« J’suis plus capable, j’ai besoin d’aide » : le désarroi d’une Grand-Remoussoise sans eau
Marie-Paule Langevin Slater, résidente septuagénaire de Grand-Remous, n’a plus d’eau à son domicile depuis une longue année. Elle y est née. Elle prétend qu’il faudrait un nouveau puits mais les coûts s’élèvent à plus de 20 000 $. Un membre de sa famille a alors mis sur pied une cagnotte pour tenter de lui offrir un nouveau puits.
La situation s’enlise et décourage cette battante. « J’ai plus d’eau depuis un an dans cette maison à deux étages », explique Marie-Paule Langevin Slater, veuve depuis six ans.
Dans l’attente d’une résolution permanente, c’est la débrouillardise et l’entraide. « On charrie l’eau pour le manger, on charrie l’eau pour la vaisselle. Je vais prendre ma douche chez mon chum », résume-t-elle.
Pour l’heure, aucune solution viable, aucun deus ex machina ne semblent poindre son nez. Du reste, les démarches de la mairesse de Grand-Remous, Jocelyne Lyrette, n’ont pas abouti. Il s’agissait d’obtenir une subvention de la MRC pour Mme Langevin Slater.
La préfète de la MRC val-gatinoise, Chantal Lamarche, assure qu’il n’y a « pas eu de mauvaise foi de la part de la MRC ». Elle est au courant de la situation de certains citoyens en attente d’une aide mais l’étude des dossiers s’effectue « par ordre d’urgence ».
La dame sans eau pourrait être éligible à une subvention de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau au printemps… 2025. En marge de ce besoin essentiel dont elle est démunie, elle a subi récemment trois opérations médicales la fragilisant. « J’suis pas capable de m’en aller sur le marché du travail. Ma sœur a de la misère à marcher. Encore plus que moi », s’emporte-t-elle.
Un puits à remplacer
Auparavant, la Municipalité lui avait offert 2 000 galons d’eau mais l’état du puits, vieux de 60 ans, n’a pas permis de retenir l’eau. « Le lendemain, le puits était à nouveau à sec », déplore-t-elle.
Et pour cause, il convient de le remplacer par un nouveau creusé à un autre endroit.
Pour ce faire, environ 20 000 $ sont requis. La somme, indiquée par Mme Langevin Slater, est confirmée par le propriétaire de l’entreprise Puits artésiens GLF, Robert Durocher. « Pour le puits et l’installation de la pompe, surtout si on va profond, ça peut coûter ce prix-là. En tout cas, entre 18 000 et 25 000 $, c’est sûr et certain » confirme cet entrepreneur lauriermontois qui évoque des profondeurs jusqu’à 500 pieds (150 mètres).
Une cagnotte ouverte jusqu’au 17 mars
C’est la raison pour laquelle la cagnotte existe. Il y a celle en ligne sur une plateforme de financement participatif qui affiche un total à atteindre de 15 000 $. Parallèlement, des contenants ont été disposés à trois emplacements différents : Au Pignon Vert (restaurant et dépanneur), à la Quincaillerie JB Lévesque et, enfin, à la Municipalité de Grand-Remous pour déposer les dons.
Aux dires de cette citoyenne désemparée et désespérée, une grande majorité des Grand-Remoussois n’ont accès à l’eau que par le truchement du puits. Selon la préfète, dans sa MRC, seuls Maniwaki et Gracefield bénéficient de l’eau courante grâce à l’aqueduc.
Une vie de bénévole
Le désarroi de cette dame, qui a vécu 70 années dans sa maison sans connaître de problèmes analogues, s’amplifie par une existence qu’elle a remplie d’altruisme humaniste. « J’ai fait du bénévolat toute ma vie. J’ai même travaillé pour la fondation canadienne Rêves d’enfants. Mais, là c’est moi qui suis dans le trouble », s’agace-t-elle avec dignité.
« Je crie à l’aide mais personne ne me répond »
Elles perçoivent une pension modique. Sa sœur vit avec son mari. Ces deux septuagénaires n’ont, de toute évidence, ni l’âge ni la condition physique pour maints métiers. « Mais comment veux-tu que je me mette une telle dette sur le dos. Je crie à l’aide mais personne ne me répond. Notre situation, c’est humiliant », poursuit-elle d’un même souffle.
Le 23 mars, un souper bénéfice sera organisé en soutien à Marie-Paule Langevin Slater, au Centre Jean-Guy Prévost à Grand-Remous.
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