Niveau de français des élèves
Le facteur socio-économique pèse plus que la pandémie
Le Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais impute la baisse du niveau de français de ses élèves à des facteurs socio-économiques et culturels plutôt que post-pandémiques en écho aux récentes observations et orientations gouvernementales.
Un document transmis par le Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSSHBO) à L’Info de la Vallée montre la baisse du taux de réussite à l’examen écrit de français, chiffres à l’appui, pour deux classes primaires et deux classes secondaires entre 2020 et 2022.
Fin janvier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville fixait comme première de ses 7 priorités de revaloriser l’enseignement du français : « Le français est une priorité gouvernementale. […] Le ministère travaillera à trouver des pistes de solutions pour freiner le déclin du français écrit. Il est impératif d’arrêter les effets négatifs de la pandémie. »
Le directeur général adjoint du CSSHBO, Stéphane Rondeau, confirme que la pandémie est l’un des paramètres explicatifs des résultants déclinants des élèves outaouais de son secteur mais que la situation revient à la normale cette année.
Par ordre d’importance, d’autres paramètres contextuels sont rappelés par le Centre.
Le contexte socio-économique et culturel
La zone en question est en milieu très défavorisé. C’est-à-dire sur l’échelle de l’Indice de milieu socio-économique (IMSE), cela se situe aux niveaux 8-9 et 10 soit les plus défavorisés. Ces indices prennent en compte la scolarité effectuée par le ou les parents de l’enfant ainsi que le ou les salaire(s) du foyer. L’on rajoute le contexte géographique et culturel : la « clientèle » est à 35 % de culture anglophone.
L’Enquête québécoise sur le développement des enfants de maternelle (EQDEM) a révélé que 37 % des élèves (qui débutent l’école), sur le territoire couvert par le CSSHBO, présentent des retards importants et des vulnérabilités qui entravent.
Comme réponse, le directeur souligne que « ces dernières années, nous avons ouvert une quinzaine de classes de maternelle 4 ans afin de permettre aux enfants de débuter l’école plus tôt. »
Cette mesure s’inscrit dans le cadre du Plan d’Engagement Vers la Réussite (amorcé en 2018) qui concerne essentiellement les élèves de quatre à sept ans. « La recherche le prouve. Plus on intervient précocement, meilleures sont les chances de réussite », renchérit M. Rondeau.
Par ailleurs, un partenariat avec l’orthophonie communautaire s’est mis en place en soutien. « Nous avons implanté des projets d’orthophonie communautaire permettant aux élèves de 4 à 8 ans et à leur famille de bénéficier de ressources humaines, matérielles et d’une variété d’activités visant à développer les compétences langagières », lit-on sur le document du Centre évoqué précédemment.
Le contexte humain
La pénurie de personnel légalement qualifié entraîne des défis supplémentaires. L’explication est multifactorielle : le niveau de salaire n’est pas aussi haut que dans le privé et la localisation (Maniwaki) dans la ruralité constitue un autre handicap. L’autre problème, c’est la difficulté à loger les personnes recrutables.
« Entre autres exemples, on a un poste de psychologue scolaire qui est toujours ouvert depuis plus de deux ans. On a de la difficulté à recruter. On a les sommes mais on ne trouve pas les ressources », se désole-t-il.
Le contexte post-pandémique
Les examens du ministère sont réapparus en juin 2022 après deux ans d’absence. Le mode hybride présentiel-virtuel a certainement nui au bon apprentissage des élèves.
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