Anciens pensionnats autochtones
De douloureuses découvertes seront-elles faites au Québec aussi?
La découverte des restes de 215 enfants sur le site d’un ancien pensionnat autochtone à Kamloops en Colombie-Britannique a suscité une onde de choc partout au Canada. Au Québec, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, est « ouvert à tout » pour faire les vérifications nécessaires.
En conférence de presse le 1er juin, le ministre Lafrenière, qui est lui-même père de famille, a mentionné combien il avait été étreint par l’émotion la veille, alors qu’il effectuait une visite dans la réserve mohawk de Kahnawake: 215 paires de souliers avaient été alignées en souvenir de ces petites âmes disparues.
Comme celui de Kamloops en activité de 1890 à 1969, le Québec a compté six pensionnats dans lesquels des enfants autochtones ont été envoyés. D’après le rapport de la Commission de la vérité et de la réconciliation, le dernier, celui de Point-Bleue (Mashteuiatsh au Lac-Saint-Jean), a fermé ses portes en 1991.
Les plus proches d’ici étaient ceux de Saint-Marc-de-Figuery, près de la ville d’Amos en Abitibi-Témiscamingue, et celui de La Tuque, en Mauricie. Le premier, de confession catholique, a ouvert en 1955 et a fermé ses portes en 1973. Le second, de confession anglicane, a été en activité de 1963 à 1978. Il y avait également des foyers.
« Ce n’est pas évident pour les familles puis ce n’est pas évident pour le Québec en entier de voir ça, de se rappeler cette période douloureuse. » – Ian Lafrenière
M. Lafrenière a assuré vouloir travailler main dans la main avec le gouvernement fédéral dans ce dossier, dans l’intérêt des familles.
« La dernière chose qu’on veut, c’est que les familles, excusez l’expression, fassent la balle de ping-pong entre le provincial et le fédéral. On va travailler ensemble. »
Il a également mentionné que les deux gouvernements travailleraient en respectant la volonté et les besoins des familles concernées. « Ce n’est pas à nous d’imposer notre façon de faire », a-t-il signifié.
Sécuriser les sites
Quatre des anciens pensionnats au Québec sont situés en territoire autochtone, les deux autres, ceux d’Amos et de La Tuque, en territoire allochtone.
Parmi les priorités du ministre Lafrenière, figure la sécurisation des sites où se dressaient les six pensionnats. « Comment s’assurer, exemple, qu’il n’y aura pas d’autres travaux qui vont être faits sur un de ces lieux-là, qui pourraient contenir des corps malheureusement. Est-ce que j’exclus qu’il y a des corps qui sont enterrés à ces endroits-là? La réponse c’est non. Je n’ai pas de réponse, je n’ai pas de confirmation… »
En ce qui concerne les pensionnats en territoire autochtone, M. Lafrenière exclut d’ordonner la préservation des sites. Québec entend se conformer à la volonté des familles, qui seront consultées, tout comme les chefs.
« Ce que je ne veux pas faire, aujourd’hui, c’est faire une annonce unilatérale en disant: nous, le gouvernement, voici ce qu’on a décidé pour vous, c’est ça, qui va être bon pour vous. Ce n’est pas ce que je veux faire. » – Ian Lafrenière
Les choses devraient bouger rapidement si l’on en croit le ministre, mais la découverte de Kamloops en a ébranlé plus d’un. « (…) il y a certaines familles qui m’ont dit: laissez-nous un peu de temps pour digérer tout ça. L’annonce, même si c’est dans l’Ouest canadien, a été dure, émotivement, pour plusieurs. Il y en a plusieurs qui sont sous le choc, alors, on respecte ça », a rappelé le ministre Lafrenière.
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