Politique municipale
L’avenir du Château Logue de Maniwaki est-il en péril ?
Le 22 août dernier, une cinquantaine de citoyens se sont réunis à la salle du conseil de l’hôtel de ville de Maniwaki afin de rencontrer les membres du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) pour leur faire part de leurs opinions sur l’avenir du Château Logue.
La Ville de Maniwaki a pris la décision de procéder avec un règlement pour celui de la citation du Château Logue. Pour y arriver, elle est dans l’obligation d’effectuer un processus qui est bien établi par la loi. Tout d’abord, le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) devait tenir une consultation publique.
En début de rencontre, la directrice générale de la ville de Maniwaki, Karine Alie Gagnon, a précisé que les représentants de la Ville étaient présents en tant que membres du CCU. Leur rôle était de prendre l’information reçue et en faire part au conseil municipal.
Travaux à effectuer
Le plus gros enjeu du Château Logue demeure la toiture. Il y a également la fenestration, la brique extérieure et la problématique se situe au niveau de la structure du bâtiment où des travaux de réparation majeurs doivent être effectués.
La ville de Maniwaki a l’obligation de réparer l’entièreté du bâtiment et d’effectuer tous les travaux avec des matériaux d’origine pour avoir accès à la subvention gouvernementale puisque le Château Logue est cité.
Selon Mme Alie Gagnon, les coûts de rénovation de ce bâtiment actuellement frôlent les 3 millions de dollars, une somme plus élevée en raison de la citation. La ville doit assumer une partie financière, soit 40 % du coût total des travaux, ce que la ville n’est pas en mesure d’assumer.
La consultation publique
La consultation publique a été animée par la directrice générale. Elle a expliqué les raisons qui poussent la Ville à faire cette demande d’abrogation de citation, mentionnant que ce dossier a été travaillé maintes fois par le conseil municipal actuel et son prédécesseur.
En 2022, la mairesse de Maniwaki Francine Fortin s’est rendue du côté de Québec afin de rencontrer la directrice régionale du ministère de la Culture et des Communications Anne-Marie Gendron ainsi que la ministre de la Culture et des Communications de l’époque, Nathalie Roy, dans le but d’obtenir des réponses ce qui n’a pas été fructueux.
Mme Alie Gagnon indique avoir reçu beaucoup de questions concernant l’avenir du bâtiment et elle voulait préciser que la volonté du conseil municipal n’est surtout pas de démolir le Château Logue et que ça n’a même jamais été une option. L’idée c’est de le préserver et trouver d’autres pistes de solution.
Même si la Ville de Maniwaki décidait de retirer la citation, elle tient à conserver sa nature et elle mentionne que plusieurs autres outils peuvent être déployés pour y arriver.
Mme Alie Gagnon tenait à rappeler que si les gens ont des questions, des projets, des idées, si des gens veulent s’impliquer ou même un comité citoyen qui voudrait s’investir dans le dossier, il y a toujours la possibilité de communiquer ces informations aux élus pour qu’ils puissent le prendre en considération. Présente à la consultation, la mairesse Francine Fortin s’est dite fière de son déroulement.
« Je suis satisfaite d’avoir entendu qu’il y a des citoyens qui veulent s’impliquer. » – Francine Fortin
Elle tenait à spécifier que la ville n’a pas l’intention de retirer l’histoire et le panneau d’interprétation du bâtiment, mais bien de sauver le bâtiment.
Les citoyens
Le Château Logue fait partie de l’histoire de Maniwaki depuis 1887 et il a été cité en 2008, avec le temps, il a créé un fort sentiment d’appartenance auprès de la population qui a tenu à le démontrer lors de la consultation publique.
La cofondatrice de la corporation du Château Logue inc. Janine Thibault Nault, conteste l’abrogation de la citation du Château Logue. Elle a tenu à mentionner que les citoyens ont travaillé pendant une vingtaine d’années pour obtenir cette citation. « Il est impensable qu’on la laisse tomber maintenant. Je vous demande de garder la citation pour pouvoir garder le Château Logue en vie », dit-elle.
L’avocat Louis-André Hubert, qui a été président de la corporation du Château Logue durant plus de 10 ans, a mentionné qu’ « en enlevant le caractère patrimonial, on compromet l’avenir, notre passé, notre histoire. Ce sont nos racines et c’est aussi notre avenir ».
Le fils de Janine Thibault Nault, Patric Logue, a pris la parole pour demander à toutes les personnes impliquées de se rassembler pour relancer les efforts collectifs et s’unir afin de préserver ce joyau historique.
Le président de la société d’histoire de l’Outaouais, Michel Prévost, a tenu à laisser la parole aux autres avant de s’exprimer et à mentionner qu’il sentait une belle écoute de la part des membres de la CCU présente. Il a constaté que voir une salle pleine, c’est une indication que ce dossier est très important pour la communauté.
Il a indiqué que c’est un dossier compliqué, mais qu’il y a d’autres solutions que d’enlever la protection de ce bâtiment. D’ailleurs, le 18 août dernier, M. Prévost a soumis une demande de classement au ministère de la Culture du Québec.
C’est la plus haute protection, la citation vient du niveau municipal et le classement vient du gouvernement du Québec puis ça protégerait l’intérieur, l’extérieur, l’environnement et donnerait le droit au propriétaire à un niveau de subvention encore plus élevé. Il a conclu en disant que c’est un héritage collectif, qu’il faut en être fier et que les gens ont le devoir de le transmettre aux futures générations.
À venir
Mme Alie Gagnon a mentionné que c’est important de prendre le temps nécessaire. On parle ici de membres-citoyens qui doivent se pencher sur tout ce que les gens ont dit sur le dossier et sur les documents reçus avant de formuler une recommandation.
Il y aura des questionnements, des analyses, ils prendront un moment de réflexion afin de transmettre les recommandations au conseil municipal pour qu’une décision finale soit prise sur ce dossier.
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