auteure Francine Ouellette stipule que les secteurs du lac des Îles et du lac du Cerf dans les Hautes-Laurentides étaient reconnus comme l’endroit de prédilection du wapiti.
À l’arrivée de l’automne, les Oueskarinis, un peuple autochtone qui chassait le wapiti, remontaient les rivières par groupe de 15 à 30 personnes et se dispersaient dans leurs territoires ancestraux par le réseau des lacs et rivières.
La disparition du wapiti
L’exploitation forestière ayant rasé son habitat, le wapiti a disparu de nos régions peut-on lire dans la chronique historique de Francine Ouellette.
Dans l’Encyclopédie Canadienne, on explique que l’espèce a disparu de son aire de répartition en raison de la chasse excessive vers 1835. La raison de sa disparition varie donc d’une version à l’autre retrouvée sur le sujet.
Vers le début des années 1900, on aurait tué quelques wapitis aux alentours du lac du Cerf. À l’état sauvage, le wapiti se rencontre maintenant dans l’ouest du Canada et, au Québec, on en fait l’élevage, finit d’expliquer Mme Ouellette dans sa chronique.
Daniel Labonté, relationniste de presse au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, appuie ces théories. « Compte tenu du peu de données historiques disponibles, il n’est pas facile d’établir avec certitude dans quelle mesure cette sous-espèce était présente au Québec. L’ancienne aire de répartition du wapiti a continué de se transformer, notamment par l’accroissement de la présence humaine, le contrôle des feux de forêt, la disparition du loup, l’augmentation des populations de cerf de Virginie. »
Réimplantation en Ontario
Le plan de gestion du wapiti en Ontario explique que c’est en 1990 que des efforts de restauration ont été entrepris par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRN) avec de nombreux partenaires et bénévoles. Grâce à ces efforts, les wapitis habitent maintenant plusieurs régions de l’Ontario. La restauration du wapiti en Ontario est une réalisation importante et représente une contribution importante à la biodiversité de l’Ontario peut-on lire dans le plan de gestion. À cet avantage s’ajoute le loisir apporté par le wapiti sous forme de chasse et d’observation, l’avantage de la chasse de subsistance et d’autres avantages économiques grâce au tourisme généré par cette espèce.
Position du Québec
Daniel Labonté explique que la réintroduction d’une espèce, quelle qu’elle soit, nécessite la prise en compte de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci, on compte les conflits possibles entre l’espèce et les humains, notamment les accidents routiers, les dommages à la propriété et aux cultures, la compétition potentielle avec les autres espèces sauvages présentes sur le territoire (par exemple, le cerf de Virginie et l’orignal), mais aussi les risques sanitaires.
En effet, ajoute M. Labonté, certaines maladies se sont répandues en Amérique du Nord conséquemment aux déplacements artificiels de cervidés. Ces maladies menacent actuellement les populations nord-américaines de cerfs de Virginie et de wapitis. L’Ontario, qui a réintroduit des wapitis dans le sud de la province entre 1998 et 2001, a d’ailleurs cessé de le faire en 2002 en raison du trop grand risque lié à la propagation de maladies.
« Compte tenu des risques sanitaires non négligeables, la réintroduction du wapiti n’est pas envisagée par le Ministère ». – Daniel Labonté
Plutôt que de réintroduire le wapiti, le Ministère, par le biais des plans de gestion pour le cerf de Virginie et l’orignal, s’emploie plutôt à bonifier les modalités de gestion de ces gibiers très populaires pour en optimiser la mise en valeur et rendre encore plus attrayante l’expérience de chasse, ainsi qu’à conserver des populations en santé et à l’équilibre avec le milieu, explique M. Labonté.
Présence « anecdotique » en Outaouais
Cité dans la liste des espèces envahissantes du Québec, le wapiti est déjà présent au Québec, particulièrement en Outaouais.
Selon Julie Deschênes qui est biologiste à la Direction de la gestion de la faune en Outaouais, la présence de wapitis en Outaouais est anecdotique. La majorité des observations sont des échappés d’élevage. Certains ont réussi à traverser la frontière de l’Ontario. Il ne s’agit pas de populations, explique Julie Deschênes, mais plutôt d’observations ponctuelles. Et, comme le wapiti peut se déplacer sur de très grandes distances, il est donc possible qu’il y en ait à l’occasion partout en Outaouais. Il n’y a pas de lieu particulier en Outaouais où le retrouver.
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