Ce statut découle de la Loi sur le patrimoine culturel. Le vote est allé contre l’abrogation de ladite citation. Cette décision surprise a été accueillie tel un soulagement par les membres de la Corporation Château Logue et son président, Patrick Logue.

En abrogeant la citation, la Ville aurait pu procéder aux réparations en utilisant un support moins dispendieux. Selon la directrice générale de Maniwaki, Karine Alie Gagnon, les coûts des réparations s’évalueraient à environ trois millions de dollars en raison de la citation et de ses exigences afférentes.

Le respect architectural

En effet, la citation patrimoniale impose que les réparations ou rénovations respectent scrupuleusement le choix des matériaux d’origine du Château Logue, de style Second Empire (Napoléon III), construit en 1887 par Charles Logue, l’arrière-arrière-grand-père de Patrick Logue. Conséquemment, les frais sont élevés. Trop, sans doute pour la Ville de Maniwaki dont le budget annuel avoisine quelque 10 millions de dollars.

Mais le vote unanime a tranché : la citation est conservée. « Nous allons reprendre le travail avec la Ville et une équipe revitalisée pour continuer l’ouvrage de la protection de la bâtisse. Elle a besoin de réparations. Grâce à la citation, l’ouvrage doit être approuvé par le ministère de la Culture afin de respecter les normes d’autrefois et les matériaux d’origine. C’est plus cher, mais on peut aller chercher plus de subventions », explique M. Logue.

En amont de ce vote municipal, le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) avait voté en faveur contre l’abrogation de ce statut patrimonial, en août dernier. La Ville a suivi le même chemin. Ainsi, Maniwaki a assuré le maintien de la citation que le Château Logue avait obtenu en 2008. C’est une protection importante qui relève du niveau municipal.

Le classement en attente

Idéalement, le « label » classement assurerait une protection supérieure. Le classement relève du gouvernement provincial. Cela protégerait l’intérieur, l’extérieur, l’environnement et donnerait le droit au propriétaire actuel (la Ville de Maniwaki en l’occurrence) à une subvention plus attractive.

D’ailleurs, encore en août, le président de la société d’histoire de l’Outaouais, Michel Prévost, avait soumis une demande de classement au ministère de la Culture. Cela prendra encore quelques mois pour obtenir une décision définitive.

Réaction du ministère de la Culture

Le ministère se veut plus précis : « la proposition de classement est présentement analysée en fonction de la Méthode d’évaluation de l’intérêt patrimonial des immeubles et des sites patrimoniaux consultable sur Québec.ca. Les propositions reçues seront traitées avec diligence et les décisions qui en découlent seront rendues publiques de manière transparente dans un délai maximal de 18 mois pour la majorité des cas ».

Un Château Logue classé aurait-il ses dépenses à 100 % prises en charge par le provincial ? « Selon le programme d’aide aux immobilisations du MCC, la ville de Maniwaki, propriétaire du château Logue, pourrait bénéficier d’une subvention pouvant aller jusqu’à 40% des dépenses de restauration admissibles pour un immeuble cité, et jusqu’à 50% pour un immeuble classé », conclut le ministère.

L’Info de la Vallée a joint la mairesse de Maniwaki, Francine Fortin, qui n’avait pas commenté au moment de la publication.

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