Économie
La retraite pour Richard Gagnon, le seul cordonnier à temps plein de Maniwaki
Le 14 juillet dernier, le cordonnier Richard Gagnon a mis la clé à la porte de la Serrurerie et Cordonnerie Yves Cousineau enr. située sur la rue Notre-Dame à Maniwaki. Désormais, personne n’exerce ce métier à temps plein dans la Vallée-de-la-Gatineau.

Certains se souviendront peut-être d’Arthure Mercier qui était le propriétaire de la cordonnerie à l’époque où M. Gagnon a commencé à travailler dans le domaine lorsque ce dernier était âgé que de 16 ans. Richard Gagnon se souviendra toujours des mots prononcés par M. Mercier.
« Je vais te garder, mais tu seras le dernier que j’entraîne, raconte-t-il. Lui il voyait l’avenir, moi je ne le voyais pas, j’étais trop jeune ».
M. Gagnon aura finalement consacré une bonne partie de sa vie à cet endroit, 5 jours par semaine jusqu’au tout dernier jour et ce, sans ralentir.
Retraite
M. Gagnon va droit au but : il souhaite profiter de la vie.
« Je m’aperçois que je vieillis, je n’ai plus 20 ans et je voudrais vivre un petit peu avant d’arriver l’autre côté. »
Richard Gagnon
« On ne se le cachera pas : quand on dépasse 70 ans, on est rendu dans nos derniers milles. C’est dans 5 ans mon 70. Je sais que quand je vais y arriver, je vais peut-être me retrouver en fauteuil roulant […] Si je veux vivre un peu, c’est tout de suite que je dois le faire », décrit-il.
Projet de retraite
Si vous pensez que M. Gagnon pourra vous rendre de petits services, détrompez-vous. M. Gagnon ne possède plus de machine. « Je sais que si j’avais gardé des machines, je me serais rattaché encore pour partir encore un bout […] Ce n’est pas ça que je veux », dit M. Gagnon.
M. Gagnon explique qu’il a un ami qui possède un petit commerce (lequel) et s’il s’ennuie il ira le voir. Il a également plusieurs sœurs, qu’il prévoit d’aller « écœurer », dit-il, avec amour et sourire aux lèvres. Il prévoit de côtoyer les gens qui l’entourent et profiter de la vie comme ça et il a bien l’intention de se reposer entre temps.

Serrurerie et Cordonnerie Yves Cousineau enr. située sur la rue Notre-Dame à Maniwaki a fermé ses portes en juillet dernier. (Photo gracieuseté Yves Cousineau)
Heureux pour son employé
En 1990, Yves Cousineau devient le propriétaire de la cordonnerie. M. Cousineau n’avait que de bons mots à propos de son vaillant employé. « C’est un homme sur qui on peut toujours compter. Le départ de Richard c’est une grosse perte pour Maniwaki », dit-il. M. Cousineau ne fait pas de cordonnerie et il explique qu’il n’y a pas du tout de relève dans le domaine de la cordonnerie donc il n’avait d’autre choix que de fermer l’entreprise. Il mentionne avoir donné tous les équipements de cordonnerie à sa nièce qui est technicienne en orthèse. « Au moins tout l’équipement servira encore », concède-t-il.
Ce dernier ajoute que le service de serrurerie mobile continuera à donner du service.
Un métier qui se perd
Le métier de cordonnier est un métier qui se perd dans lequel il n’y a plus de relève. Malgré tout, M. Gagnon ne croit pas que ce métier va disparaître. Il croit qu’avec le temps les gens vont réaliser la nécessité de ce métier. M. Gagnon explique que lorsqu’il a commencé à travailler à la cordonnerie les chaussures se réparaient facilement, mais aujourd’hui « on jette et on en achète d’autre, dit-il. Avec le temps, le monde va peut-être décider d’avoir plus de qualité, mais le monde n’est pas encore prêt. »
– Avec Alex Proteau
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