Chronique historique de Michel Prévost
Centième anniversaire de l’église Sainte-Philomène, à Montcerf-Lytton (1922-2022)
L’imposante église Sainte-Philomène, à Montcerf-Lytton, célèbre cette année son centième anniversaire. En effet, c’est en 1922 que le lieu de culte est inauguré sur un promontoire au cœur de la petite municipalité de Monfcerf.
Auteur : Michel Prévost, D.U., président de la Société d’histoire de l’Outaouais
En fait, la construction de l’église actuelle en belles pierres débute en 1920 et elle est inaugurée deux ans plus tard. Toutefois, il importe de préciser qu’il s’agit de la troisième église érigée sur ce site, car les deux premiers bâtiments religieux, construits respectivement en 1886 et en 1909, sont détruits par les flammes.
La troisième église
La troisième église Sainte-Philomène est construite avec les mêmes pierres que la deuxième incendiée en 1920. Le 15 juin 1922, l’abbé Hector Yelle, curé de Sainte‑Cécile de Masham, bénit la pierre angulaire. Certes, si l’extérieur du bâtiment est terminé rapidement, il en ira tout autrement de l’intérieur qui restera, pour des raisons financières, inachevé pendant près de trois décennies.
Lors de la reconstruction du lieu de culte, le presbytère est déplacé à l’endroit de l’église actuelle, plus au flanc du Mont Cerf. Puis, à l’ancien endroit du presbytère, on érige le nouveau bâtiment religieux.
En 1935, le curé Josaphat Cossette arrive à Montcerf et il demeure en fonction jusqu’en 1959, soit près d’un quart de siècle. Dès sa venue, le religieux se met sérieusement à la tâche. Ainsi, au cours de sa cure, il rembourse la dette des deux églises incendiées et accumule assez d’argent pour terminer l’intérieur de la troisième. En fait, le curé Cossette n’hésite pas à aller quêter pour son église à Ottawa, à Montréal, ainsi qu’auprès des commerçants et des compagnies forestières, qui occupent une place très importante dans l’économie de l’Outaouais.
Grâce à toutes les démarches fructueuses du curé Cossette et à la générosité de ses paroissiens, à sa mort en 1961, la Fabrique paroissiale n’a plus de dettes et a même une réserve de 25 000 $, une somme importante à l’époque.
En 1950, Monseigneur Joseph-Eugène Limoges, évêque de Mont-Laurier et ancien curé de Sante‑Philomène, approuve les travaux à l’intérieur du lieu de culte toujours inachevé. Le travail est confié à l’entrepreneur Ubald Blouin, de Mont‑Laurier.
Les dessins de l’architecte Eugène Perron, de Montréal, incluent notamment l’abaissement de la voûte, l’enlèvement des colonnes ainsi qu’un revêtement en marqueterie. De plus, l’intérieur est enrichi par un ameublement en chêne de bonne qualité fabriqué aux ateliers par la firme d’orgues de réputation internationale, Casavant Frères, de Saint‑Hyacinthe. Le 25 décembre 1950, les paroissiens peuvent célébrer fièrement Noël dans une église enfin achevée.
Le beau presbytère adjacent à l’église, bâti en 1895, héberge les curés de la paroisse pendant presque un siècle, soit jusqu’en 1984. Malheureusement, le bâtiment centenaire est incendié en 1999, ce qui constitue une perte inestimable pour le patrimoine religieux de la Vallée-de-la-Gatineau.
Retour des Oblats
En 2000, les Oblats sont de retour à l’église Sainte-Philomène et ils y seront présents jusqu’en 2015. La paroisse catholique a toujours desservi les territoires de ce qui deviendra plus tard Lytton et Montcerf, mais cette réalité est officialisée, en 2001, lors de la fusion des deux municipalités. Ainsi, jusqu’en 2005, la paroisse porte le nom de Sainte-Philomène de Montcerf-Lytton.
Paroisse L’Assomption-de-Marie
Au début de 2006, la paroisse Sainte-Philomène de Montcerf-Lytton est officiellement dissoute. Elle est intégrée à la nouvelle paroisse regroupée de L’Assomption-de-Marie, comme la communauté Sainte-Philomène de Montcerf-Lytton, avec celles de Saint-Jean-Marie Vianney de Grand‑Remous, de Saint‑Boniface de Bois-Franc, de Saint-Raphaël de Messines et de L’Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie de Maniwaki. En 2015, les paroisses du secteur nord de la Haute-Gatineau retournent sous la responsabilité des prêtres séculiers.
Une église inventoriée
L’église Sainte-Philomène est inventoriée dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec, mais ne jouit d’aucune protection patrimoniale pour les générations à venir. En fait, le centième anniversaire de l’église pourrait être une bonne occasion pour le conseil municipal de Montcerf-Lytton de la citer immeuble historique.
Sources : Communauté Ste-Philomène de Montcerf-Lytton, Répertoire du patrimoine culturel du Québec, église de Sainte-Philomène
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