Pensionnats autochtones
Des Anichinabés ont pu connaître le même sort que les enfants de Kamloops
John Boudrias pense que des Anichinabés ont pu connaître le même sort que les 215 enfants autochtones dont les corps ont été découverts récemment sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique.
Le Grand Chef a confirmé à L’info le 7 juin qu’il avait rejoint chaque communauté affiliée au Conseil tribal de la Nation algonquine anichinabée. Il voulait connaître leur position concernant le possible déclenchement d’enquêtes et de fouilles, afin de vérifier si les pensionnats autochtones où les Anichinabés ont été envoyés dissimulent eux aussi des dépouilles.
M. Boudrias évoque le besoin de consultations et le rôle particulier qu’auront à jouer les Anciens dans ce processus.
Le Grand Chef du Conseil tribal de la Nation algonquine anichinabée souligne qu’en plus de la centaine d’enfants de Kitigan Zibi Anishinabeg, ceux des communautés anichinabées plus nordiques ont été envoyés en grand nombre dans des pensionnats comme celui de Kamloops en Colombie-Britannique.
En plus de ceux de Spanish et de Kenora en Ontario, on parle de ceux d’Amos, de Pointe-Bleue et de La Tuque au Québec. D’autres ont pu être envoyés dans des foyers.
Se pourrait-il que certains de ces enfants aient disparu ou péri dans des circonstances suspectes alors qu’ils se trouvaient dans ces pensionnats et foyers?
« C’est tout à fait possible. Il y a des histoires d’enfants dont la mort n’a fait l’objet d’aucune enquête et de parents qui n’ont pas été mis au courant de leurs lieux n’inhumation », a raconté M. Boudrias.
« On enquête là-dessus »
Quelques jours auparavant, Georges Lafontaine, qui s’occupe des communications pour le Conseil tribal de la Nation algonquine anichinabée, tenait le même discours.
M. Lafontaine a notamment évoqué le pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery près d’Amos où de nombreux Anichinabés des communautés nordiques ont été envoyés. « Cet endroit était l’un des pires pensionnats autochtones. (…) Les sévices étaient nombreux, violence, abus sexuels, absence de soins. C’était surtout des Algonquins et des Attikameks qui étaient envoyés là, bien que des enfants d’autres nations y aient aussi été acheminés. »
« La Loi sur les Indiens et la création des pensionnats autochtones avaient pour objectif, et je cite textuellement, « de tuer l’Indien dans l’enfant ». Ils ont non seulement tué l’Indien, mais l’enfant aussi. » – Georges Lafontaine
Au sujet des enfants disparus dans des circonstances nébuleuses, M. Lafontaine a rappelé que plusieurs aînés en avaient fait mention devant la Commission de vérité et réconciliation.
« Les autorités religieuses expliquaient que l’enfant était décédé durant l’hiver et puisque la famille était en forêt sur leur territoire de chasse en hiver, il avait été impossible de communiquer avec eux. Je ne pourrais te dire ce qu’on a fait des petits corps et si on leur a donné de sépultures décentes. On enquête là-dessus, mais on va certainement demander à ce qu’il y ait des fouilles, mais il reste à confirmer avec toutes les communautés pour savoir si tous sont d’accord pour faire ces recherches. »
Hôpitaux et services sociaux
M. Lafontaine a rappelé également que l’histoire des enfants autochtones disparus n’était pas circonscrite aux seuls pensionnats et foyers, mais concernait également les hôpitaux gérés à l’époque par les organisations religieuses.
Et ça ne s’arrête pas là: « Plus récemment, ce sont les services sociaux du Québec qui sont accusés d’avoir « volé » des enfants autochtones très jeunes pour les confier durant des années dans des familles non autochtones, brisant tout lien culturel entre les enfants et les familles algonquines. Le retour des enfants dans leur milieu naturel a créé un tel choc que nombre de ces enfants ont par la suite été perturbés pour toujours. Le même effet que les pensionnats autochtones ».
L’Ontario prêt à fouiller les sites des pensionnats autochtones
Parmi les pensionnats qui ont accueilli des enfants anichinabés, deux se trouvent en Ontario: ceux de Spanish et de Kenora.
Le 2 juin, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré que « la douleur causée par les écoles de pensionnaires continue de hanter les communautés indigènes à travers notre pays, y compris ici en Ontario. Notre gouvernement travaillera avec nos partenaires autochtones et le gouvernement fédéral pour enquêter sur les anciens sites de pensionnats en Ontario ».
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