L’alcool : un important facteur de risque de noyade
Collaboration spéciale, Rosalie Bryar. Alors que l’été bat son plein actuellement au Québec, la baignade représente une activité privilégiée par la population. Toutefois, bien que celle-ci soit amusante, elle peut comporter des risques.
D’après les données recueillies par la Société de sauvetage, six noyades sont survenues seulement dans les Laurentides en 2022. Le risque que ce genre d’événement tragique se produise est davantage présent lorsque la baignade est accompagnée par l’alcool. En effet, d’après l’organisme, celle-ci serait la cause de plus de 30 % des noyades chaque année dans la province.
Plusieurs facteurs expliquent ce triste phénomène, comme le fait que la consommation d’alcool diminue la faculté de jugement et réduit le temps de réaction. « Ces effets sont encore plus présents en période estivale, car la consommation est effectuée en état de déshydratation, où l’absorbation de l’alcool se fait plus rapidement », explique le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins.
De plus, l’effet de l’alcool se fait plus ressentir sur l’eau. « On dit qu’un verre d’alcool sur l’eau équivaut à trois sur la terre ferme, puisque l’effet de l’alcool est plus rapide et qu’avec les vagues, l’équilibre d’une personne ayant bu un verre représente celle d’une personne qui en aurait bu trois au sol », ajoute M. Hawkins.
Que ce soit dans la piscine, dans les lacs ou en bateau, la prudence est donc davantage de mise. Ainsi, en lançant sa nouvelle campagne de sensibilisation à la noyade le 14 juin dernier, la Société de sauvetage, en partenariat avec Éduc’alcool et en collaboration avec Transports Canada et Nautisme Québec, vise à sensibiliser la population face aux risques que peut comporter la consommation d’alcool près de l’eau et aux comportements sécuritaires à adopter dans ce cas.
Parmi leurs recommandations visant à diminuer les risques de noyade se retrouve le fait de toujours pratiquer un sport aquatique ou nautique à plus d’une personne. « En étant seul, il y a nécessairement un risque attribuable, car il n’y a personne pour vous extirper de l’eau ou appeler le 911 », mentionne le directeur général de la Société de sauvetage. D’autre part, celui-ci déconseille fortement de ne pas fréquenter les rivières qui ne sont pas aménagées pour la baignade, car celles-ci ne comportent pas de ligne de natation et ne sont pas surveillées par des sauveteurs. Finalement, le port d’une veste de sauvetage est toujours un facteur de protection important. « Avec les nombreux lacs et cours d’eau que nous avons au Québec et particulièrement dans les Laurentides, il est nécessaire de porter une veste de flottaison à bord d’une embarcation », conclut Raynald Hawkins.
Dans 65 % des cas de noyades causées par l’alcool, les victimes la portaient mal ou ne la portaient pas du tout. La Société de sauvetage rappelle donc que cette mesure de protection peut réellement sauver des vies et invite la population, autant les jeunes que les adultes, à s’en vêtir correctement que ce soit sur, près, ou dans l’eau.
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