Moisson Outaouais : planifier l’avenir
Malgré un Bilan-Faim 2023 crève-cœur et des années de hausses de demandes d’aide alimentaire, Moisson Outaouais garde le cap. Le mot d’ordre : se battre sur deux fronts en même temps, soit les problèmes immédiats ainsi que les défis de l’avenir.
L’organisme s’appuie non seulement sur un solide réseau de collaborateurs et de programmes, mis en place au fil du temps, mais également sur de nouvelles initiatives. Regard sur certains des moyens déployés par Moisson Outaouais pour balancer la réalité d’aujourd’hui et celle de demain, avec son directeur général (DG) Armand Kayolo.
Les solutions pratiques
Le Programme de récupération en supermarché (PRS) minimise le gaspillage de nourriture tout en permettant aux Banques alimentaires de mettre la main sur les invendus et de les transformer. Toutefois, comme le mentionne M. Kayolo, l’inflation actuelle complique cette avenue. Même les épiceries tentent de vendre tout ce qu’elles peuvent, incluant les denrées qui n’ont pas trouvé preneur.
« On encourage le premier ministre Justin Trudeau à continuer la conversation avec les épiceries pour que le prix diminue afin de donner une bonne accessibilité aux gens. Et ça, ça va atténuer notre peine. Ça ne va pas finir notre peine, mais ça va atténuer notre peine », lance le DG.
Pour la préparation des plats avec les invendus, c’est la cuisine de transformation alimentaire de Moisson Outaouais qui prend le relais. Les familles en refuge, après une tornade ou une inondation, par exemple, peuvent en bénéficier.
Bientôt, même des écoles en régions éloignées recevront des mets de cette cuisine afin de nourrir les enfants et « pour soulager les parents », poursuit-il. Si tout fonctionne, le projet pilote sera déployé dans tout l’Outaouais.
Ce qui se passe derrière le comptoir
M. Kayolo explique que l’équipe est en pleine « planification stratégique ». Le visage des bénéficiaires de l’aide alimentaire change, et il en va de même pour celui des donateurs. De nouvelles façons d’approcher ces derniers ainsi que les politiciens sont discutées. Cette réflexion, qui s’étendra sur 5 ans, porte également sur la manière dont l’organisme peut fonctionner par lui-même.
Pour contrer une rotation des employés, l’instauration d’une politique de rétention du personnel se révèle efficace. « Une équipe solide va garantir une stabilité à Moisson Outaouais, et cette stabilité va garantir un travail de qualité pour continuer d’aider la communauté », insiste le DG. Pour ce faire, des incitatifs sont créés et une oreille attentive est portée aux besoins des gens.
En ce qui concerne la gestion et la communication entre Moisson Outaouais et ses partenaires, une plateforme électronique est en développement. Le système Toucan permettra de numériser les inventaires et les bons de commande. Les stocks d’aliments ne seront plus qu’à un clic de distance.
M. Kayolo termine en mettant l’accent sur la recherche de financement : « On ne veut pas aller quémander, mais on veut trouver des partenariats », affirme-t-il. Les Moissons québécoises exigent toujours les 18 millions $ restants sur les 24 millions $ demandés au provincial. Moisson Outaouais attend cette aide précieuse, mais souhaite aussi forger d’autres types de collaborations, par exemple avec des agriculteurs locaux.
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