Statistiques de chasse 2020
Quels résultats pour l’ours, l’orignal, le cerf et le dindon?
Chaque année, le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) rend publiques les statistiques de chasse au gros gibier partout au Québec. Les régions de l’Outaouais et des Laurentides ont droit au même traitement. Ces statistiques sont maintenant disponibles et ne feraient pas l’unanimité.
D’entrée de jeu, André Dumont, biologiste expert et responsable du gros gibier pour l’Outaouais, parle de la réaction du public sur les réseaux sociaux en ce qui a trait aux statistiques de chasse 2020. Celles-ci ne font pas que des heureux, souligne le biologiste.
Certaines personnes remettent en cause les plans de gestion du MFFP. André Dumont explique que ceux-ci sont pourtant réalisés avec le milieu, pas seulement par des « fonctionnaires assis dans leur bureau » comme le prétendent certaines critiques. Plusieurs partenaires travaillent ensemble à la réalisation de ces plans dont les tables régionales, la fédération chasse et pêche, l’UPA, les pourvoyeurs, zec, piégeurs, etc.
André Dumont le confirme, la plupart des biologistes du MFFP sont des passionnés de pêche et de chasse et la pratique de ces activités leur permet donc d’avoir une connaissance du domaine non négligeable. Les plans de gestion, ajoute-t-il, contribuent à garder les cheptels de gibiers en bonne santé. S’ils sont réalisés tous les huit ans, il faut savoir, explique-t-il, qu’ils ne sont pas coulés dans le béton et sont donc revus en cours de route. Cette année, c’est d’ailleurs le cas de celui du dindon sauvage qui est révisé à mi-parcours.
Dindons sauvages
Les zones 10 est, 10 ouest, et 12 qui comprennent autant les secteurs de l’Outaouais et des Laurentides, ont obtenu la plus grande récolte de dindons sauvages à l’automne. Selon André Dumont, si la récolte a été similaire à l’an dernier, c’est que le milieu n’est pas saturé de chasseurs. Chacun a un espace pour sa chasse. D’ailleurs, note-t-il, à l’échelle de l’Amérique du Nord, la chasse au dindon sauvage est plus populaire au Québec que partout ailleurs. Le succès de chasse est de 40%.
Ours noir
Les statistiques du MFFP ne font pas de différences entre les zones 10 est et ouest au niveau de l’ours noir, car les populations de ces deux zones sont similaires. La zone 10 est la deuxième région après celle de l’Abitibi où l’ours semble le plus chassé. Ceci s’expliquerait, selon M. Dumont, à l’habitat favorable que l’on retrouve dans ces zones pour l’ours noir. Les forêts de feuillus n’ayant pas été trop perturbées par l’homme favoriseraient cet habitat.
Depuis quelques années, la chasse à l’ours est de plus en plus prisée par les chasseurs résidents, note le biologiste. 2020 ne fait pas exception avec 20% d’augmentation des permis au Québec. La viande de l’animal serait même de plus en plus appréciée par de nombreux chasseurs. Le piégeage des ours noirs demeure la façon la moins populaire de récolter cet animal. André Dumont explique que, considérant la revente de vésicule biliaire de l’ours interdite et le marché de la fourrure en baisse, il y a moins d’attrait pour les piégeurs quoique cela demeure un défi pour plusieurs. Le plan de gestion pour l’ours en est à sa première année et les résultats dans les zones de la région sont demeurés similaires.
Orignal
Le plan de gestion de l’orignal a été prolongé de deux ans. Malgré les barricades érigées par les Anishinabe pour empêcher les chasseurs d’accéder à leur site de chasse dans la réserve faunique La Vérendrye et autour, l’automne dernier, les chasseurs ne se seraient pas rués vers le chevreuil pour compenser selon André Dumont.
La chasse à l’orignal étant comme une « religion » pour plusieurs, dans la zone 10, il y a eu un peu moins de chasseurs cette année, mais ils ont récolté davantage explique le biologiste. Il n’est pas surpris de voir le taux de succès de cette chasse augmenter. Depuis 2012, la femelle orignal est protégée et peu de temps après, le veau l’a aussi été.
Cerf de Virginie
Le nouveau plan de gestion du cerf de Virginie a donné lieu à une fin de semaine spéciale d’initiation de la relève. La baisse constante du nombre de chasseurs a donc pu être freinée.
Aussi, les permis associés à des zones ont aidé le MFFP à mieux sonder les gens sur le terrain. Sur 15 000 sondages envoyés, environ 2 000 à 3 000 l’ont été dans la région selon André Dumont. Ceci permettra aussi au MFFP d’avoir de nouveaux indicateurs, comme le nombre de mâles par kilomètre carré par exemple et d’évaluer la pression de chasse de chaque zone.
Bien que certaines zones aient eu droit à deux permis, ce serait environ 20 mâles de plus que par le passé qui auraient été récoltés en lien avec ceux-ci. Selon André Dumont, ce nombre est très faible par rapport à la quantité totale récoltée.
Certains chasseurs sur le terrain voient peu de mâles adultes et se demandent donc pourquoi on ne les protégerait pas en offrant des permis de cerf sans bois. André Dumont explique que ce sont les femelles qui mettent bas, pour augmenter les populations, il faut donc les protéger. En comparant ce qui se passe dans les élevages de cerf, le biologiste rappelle qu’un mâle peut à lui seul rendre gestantes plusieurs femelles et que la majorité de celles-ci ont des jumeaux.
Dans les huit dernières années, ajoute André Dumont, il y a eu six hivers rudes, dont celui de 2019, où la majorité des mâles de dix mois n’ont pas survécu. Il était donc attendu, cette année, d’avoir une population de cerfs un peu plus basse et la récolte de cerf a été en ce sens dans la région.
André Dumont invite la population à consulter les statistiques de chasse sur le site du ministère et à poser toutes les questions sur le sujet. D’ailleurs, outre les statistiques 2020, celles des années précédentes sont aussi disponibles de façon à pouvoir faire des comparatifs.
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