La MRC Vallée-de-la-Gatineau veut des décideurs et non des gestionnaires

Publié le 23 février 2022 par Kathleen Godmer

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Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

Lors de sa séance du 15 février dernier, le conseil de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG) a procédé à l’adoption de son projet pilote de gouvernance locale en santé et services sociaux et de la résolution qui l’accompagne.

Cette démarche de dépôt d’un projet pilote de gouvernance locale en santé et services sociaux s’appuie aussi sur la volonté annoncée du premier ministre et du ministre de la Santé de décentraliser le réseau de la santé et les services sociaux. (Photo L’info de la Vallée – Archives)

Ce projet pilote sur deux ans a été présenté à la présidente-directrice générale (PDG) du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) et sera transmis au ministre de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Pour expliquer l’importance de la démarche et mettre en contexte, la préfète, Chantale Lamarche a raconté: « Depuis la réforme Barrette, en 2015, des changements majeurs ont été faits amenant les établissements locaux et régionaux sous une gouverne unique au niveau régional qu’on appelle des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et dont les conseils d’administration, PDG et PDGA sont nommés par le ministre. À partir de ce moment, dans la Vallée, les choses ont commencé à dégénérer. Les problèmes ne viennent pas des employés, ça, c’est impeccable, mais on a vu le départ de nombreux gestionnaires, la diminution de service aux usagers, une pénurie de personnel, un manque de ressources d’accompagnement, etc. Ce contexte a créé une perte de confiance et d’appartenance de la population envers l’établissement ».

Des démarches depuis 2017

En 2017, dès le début de son premier mandat, la préfète a décidé de s’attaquer à ce dossier, car plus de 80% des citoyens lui en avaient parlé ou fait la demande. De nombreuses démarches ont suivi, dont des discussions avec le PDG de l’époque au CISSSO. Un an plus tard, le CISSSO a supprimé le poste d’infirmière pivot en oncologie à Maniwaki selon Mme Lamarche.

« C’est ce qui a fait déborder le vase. On revendiquait qu’ils nous ramènent des services et ils ont pris cette décision. À ce moment, j’ai fait sortir des données et on avait 200 patients qui étaient suivis en oncologie par cette infirmière. Nous nous sommes donc rendus au conseil d’administration du CISSSO et nous étions nombreux, nous avions loué des autobus. Nous avons demandé la démission du PDG. En 2019, le premier ministre a donc envoyé un mandataire, pour évaluer la situation en Outaouais et dans la Vallée. Le mandataire a déposé son rapport et le premier ministre a congédié le PDG et une nouvelle PDG, Mme Filion, arrive », a raconté la préfète.

« On a adopté le projet pilote, on va le déposer et on demande l’appui de tous les élus de l’Outaouais. De plus, j’ai fait une demande officielle pour rencontrer le ministre de la Santé, M. Dubé. Ça va devenir un dossier très politique. » – Chantal Lamarche

Dans le rapport du mandataire, on retrouvait des recommandations en lien avec l’organisation des services, la réponse aux besoins de la population, la disponibilité des ressources et la gouvernance.

L’insatisfaction perdure

Malgré un changement de direction avec laquelle des rencontres ont eu lieu mensuellement pendant près de deux ans, les acteurs du milieu constatent que la mise en place des recommandations ne s’est pas réalisée.

« Dans les rencontres avec Mme Filion, on n’a pas vraiment réussi à se comprendre. Elle, elle parle beaucoup de gestion de proximité 2.0, mais ce n’est pas ce qu’on veut. Ce n’est pas de la gouvernance locale. (…) En août 2021, j’ai décidé de former un comité local de gestion intégrée composé d’élus, de médecins et d’usagers pour travailler sur le dossier », a mentionné Mme Lamarche.

En septembre dernier, insatisfait des résultats observés, le conseil a adopté une résolution afin de retenir les services d’un consultant pour préparer un projet pilote.

Les demandes

C’est dans ce contexte que la MRCVG dépose ce projet pilote de gouvernance locale qui vise à répondre aux enjeux et irritants, à améliorer l’accès aux services et leur continuité ainsi qu’à assurer une gestion de proximité pour mieux servir la population du territoire.

« Pour résumer, on demande de nouveaux postes: un directeur des activités locales, un directeur des soins infirmiers (DSI) adjoint, un directeur des services administratifs (DSA) adjoint, un directeur des services professionnels (DSP) adjoint et un coordonnateur des services sociaux communautaires. On veut un projet exclusif à la Vallée-de-la-Gatineau », a conclu Mme Lamarche.

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