Journée mondiale du droit à l’avortement
Un rassemblement féministe qui célèbre la liberté de choisir
Dans le cadre de la Journée mondiale du droit à l’avortement le 28 septembre, l’organisme féministe AGIR Outaouais organisait un rassemblement à Gatineau pour échanger autour notamment des inégalités quant à l’accès à l’avortement que ce soit localement ou à l’international. Plusieurs actrices du milieu sont venues partager leurs expériences, et leur point de vue sur la question, sous un tonnerre d’applaudissements de la part des participantes.
L’événement a réuni une soixantaine de personnes venues pour réseauter et participer à la causerie féministe, qui mettait en avant les difficultés, mais aussi les progrès concernant la question de l’avortement. C’est dans une véritable ambiance de sororité, de courage, d’espoir et de détermination que les cinq intervenantes sont montées sur scènes tour à tour.
« On a fait appel à toutes les alliées du droit à l’avortement pour participer à ce rassemblement. Notre but est de créer des événements en faveur du droit des femmes, que ce soit à travers des 5 à 7 comme aujourd’hui, des formations dans les écoles, mais aussi des revendications au niveau politique », informe la responsable communication d’Agir Outaouais, Ria Andria.
Cette dernière a lu une lettre pleine d’émotion et de fierté à sa grand-mère, disparue il y a vingt ans, qui était une pionnière du féminisme dans son pays (qu’elle n’a pas souhaité mentionner par mesure de sécurité) ou l’avortement est encore à ce jour interdit.
Préserver ses droits
S’il est légalisé et pratiqué de manière sécuritaire au Canada depuis 1988, le combat n’est pas gagné pour autant et l’avortement continue d’être tabou pour bien des gens, selon la directrice générale de la clinique des femmes de l’Outaouais, Patricia Larue.
« On a déjà eu des gens qui disaient aux femmes qui venaient se faire avorter : “je te donne 100 pièces si tu poursuis ta grossesse”. D’autres personnes viennent avec des crucifix, pour intimider et scander des slogans anti-avortement visant à contrôler la sexualité des femmes », explique Mme Larue.
Pour éviter ce genre de trouble, une injonction de la Cour suprême interdite dorénavant les manifestant de venir sur les lieux.
« Il faut comprendre qu’une femme qui souhaite avorter ne changera pas d’avis à la suite de ces interventions, mais ça peut rendre le tout anxiogène, et stressant », poursuit-elle.
La clinique des femmes de l’Outaouais est la seule clinique dans l’ensemble de la région à proposer des avortements depuis 1981. La directrice explique que chaque année, c’est environ 1200 femmes qui viennent avorter.
« Il n’y a pas de personnes types. Ce sont des femmes de 12 jusqu’à 50 ans, de tous les milieux sociaux, de toutes les origines. On observe tout de même que ce sont les femmes d’une vingtaine d’années qui en bénéficient le plus », informe la directrice.
Cette dernière note qu’une baisse des avortements a lieu chaque année, et ce dans l’ensemble du Québec, à l’exception de la période durant la pandémie, ou la moyenne à augmenter, probablement à cause d’un manque d’accès à la contraception durant cette période.
Sensibilisation et contraceptions
Outre les avortements, la clinique aide aussi les femmes à avoir accès à différents moyens de contraceptions. Des interventions à visée éducatives ont également lieu dans les écoles, et depuis récemment deux projets autour de la ménopause, ainsi qu’un projet médico-social pour les victimes d’agressions ont été mis en place.
« On encourage les femmes à être capables de décider pour elle-même. Je suis heureuse de voir de jeunes filles du secondaire ici ce soir. La nouvelle génération est éveillée à ce sujet, elles veulent avoir un sentiment “d’empowerment” (sic), conclut Mme Larue.
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