La Centrale des syndicats du Québec rencontre des enseignants à Maniwaki
Pour la Journée mondiale des enseignants, le 5 octobre, le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras, était de passage à Maniwaki à la demande du Syndicat du personnel de l’enseignement des Hautes-Rivières (SPEHR-CSQ). Plus de 70 personnes étaient au rendez-vous pour la question des négociations en cours avec le gouvernement et autres sujets en lien avec la profession.
M. Gingras était accompagné de Daniel Boisjoli, le président du SPEHR-CSQ. Pour l’occasion, ce dernier a présenté un bilan de la rentrée scolaire ainsi que les différents enjeux qui touchent le corps enseignant des grands secteurs de Mont-Laurier, Rivière-Rouge, Maniwaki, Gracefield et le Pontiac, dans les Hautes-Laurentides et l’Outaouais. Ces enjeux sont, entre autres, la pénurie de personnel, la violence dans les écoles et la réforme qui découle du projet de loi #23.
« […] On a beaucoup parlé des conséquences de la pénurie de personnel à la veille de la rentrée scolaire, mais il ne faut pas perdre de vue que les enjeux dont on parlait alors ne se sont pas éclipsés avec les semaines qui passent, bien au contraire! Cette pression induite sur le personnel en poste est lourde, occupe trop de place et nuit aux services offerts. L’autre élément qui nous préoccupe beaucoup, ce sont les cas de violence dans nos milieux. Nous pensons qu’il faut vraiment prendre cette question à bras le corps et avec tout le sérieux que ça impose. Il faut que ce soit tolérance zéro, un point c’est tout! », exprime Éric Gingras.
Daniel Boisjoli avait ceci à partager afin de compléter les propos de M. Gingras.
« La pénurie, la composition de la classe, la surcharge sont le lot quotidien de trop de nos collègues. Demandez-leur comment ça se passe et ils vous répondront tous la même chose : elles et ils veulent enseigner ! Dans la région, comme ailleurs, la violence – et la banalisation de la violence surtout – constitue un enjeu majeur pour les enseignantes et les enseignants. Quelque chose ne tourne pas rond. Aujourd’hui, je souligne le travail des collègues que je représente et je leur dis merci! Et je leur dis aussi qu’on est là pour les soutenir et les représenter. »
La magie tombe
À propos de la rentrée scolaire, M. Boisjoli remarque que la magie de la rentrée tombée, les enseignants font face à la réalité et les conditions de travail qui sont « extrêmement difficiles ».
« Ce n’est pas pour rien que l’on a des demandes en ce sens dans le cadre des négociations actuelles », explique-t-il. Il renchérit en rappelant que le syndicat du personnel de l’enseignement a obtenu un mandat de grève à 97 %. « En faveur de la grève générale illimitée. Ce n’est pas rien. Le personnel enseignant a signifié son ras-le-bol et a envoyé un message clair qui dit assez, c’est assez », souligne M. Boisjoli.
Une grève bientôt?
Daniel Boisjoli n’avance pas de date quant au déclenchement de la grève qui pourrait bousculer bien des choses, car les pourparlers avec le gouvernement avancent, mais pas assez vite.
« Il faut comprendre que nous sommes en front commun avec la CSN, la FTQ et l’APTS. Ça représente 420 000 membres travailleurs de la fonction publique. Ça ne s’est pas vu un front commun d’une si grande envergure depuis 50 ans. C’est un moment tournant dans l’histoire syndicale, ce qui se passe actuellement. »
Selon M. Boisjoli, la grève sera faite pour l’amélioration de l’éducation.
« Le message est clair au gouvernement, les portes sont ouvertes pour de nouvelles offres. Nous attendons que le Conseil du trésor nous présente de nouvelles offres. Premièrement, pour les conditions de travail spécifiques au personnel enseignant, dont deux importantes : la composition des classes et la lourdeur de la tâche. Si l’on veut garder notre personnel, c’est là qu’il faut travailler, car le taux de décrochage en enseignement est excessivement élevé. Mais quand l’on regarde les demandes intersectorielles au front commun, ça touche davantage le salaire, le régime de retraite, les droits parentaux et les disparités régionales. »
Point de vue salarial, Daniel Boisjoli explique que le gouvernement offre 9 % sur 5 ans alors que l’inflation en 2022 était de 6,7 %. « C’est donc un appauvrissement pour les 5 prochaines années pour l’ensemble du réseau du secteur public », juge-t-il.
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