Sauver l’industrie forestière de l’Outaouais et des Laurentides
Les élus veulent des actions
Les élus de l’Outaouais et des Laurentides se sont mobilisés, le 13 juillet dernier, du côté de Gracefield, afin de crier haut et fort l’importance de l’industrie forestière pour assurer sa continuité principalement dans le contexte actuel de l’inflation qui ne fait qu’empirer la situation.
Ce point de presse était une initiative de la Conférence des Préfets de l’Outaouais et du Conseil des Préfets et des Élus de la région des Laurentides. Dirigée par le président de la Conférence des Préfets de l’Outaouais, Benoit Lauzon , la rencontre a accueilli la préfète de la MRC Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG), Chantale Lamarche, le préfet de la MRC d’Antoine-Labelle et maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, le préfet de la MRC des Collines, Marc Carrière, la préfète de la MRC de Pontiac, Jane Toller, de nombreux élus et acteurs du milieu forestier.
Déjà, avant le début du point de presse, les discussions allaient bon train devant les bureaux de la MRCVG et des camions de bois étaient sur place klaxonnant pour démontrer leur mécontentement.
Lors de son allocution, M. Lauzon a expliqué que le gouvernement du Québec, par l’entremise du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), se doit de passer de la parole aux actes dans le cadre du Projet pilote en planification collaborative – Filiale forestière en Outaouais et Laurentides.
Un investissement de 2 000$/ha régressif sur une période de six ans pour les coupes partielles dans les forêts mixtes et feuillues de l’Outaouais et des Laurentides et une simplification administrative permettrait la survie de cette filiale pendant la réalisation des travaux prévus au projet pilote pour éviter de perdre notre industrie forestière.
Tous les gens présents s’entendaient pour dire que cette action est cruciale pour permettre les travaux en forêt, pour s’assurer du maintien des emplois en région et éviter de reproduire les conséquences néfastes suivant la fermeture des usines Smurfit-Stone de Portage-du-Fort dans la MRC Pontiac et Fortress de Thurso dans la MRC Papineau.
« Sans preneurs majeurs pour le bois de pâte, il est impensable de pouvoir penser à maintenir cette grappe économique qui a construit nos deux régions. »
Benoit Lauzon
Les impacts de la fermeture de l’usine à Portage-du-Fort en 2008 sont nombreux et perdurent, puisqu’elle fabriquait une pâte Kraft blanchie à base de feuillu. Celle-ci était la dernière papetière en activité dans le Pontiac et depuis cette fermeture, l’industrie a un surplus de pâte feuillue dans l’Outaouais et les Laurentides et la situation n’a fait que s’aggraver avec l’arrêt définitif des opérations de l’usine de Fortress.
Jusqu’à présent, le gouvernement du Québec est muet sur le dossier Fortress, qui a comme impact direct la survie de ce secteur d’activité pour les forêts feuillues et mixtes de la région des Laurentides et de l’Outaouais.
« L’industrie forestière Outaouais-Laurentides est malade. En 2019, une cellule d’intervention a été mise sur pied par le MFFP avec un comité de travail où il y avait environ 25 personnes pour trouver des solutions à cette problématique. Tout le monde a fait des recommandations, dont le projet pilote et la réduction du coût de la fibre, mais ça ne bouge pas. (…) Ces deux régions généraient, en 2020, 8 756 emplois dans tous les secteurs d’activités économiques de la foresterie, selon le répertoire des établissements d’Emploi Québec. Un gouvernement identifié aux régions se doit d’agir dans ce dossier. Sans intervention immédiate du MFFP, la crise de la main-d’œuvre sera accentuée », a ajouté Daniel Bourdon.
De plus, la complexité du processus de planification et ses interrelations avec les bureaux du MFFP à Québec nuisent à l’avancement des travaux régionaux dans le cadre du projet pilote. Il est impératif de soutenir le travail des professionnels de l’équipe de planification en leur donnant les moyens pour atteindre les objectifs du projet rapidement. Un appui gouvernemental au niveau des ressources humaines et financières, apporterait un soutien indispensable à la continuité de la filiale forestière en Outaouais et pour les Laurentides.
Dans le contexte de la cellule de crise, formée en 2019 à l’initiative du MFFP, il est crucial que des ajustements majeurs aient lieu au niveau de la foresterie afin d’assurer un coût compétitif pour la pâte feuillue qui est sans preneur depuis la fermeture de l’usine Fortress. L’équité entre les régions est fondamentale et sans filière forestière, qui va aménager les forêts? L’industrie forestière doit être reconnue par le gouvernement des régions et la CAQ se doit d’intervenir pour ainsi réduire le coût de la fibre pour les Laurentides et l’Outaouais selon l’ensemble des élus des deux régions concernées.
Les actions entreprises actuellement dans le cadre du projet pilote permettent déjà de prévoir des gains potentiels à venir, d’où la nécessité d’intervenir maintenant de la part du gouvernement du Québec.
« Nos attentes sont élevées et justifiées à l’égard du gouvernement actuel, qui se prétend celui des régions, pour soutenir cette industrie et les travailleurs dans la pérennité de la filiale forestière en Outaouais et les Laurentides. Sans intervention immédiate, le gouvernement du Québec répètera les mêmes erreurs des autres gouvernements antérieurs et par conséquent détruira des régions qui vivent principalement de cette industrie. Par-dessous tout, il faut agir pour éviter que la situation dans la MRC Pontiac se répète (perte de plus de 230 emplois directs et près de 600 emplois indirects). L’industrie forestière est maintenant absente dans cette MRC, actuellement catégorisée comme la plus pauvre du Québec. En Outaouais et dans les Laurentides, il est plus que primordial d’avoir des papetières fonctionnelles pour consommer la matière et les retombées économiques », a déclaré Benoit Lauzon.
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