L’Outaouais déplore l’exclusion du Cégep de l’Outaouais à un programme de bourse

Publié le 17 juillet 2023 par Marie-Pier Lafleur

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Marie-Pier Lafleur

Journaliste de l'Initiative de journalisme local | mplafleur@infodunord.ca

Les quatre MRC situées en Outaouais dont la MRC Vallée-de-la-Gatineau appuient le Cégep de l’Outaouais afin que l’établissement scolaire devienne admissible au programme de bourse «Parcours pour la mobilité étudiante», ce qui aiderait grandement les étudiants de la région.

L’Outaouais déplore l’exclusion du Cégep de l’Outaouais à un programme de bourse (Photo Adobe Stock)

Le programme, en vigueur depuis l’automne 2022, a comme objectif d’offrir chaque année à 5000 étudiants la chance de découvrir une région du Québec en allant étudier dans l’un des 18 cégeps admissibles. Elles ont été mises en place afin d’aider financièrement les étudiants qui choisissent d’étudier dans un cégep situé à plus de 60 km de leur résidence. Les étudiants qui sont inscrits dans un programme offert dans un cégep reconnu par le programme pourraient être admissibles à cette bourse annuelle de 7 500 $ par étudiant, et ce, pour la durée normale du programme d’études.

Le directeur général du Cégep de l’Outaouais, Steve Brabant, explique que plusieurs sont d’avis que les critères sont illogiques dans leur application pour une région comme l’Outaouais alors qu’il est le seul cégep francophone public de la région et qu’il a un contexte très particulier c’est-à-dire celui de l’extrémité ouest du Québec et aussi d’être dans une région transfrontalière avec l’Ontario.
Selon M. Brabant, c’est pour cette raison qu’un grand nombre de partenaires locaux se sont mobilisés face à cette situation pour exprimer leur mécontentement et leur déception afin de demander à la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, de revoir les critères pour accorder au Cégep de l’Outaouais et au Collège héritage des critères différenciés. La MRC des Collines-de-l’Outaouais, MRC Vallée-de-la-Gatineau, la Chambre de commerce de Gatineau, MRC Pontiac, MRC Papineau ainsi que la Ville de Gatineau, pour ne nommer que ceux-ci, ont adopté des résolutions en ce sens dans les dernières semaines.

« C’est au moment de présenter cet enjeu, notamment aux préfets, aux maires et mairesses qu’il y a eu une vive réaction et une mobilisation pour faire front commun pour dénoncer cette situation et demander que nos jeunes aient accès à cette bourse et aient droit d’avoir des chances égales à ce que l’on retrouve ailleurs dans d’autres régions. »
Steve Brabant

Critères

L’un des critères pour l’admissibilité d’un cégep est d’avoir un taux d’occupation égal ou inférieur à la moyenne provinciale. M. Brabant explique que cette bourse est une mesure de recrutement pour les cégeps qui ont de la difficulté à combler leurs places disponibles, ce qui n’est pas le cas pour l’établissement outaouais. M. Brabant rapporte qu’en comptant tous les étudiants, le cégep de l’Outaouais atteint un taux d’occupation de près de 93 %. Selon lui, il y a 2800 jeunes qui viennent de plusieurs MRC en Outaouais, qui décident soit d’aller étudier ailleurs au Québec, en Ontario ou décident tout simplement de ne pas poursuivre des études supérieures. Puis, M. Brabant indique qu’à son établissement, 500 étudiants habitaient, lors de la dernière année scolaire, à plus de 60 km du cégep, ce qui est selon lui un facteur de risque pour leur réussite éducative.

Il y a déjà plusieurs mois, le Cégep de l’Outaouais a fait parvenir une lettre au ministère de l’Enseignement supérieur en plus d’avoir tenu des discussions avec de hauts fonctionnaires, rapporte M. Brabant. Il affirme qu’il y a eu plusieurs tentatives et ils sont toujours aujourd’hui sans réponse.

Les représentations dans ce front commun ont été principalement faites au nom de la Table d’Éducation de l’Outaouais (TÉO) et par les préfets, maires et mairesses pour le compte du cégep de l’Outaouais, mentionne M. Brabant. « Je pense que la mobilisation va peut-être éveiller une sensibilité puis une compréhension de cet enjeu pour y accorder de l’attention et essayer de trouver des solutions ensemble pour répondre aux besoins de l’Outaouais. », espère M. Brabant. Il indique que ce levier est vraiment important pour favoriser l’accès à l’enseignement supérieur, favoriser le développement des régions tant sur le plan économique que social.

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