Les Primitifs enseignent l’art de survivre en forêt en hiver à la manière de nos ancêtres
La tribu Les Primitifs, fondée par le survivaliste Mathieu Hébert , faisait un arrêt au Domaine du grand calme à Saint-André-Avellin les 3 et 4 février derniers pour y disséminer des savoirs ancestraux et des techniques « vieilles comme le monde » pour (sur) vivre dans la nature. L’info s’est rendu à la rencontre des participants.
Plus qu’un simple enseignement autour des techniques de survie, c’est une véritable expérience qu’ont vécue la trentaine de participants venus défier le froid pour vivre, pendant deux jours, à la manière de nos ancêtres.
C’est au cœur des bois de la Petite Nation, entre les arbres enneigés et sous un ciel nuageux que la formation de survie a débuté tôt le samedi matin pour se terminer le dimanche après-midi.
Durant les deux jours, « la gang » de survivalistes en herbe a appris auprès des 6 instructeurs à construire différents abris pour se protéger du froid, des techniques d’allumage de feux, mais aussi les rudiments de la trappe avec plusieurs types de pièges primitifs.
Ils ont reçu une introduction aux méthodes de recherche de nourriture des chasseurs-cueilleurs (arbre, plantes, viandes) en plus de partager des réflexions autour de la nature et des traditions.
Dépassement de soi et interdépendance
Qu’est-ce qui a motivé les participants à renoncer au confort de leur foyer pour partir dormir dans les bois en plein hiver sans duvet ni tente ?
L’envie de se surpasser est l’une des motivations les plus populaires auprès des personnes interrogées sur place, tout comme la satisfaction de savoir se débrouiller en pleine nature sans avoir recours à des instruments modernes.
Aimée Lavoie, 49 ans, est venue avec son fils Camil de 13 ans pour vivre ensemble cette expérience hors du commun. Elle tient dans ses mains un petit nid qui laisse percer une flamme. Elle a les yeux qui brillent et annonce avec fierté qu’elle a réussi à faire son premier feu en utilisant l’une des pratiques d’allumage par friction enseignée.
Les participants, hommes et femmes confondues ne se connaissent pas. Ils viennent de milieux culturels et sociaux économiques souvent très différents, et pourtant, ils œuvrent ensemble vers un but commun : faire du feu et construire des abris creusés dans la neige dans lesquels ils passeront la nuit.
« C’est un vrai défi ! Il y a des moments de paniques ou d’excitations, mais aussi de grâce de se retrouver en pleine nature. On doit collaborer avec des inconnus de qui on dépend déjà. Ça crée des liens très forts. »
Aimée Lavoie
D’après cette dernière, qui a « survécu » avec son fils à la nuit glaciale au milieu des étoiles, sur les 30 participants, 7 sont restés jusqu’au bout de l’expérience qu’elle qualifie « d’incroyable ! À la fois énergisante et épuisante ».
L’expérience survivaliste
Mathieu Hébert est à l’origine de la création de la tribu Les primitifs, créés en 2007. Aujourd’hui, elle compte une vingtaine d’instructeurs passionnés qui se sont regroupés pour promulguer des enseignements variés, toujours en lien avec la nature tel que le pistage d’animaux sauvages, le tannage de peaux, le camouflage, les fabrications artisanales d’objets, etc.
« Au lieu de cumuler du matériel, j’additionne les savoir-faire », lance Mathieu Mathieu Hébert.
Depuis 17 ans, le survivaliste parti se former aux États-Unis pour rapporter son savoir-faire au Québec continue d’acquérir de nouvelles connaissances qu’il a à cœur de partager.
« Ce qui m’a frappé, c’est de devoir aller quelque part pour apprendre comment survivre. Je me suis senti comme un chat domestiqué à qui on apprenait à redevenir un animal sauvage », avoue-t-il.
L’idée est de permettre aux gens de devenir indépendants en s’affranchissant des moyens modernes qui peuvent tendre à disparaitre en cas de catastrophe comme il l’explique, mais aussi de renouer des liens et une véritable connexion avec la nature environnante.
« Cette autonomie et cette quête de liberté m’ont toujours fasciné. », mentionne le fondateur de la tribu.
Se préparer au pire loin des clichés
Si, selon M.Hébert , la mouvance survivaliste a gagné en popularité depuis ces 10 dernières années, c’est en partie du fait de la pandémie et des différentes catastrophes comme les guerres ou des événements météorologiques extrêmes.
« On se prépare à des événements très plausibles comme de grandes pannes d’électricités ou d’approvisionnement. Je n’aimerais pas que le système tombe, mais je ne veux pas être pris au dépourvu. Le but c’est d’avoir assez de ressources et de savoir-faire pour tenir le temps que les choses reviennent à la normale. On n’est pas assis sur notre divan avec nos “guns” en attendant l’apocalypse zombie », plaisante-t-il.
Pour plus de renseignements sur les formations et la philosophie de la tribu Les Primitifs: www.lesprimitifs.ca
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