De nouveaux crédits compensatoires pour le carbone forestier annoncés

Publié le 15 octobre 2021 par Kathleen Godmer

Publié par

Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a récemment annoncé qu’un projet de règlement innovateur visant la séquestration du carbone par le boisement ou le reboisement en terres privées est paru.

Selon M. Miville, il est encore tôt pour dire de quelle manière les producteurs forestiers des régions forestières comme la nôtre pourront en profiter, car les besoins des gens et le nombre de ceux-ci ne sont pas encore identifiés. Il a aussi mentionné que malgré le fait que le nombre de producteurs ne soit pas répertorié par MRC, pour le secteur des Laurentides, il est question de 13 400 propriétaires forestiers et pour l’Outaouais, 10 900. (Photo gracieuseté – FPFQ)

Ce règlement très attendu permettra d’ajouter un nouveau type de projets à l’offre québécoise de crédits compensatoires, ce qui apportera de nouvelles occasions d’affaires pour les promoteurs, en plus de contribuer à l’atteinte des objectifs québécois de lutte contre les changements climatiques et à augmenter l’achat de crédits au Québec.

Le projet de règlement est innovateur dans la mesure où il permet de délivrer un nombre de crédits compensatoires correspondant au bénéfice climatique réellement réalisé entre le début du projet et le moment de la délivrance des crédits.

Dans les protocoles en vigueur ailleurs dans le monde, les crédits sont délivrés avec la contrainte que le carbone séquestré doit le demeurer pendant une période de 100 ans. Cela fait en sorte que, pendant toute cette période, d’autres usages du territoire sont limités. Le projet de règlement a donc l’avantage d’offrir une plus grande flexibilité aux promoteurs, en plus de simplifier l’application règlementaire pour le gouvernement et d’assurer l’intégrité environnementale.

Le projet comporte d’autres éléments intéressants. En plus de reconnaître les projets de boisement et de reboisement, il permet de regrouper plusieurs projets. Le gouvernement souhaite aussi reconnaître les « projets hâtifs », en rendant admissible un projet ayant débuté avant l’entrée en vigueur du règlement.

Une consultation publique de 45 jours permettra de recueillir les commentaires des parties prenantes et du public et possiblement, de bonifier le règlement en vue de son édiction prévue au cours de l’automne 2021.

La FPFQ se réjouit

Du côté de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), on se dit enchanté par cette annonce puisque cette initiative permettra dorénavant aux producteurs forestiers du Québec de vendre des crédits compensatoires issus de certains travaux aux entreprises désirant compenser leurs émissions.

Selon Vincent Miville, directeur général de la FPFQ, cette opportunité était attendue depuis longtemps.

« Ce qu’il faut comprendre c’est que ces nouveaux protocoles viennent officialiser qu’éventuellement, les producteurs forestiers seront récompensés. » – Vincent Miville

« Par exemple, quand ils prendront un terrain ou une friche agricole pour la remettre en production en reboisant, ils pourront vendre le carbone séquestré qui va contribuer à la lutte aux changements climatiques et ainsi récupérer une bonne partie de leurs investissements », a-t-il expliqué.

Le directeur a enchainé en mentionnant que « Pour l’instant, ces protocoles sont développés pour des projets de boisement qui couvrent généralement des endroits où il n’y avait pas de forêt. Là, c’est le protocole qui a été dévoilé par le ministère sous sa forme consultative. Ce n’est pas encore complètement mis en place. Il reste des étapes à définir comme, entre autres, le détail de comment ça va s’appliquer, mais le fait que ce soit officialisé est en somme toute une excellente nouvelle ».

Post Views: 100