CHRONIQUE │La rivière Désert : le principal affluent de la rivière Gatineau

Publié le 10 mai 2023 par In Médias

La rivière Désert, avec ses quelque 95 kilomètres, est l’un des plus importants cours d’eau de la Vallée-de-la-Gatineau et le principal affluent de la rivière Gatineau. La Désert s’avère aussi au cœur de l’histoire de Maniwaki, qui d’ailleurs porte au début le nom Notre-Dame-du-Désert.

Carte postale ancienne de Maniwaki et de la rivière Désert. (Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 07H,P5,S4,D39)

Avant de prendre le nom de Maniwaki en 1875, le bureau de poste local porte le nom de River Desert depuis 1854. De plus, le nom de rivière Désert est attesté, en 1863, par l’arpenteur John Lawrence Power O’Hanly (1827-1912) dans sa description du canton d’Egan. En 1968, le gouvernement du Québec officialise le toponyme rivière Désert en l’inscrivant à la Banque des noms de lieux de la Commission de toponymie du Québec.

Le parcours de la rivière

La rivière Désert prend sa source dans le lac du même nom situé au sud de la réserve faunique de La Vérendrye. Du lac Désert, le cours d’eau se dirige vers le nord-est, puis vers l’est, jusqu’à la rive sud-ouest du lac Rond. Par la suite, la rivière poursuit son parcours vers le nord-est jusqu’aux ruisseaux Germain et Quinn.

Le cours d’eau descend ensuite vers le sud en parcourant plusieurs méandres sur une longueur d’une quarantaine de kilomètres. Puis, le parcours de la rivière bifurque vers l’est avant de déboucher au cœur de Maniwaki, où le cours d’eau se jette finalement dans la rivière Gatineau, le plus important affluent de la rivière des Outaouais.

Tout au long de son trajet, le cours d’eau traverse surtout des rives inhabitées, sauf pour le hameau de Chute-Rouge, Montcerf et bien sûr Maniwaki.

La rivière Désert possède plusieurs affluents dont la rivière Tomasine, que nous avons déjà explorée dans une chronique, ainsi que les rivières Ignace, de l’Aigle, Pierreuse et du Bras-Coupé.

La toponymie

En 1849, l’agglomération initiale de Maniwaki est désignée sous le nom de Notre-Dame-du-Désert, en référence à l’abbaye Sainte-Marie du Désert, située dans la commune Bellegarde-Sainte-Marie, en Haute-Garonne, en France. Ce monastère de moines cisterciens-trappistes, créé en 1853, est dissous en 2020. Il héberge maintenant des personnes handicapées, des personnes en situation d’itinérance et des aînés autour d’un projet de vie commune.

En Outaouais, le mot Désert est emprunté du nom de la paroisse catholique naissante pour désigner la rivière Désert. Fait historique important à souligner : l’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson est établi sur le site actuel de Maniwaki, à l’embouchure de la rivière Désert.
L’ancien président de la Société d’histoire de Maniwaki, Louis-André Hubert, rappelle que le poste du Désert s’avère « le premier établissement permanent de la Haute-Gatineau et que dès sa fondation, il est le rendez-vous obligé de tous ceux qui fréquentent la région : Algonquins, coureurs des bois au début, marchands de bois, bûcherons, colons et missionnaires s’y succèdent ou s’y rencontrent. » L’auteur ajoute que le poste est aussi le seul endroit, à des centaines de kilomètres à la ronde, où les gens peuvent se procurer des vivres, des munitions et des outils.

Selon la Commission de toponymie du Québec, le terme désert qui signifie espace défriché « nous vient des parlers du nord-ouest de la France et demeure encore en usage dans certains coins du Québec rural. » Cela dit, il est de moins en moins utilisé dans ce sens.

Sources:
Commission de toponymie du Québec, Dictionnaire illustré des noms et lieux du Québec, Québec, Les publications du Québec, 2006, 925 p.
Louis-André Hubert, Une rivière qui vient du nord… Histoire de Maniwaki et du pays de la Gatineau, Maniwaki, 2001, 260 p.

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