Les entrepreneurs de La Vallée-de-la-Gatineau tirent leur épingle du jeu

Publié le 15 décembre 2021 par Hélène Desgranges

Publié par

Hélène Desgranges

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | hdesgranges@lecourant.ca

Fin octobre, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a publié des données selon lesquelles trois propriétaires de PME sur cinq ne recommandent pas de se lancer en affaires en ce moment. Dans la Vallée-de-la-Gatineau, il y aurait des craintes, mais pas de frein.

Malgré des données alarmantes sur le sujet, la relève au niveau des PME semble toujours prête à aller de l’avant dans la Vallée-de-la-Gatineau. (Photo Depositphotos)

Quelques raisons ont été invoquées par les entrepreneurs sondés par la FCEI. La première est la pénurie de main-d’œuvre qui se vit actuellement. Viennent ensuite les problèmes de logistique, les retards de la chaîne d’approvisionnement ou le manque de stock, la pandémie extrêmement stressante, le fardeau administratif trop lourd et les taxes et impôts trop élevés.

Dans la région, le président de la Chambre de commerce de Maniwaki et de la Vallée-de-la-Gatineau, Mike Mcconnery, avoue que la pandémie peut être un argument apeurant pour les nouveaux venus. Cependant, il souligne que dans la dernière année, malgré le contexte de la COVID-19, plusieurs commerces ont « changé de main ». Il voit des jeunes se lancer en affaires et prendre la relève d’entreprises existantes.

Au sujet de la pénurie d’employés, M. Mcconnery voit d’un bon œil les mesures annoncées concernant l’immigration. Il donne en exemple un garage de la Vallée-de-la-Gatineau qui a fait l’embauche de Tunisiens.

« Les personnes engagées dans la Vallée sont à salaire égal et doivent être dans l’entreprise trois ans, ça devient des gens de la région. » – Mike Mcconnery

M. Mcconnery ajoute que beaucoup de gens arrivent dans la région pour y faire du télétravail, mais aussi pour s’y construire des maisons. Ces personnes sont des consommateurs de plus pour les commerces, mentionne le président.

Pénurie de logements à régler

La seule petite inquiétude qui point dans le discours de M. Mcconnery concerne la pénurie de logements. « Je n’ai jamais connu ça! Autant de monde qui cherche un logement. » Mais il parle aussi d’initiatives en cours comme des projets de constructions d’unités d’habitation. « Plus de gens dans la région, ça veut aussi dire plus d’entreprises », croit-il.

Au final, M. Mcconnery pense qu’un entrepreneur qui sait que son idée est bonne va aller de l’avant quand même et il estime que la Vallée-de-la-Gatineau, avec tout le développement qu’elle vit, demeure un endroit à découvrir.

La technologie au secours des PME

Pierre Monette, directeur général de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) Vallée-de-la-Gatineau, souligne qu’il faut faire avec la pénurie d’employés qui ne se règlera pas de sitôt. Il parle du changement de modèle d’affaires que certains dans la région ont déjà commencé à appliquer, mais qui pourra faire partie des changements apportés par de nouveaux propriétaires.

« C’est le bon temps de faire des changements et d’appliquer de nouvelles technologies quand les gens se lancent en affaire », souligne-t-il. M. Monette parle d’utiliser la technologie pour des tâches administratives répétitives, par exemple. Il parle de revoir les horaires. De se questionner sur l’importance d’ouvrir 45 heures par semaine dans certains milieux.

« Il n’y a pas qu’un seul moyen, ces idées sont des éléments parmi tant d’autres. Ça ne règlera pas tout, mais les entreprises devront se demander où leur personnel est une valeur ajoutée. Devant la caisse ou en mettant les produits sur le plancher? », image-t-il. Il note lui aussi que dans la Vallée, les obstacles n’ont pas freiné les entrepreneurs à se lancer. Certains ont tout de même certaines craintes, reconnaît-il.

Post Views: 96