Maniwaki demande que le Château Logue soit vidé
La Corporation se sent bousculée, mais souhaite poursuivre sa mission autrement
Lors du dernier conseil de Maniwaki, celui-ci a abordé les sujets de la cession de la tour d’observation du Château Logue et a résolu de faire une demande de relocalisation des biens de l’organisme Corporation Le Château Logue inc.
En effet, la Corporation aussi appelée Centre d’interprétation de l’histoire de la protection de la forêt contre le feu, a accepté de céder gratuitement à la Ville de Maniwaki la tour d’observation située sur le terrain du Château Logue. Selon la mairesse, Francine Fortin, ce don s’explique par le fait que « la moitié du financement octroyé pour la tour venait de la Ville de Maniwaki et que celle-ci est située sur un terrain lui appartenant. »
Elle a aussi mentionné que la Ville offrirait tout de même un montant de 4 700$ à la Corporation pour l’aider à finaliser son année financière puisque celle-ci, n’opérant plus, manque cruellement de fonds.
Comme la Corporation n’opère plus dans un lieu physique puisque le Château Logue a dû être fermé à cause de son mauvais état, et que plusieurs biens lui appartenant sont encore dans le bâtiment, la Ville lui demande de procéder à la relocalisation de ses biens et artéfacts d’ici le 30 septembre 2022.
« La Ville a toujours soutenu la Corporation à bout de bras avec financement, mais il ne faut pas oublier que le patrimoine qui se retrouve à l’intérieur du bâtiment appartient à la Vallée-de-la-Gatineau et non à la Ville. (…) On aurait bien aimé que les autres municipalités s’impliquent aussi. Si la corporation poursuit ses activités autrement, on sera encore là pour les aider si elle le désire. »
Francine Fortin
« Le bâtiment appartient à la Ville et c’est depuis 2018 qu’on travaille sur ce dossier. Là, on est rendu au point où il nous faut prendre des décisions crève-cœur. Il faut que le conseil d’administration (CA) de la Corporation se restructure. Il y a eu beaucoup de changement de ce côté au fil des ans et malgré le fait qu’on travaille avec eux depuis le début, on en est rendu à ce que le bâtiment soit vidé pour qu’on puisse procéder à un plan d’action pour sa restauration. On savait qu’ils ne pouvaient plus exercer leur mission dans ce lieu vu son état, même si nous avons tous fait en matière de demandes. Ça fait plusieurs mois qu’on discute de ça. On y a mis de temps, efforts et argent pour venir en aide à la Corporation, mais là, on ne peut plus être responsable de ce qui se retrouve dans le bâtiment, c’est une question d’assurances », a expliqué la mairesse.
La Corporation se sent bousculée et cherche des solutions
La demande de vider les lieux, même si le sujet est sur la table depuis un certain temps, bouscule la Corporation. Toutefois. Elle souhaite poursuivre sa mission autrement et cherche des solutions.
« Pour ma part, j’ai donné ma démission comme présidente en mai. Je veux souligner qu’il ne faut pas mêler le bâtiment et la corporation, ce sont deux sujets complètement différents. Le bâtiment appartient à Maniwaki qui était un important partenaire pour la Corporation. Nous n’étions que locataires. Malgré que le Château Logue soit fermé et qu’on nous demande de vider l’endroit, la corporation est en pleine réorganisation. Ayant une grande variété d’objets en exposition dans le bâtiment, la Corporation croit à l’importance de préserver les objets patrimoniaux qui ont une grande valeur historique. Elle souhaite continuer à présenter et à partager l’histoire du patrimoine de la Vallée-de-la-Gatineau sans le Centre d’interprétation de l’histoire de la protection de la forêt contre le feu », a expliqué l’ancienne présidente, Mélanie Marchand avant de diriger L’info vers Louis Mercier.
« On est en train de changer de CA et essayer de se réorganiser. On se sent pressé et bousculé. Je trouve cette situation très triste. Après avoir donné la tour et accepté un montant d’argent, on aurait aimé avoir plus de temps. »
Louis Mercier
De son côté, M. Mercier a raconté que « la corporation avait demandé plus de temps à la mairesse, mais on en est là. On avait un délai, mais on n’avait pas accès au bâtiment à cause de la moisissure et des champignons. Au départ, la Corporation a été créée pour la préservation du Château Logue. Plusieurs subventions ont été recherchées et de l’argent amassé pour tout rénover et ça se termine comme ça. »
Il a souligné qu’en septembre prochain, la Corporation tenterait de reformer un CA afin qu’elle puisse poursuivre ses activités sous un autre nom puisque le Château Logue n’est plus et puisse continuer de promouvoir le patrimoine régional.
« Idéalement, il nous faudrait un autre local, mais en cessant nos activités à cause de l’état du bâtiment, on n’a plus d’argent. Comme notre côté musée n’existe plus, on n’a plus accès à des subventions. Ça complique les choses et ça devient un cercle vicieux. Ce qui pourrait être fait, une fois un nouveau CA en place, est que la Corporation devienne régionale, comme elle était au départ. Ça a changé, car les autres municipalités sentaient que c’était plus local et ne souhaitaient pas mettre d’argent dedans. Ce qu’on aimerait et qui pourrait être une solution est de prendre les artéfacts et de créer des événements dans chacune des municipalités avec des prêts d’objets ou des locations. Peu importe la façon de faire, ce n’est pas encore clair, ce n’est qu’une idée parmi d’autres », a expliqué M. Mercier.
La Corporation souhaite donc poursuivre sa mission dans un autre contexte, mais pour se faire, elle a besoin de gens qui s’impliquent. « J’aimerai que la MRC s’implique ainsi que les municipalités. Si tout le monde s’y met et que chacun sent qu’il en retire quelque chose, ça en viendra à avoir un impact sur le tourisme. Actuellement, il n’y a rien de majeur dans la région en ce qui concerne la culture. (…) Une rumeur circule comme quoi nos artéfacts seraient à vendre. Certaines municipalités nous ont fait savoir leur intérêt, mais personnellement, je ne suis pas d’accord. Peut-être serons-nous obligés d’en arriver là, mais je souhaiterais que ce ne soit pas tout de suite », a mentionné M. Mercier.
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