Crue des eaux et inondations dans la Vallée-de-la-Gatineau
Les citoyens veulent savoir
Encore cette année, la région de la Vallée-de-la-Gatineau subit, à différents endroits sur son territoire, des inondations liées à la crue des eaux. Henry Presz, résident du lac Bitobi, comme plusieurs, souhaite comprendre la situation. Pour se faire, il a demandé l’aide de L’info et d’autres médias.
« De nombreuses personnes rencontrent presque régulièrement, depuis les dernières années, des problèmes dus aux inondations. Je pense qu’il serait bénéfique d’avoir plus de détails. C’est la troisième fois en cinq ans que des niveaux destructeurs sont atteints, dépassant chaque fois les records des niveaux précédents. Il y a quelques semaines, un porte-parole d’Hydro-Québec communiquait que tout est sous contrôle et que les niveaux d’eau sont bons cette année, mais on entend aussi que les réservoirs sont remplis avant que la fonte des neiges ne nous atteigne et à cela s’ajoutent les volumes d’eau supplémentaires générés par les réservoirs réduisant leurs propres niveaux. En septembre dernier, Hydro-Québec annonçait une réduction d’un mètre des niveaux d’eau sur le Baskatong en raison de la saison sèche. Le réservoir a baissé d’environ 35 centimètres seulement, alors que la rivière Gatineau, à Maniwaki, a augmenté de 2,4 mètres en trois semaines. Une partie de ça peut être attribuée aux changements climatiques, mais il doit y avoir d’autres changements qui se sont produits et je pense que les autorités évitent de transmettre les informations exactes », mentionnait-il dans le message envoyé.
Hydro-Québec explique la situation
Francis Labbé, porte-parole chez Hydro-Québec, a expliqué que « toute l’histoire commence en janvier alors qu’il y a eu beaucoup de neige dans la partie nord du bassin de la rivière Gatineau. Il y a eu un couvert de neige qui était à 160% de la normale. Tout ça a fondu. Lors de la crue printanière, on regarde trois choses; le couvert de neige, la vitesse de fonte et les précipitations prévues. Vers le 15 mai, il y a eu un phénomène météo que personne n’avait vraiment vu venir et qui a apporté des trombes d’eau sur une grande région s’étendant de la frontière ontarienne jusqu’au bassin du lac Saint-Jean et qui a laissé jusqu’à 90 millimètres de pluie par endroit, dont sur le Baskatong. Une grande quantité d’eau s’est retrouvée dans le réservoir. Ça a précipité la fonte de la neige et comme le sol était encore gorgé d’eau, rien n’a été absorbé. On a donc vu les niveaux monter très rapidement. Ce qu’il a fallu faire, et on avait déjà commencé dès la fin mars, s’est de laisser sortir plus d’eau », a raconté M. Labbé.
« Ce que la région a reçu en deux semaines comme quantité de pluie équivaut à ce qui est habituellement prévu pour deux mois. »
Francis Labbé
Selon lui, si les mêmes phénomènes météo s’étaient produits en juillet, la végétation présente et les sols secs auraient permis une plus grande absorption et il y aurait eu moins de percolation. « Le moment où les phénomènes sont arrivés était un bien mauvais moment, mais ça fait partie des imprévisibilités. Il y a peu de météorologues qui avaient prévu ça. »
Il a aussi mentionné qu’on ne peut comparer ou rattacher les inondations de cette année, à celles vécues en 2017 et 2019, car elles sont dues au printemps particulier de 2022. On ne pourrait pas, non plus, mettre la situation sur le dos des changements climatiques, car rien ne le prouve réellement et déjà en 1974 et 1976, des épisodes du genre se sont produits.
« Depuis l’arrivée des réservoirs, il y a eu des développements et les inondations printanières sont contenues. Le principe d’utilisation d’un réservoir reste toujours la même chose, ils gardent 40% de l’eau qu’on évite d’envoyer dans la rivière lors de la fonte. Ce n’est que lorsque cette période est terminée qu’on la relâche pour éviter le plus possible les impacts. C’est le bout qui semble difficile à faire comprendre. Chaque année, on essaie de prévoir, de garder l’eau le plus longtemps possible, mais à un moment, on n’a plus le choix », a ajouté le porte-parole.
Il a aussi expliqué que dans les deux dernières semaines, principalement les 26 et 27 mai, les précipitations ont laissé une cinquantaine de millimètres d’eau sur le Baskatong et encore plus du côté de Maniwaki, ce qui n’a pas amélioré la situation. Toutefois, il affirme aussi que depuis quelques jours la situation s’améliore et qu’il faut avoir confiance que la météo restera favorable.
Vous aimeriez peut-être...
Voir plus de : Actualités
Un appel à la vigilance face aux collisions
Le mois de novembre, tout comme le mois d’octobre, est particulièrement propices aux collisions avec la grande faune en raison …
Votre journal suspend ses activités
Chers lecteurs et lectrices, Malgré la fidélité que vous nous avez démontrée au cours des dernières années, nous vous informons que …
Un nouveau roman pour Marie Paquette : Ma vie au grand jour
L’auteure Marie Paquette est de retour avec son dernier roman, Ma vie au grand jour aux Éditions Marie-Guy.