Fondation Santé Vallée-de-la-Gatineau
Des chirurgies bariatriques pourraient assurer la survie de l’Hôpital de Maniwaki
La Fondation Santé Vallée-de-la-Gatineau (Fondation) a reçu la population lors d’un événement public de levée de fonds et d’information, le 30 septembre dernier, où il fut question de chirurgie bariatrique à Maniwaki. Lors de l’événement, on a discuté santé, mais aussi développement et pérennisation des services.
La population est-elle consciente de la fragilité de son réseau de santé dans la Vallée-de-la-Gatineau? Et si l’hôpital fermait? Ces questions, la présidente de la Fondation, Pauline Patry, se les pose. La Fondation amasse donc des fonds pour acheter des équipements et autres items pour attirer les médecins dans la région. « Il faut travailler tous ensemble pour garder l’hôpital et nos médecins. On achète des équipements parce que sans cela, les médecins ne viendront pas ici », souligne la présidente.
En 2020, c’est une somme de 60 000 $ qui a été investie pour redynamiser l’Hôpital de Maniwaki. « La centralisation des services a beaucoup fait souffrir la région. Avec les équipes médicales et paramédicales, on veut offrir l’excellence », note la présidente.
Maniwaki pourrait offrir les chirurgies bariatriques
Actuellement, les patients de l’Outaouais doivent recevoir leurs suivis et chirurgies bariatriques à Montréal ou en Abitibi. « L’Outaouais est la seule région du Québec qui n’offre pas ce service », note le docteur Amahzoune, chirurgien à Maniwaki, lui qui détient pourtant la compétence pour ce type d’interventions.
« On ne parle pas de centaines de patients par année qui vont recevoir des services de chirurgie bariatrique à l’extérieur; on parle de milliers. » – Dr Mohamed Amahzoune
Le Dr Amahzoune dit avoir déjà monté un dossier complet sur le sujet, mais ce dernier aurait été mis de côté pour diverses raisons, dont les restructurations dans le domaine de la santé survenues dans les dernières années. Comme il était seul à détenir cette compétence pour les chirurgies bariatriques à Maniwaki, porter le dossier était lourd en termes de responsabilité et de temps à investir, explique-t-il.
L’arrivée du Dr Tabbara, qui détient aussi la compétence pour la chirurgie bariatrique, a ravivé la flamme du projet qui ne s’était jamais éteinte, explique le Dr Amahzoune. « En attirant des spécialistes, la possibilité de garder et de développer l’hôpital de Maniwaki est tangible », souligne-t-il. Une fois en place, le service de chirurgie bariatrique aiderait la rétention de chirurgiens. « S’il n’y a plus de chirurgien à Maniwaki, il n’y aura plus d’hôpital! », s’alarme le Dr Amahzoune, en ajoutant que l’hôpital détient pourtant un très beau bloc opératoire.
Seul, le Dr Amahzoune souligne qu’il ne peut y arriver; il a besoin de la solidarité des gens. C’est en ce sens que des 5 à 7 seront organisés régulièrement à partir de maintenant, afin de créer cette synergie entre les citoyens et les informer de ce que fait la Fondation. L’événement tenu au Château Logue le 30 septembre dernier, lors duquel les gens pouvaient acheter des bouchées ou des items à l’effigie de la Fondation, était le premier du genre.
En somme, pour que le projet de chirurgie bariatrique se réalise en Outaouais, le Dr Amahzoune devra discuter avec le Centre intégré de Santé et de Services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) pour coordonner le projet, ajuster le personnel manquant et faire quelques achats qu’il juge mineurs pour un budget tel que celui géré par le CISSSO.
Des besoins, mais aussi des accomplissements
Lors de cet événement du 30 septembre, les gens ont pu constater les achats réalisés par la Fondation dans la dernière année, dont de l’équipement de colonoscopie qui permet d’offrir de nouveaux services dans la région, des meubles, des appareils d’exercices et un local aménagé pour le service d’oncologie, un baladeur-scanneur pour le CLSC de Gracefield, et plus encore. La Fondation en a aussi profité pour mentionner les précieux donateurs qui ont fait la différence pour le milieu de la santé dans la Vallée.
En présentant les projets à venir et ceux en cours, les gens présents ont pu entendre la notaire Joanne Lachapelle, également coroner, expliquer combien elle a besoin d’un local à l’hôpital pour réaliser ses rencontres d’endeuillés à la suite de décès violents. « Actuellement, je dois parfois effectuer ces rencontres dans la salle d’attente. Imaginez les gens sous le choc, alors que leurs amis, ignorant le drame vécu, passent les saluer, tout sourire… » Ce projet fait partie des efforts que soutiendra la Fondation dans le futur.
Marco Éthier partage son histoire pour inciter la population à soutenir la Fondation
Marco Éthier est connu pour ses liens avec le Château Logue. Il l’est aussi de plus en plus pour l’exemple qu’il offre dans le milieu en ayant perdu plus de 250 livres grâce, entre autres, à la chirurgie bariatrique. « J’espérais pouvoir me faire opérer à Maniwaki, mais le projet n’a pas été de l’avant; j’ai donc attendu deux ans pour me faire opérer à Montréal », explique le principal intéressé. « J’avais les moyens de le faire, mais quelqu’un qui ne les a pas ne peut se permettre de perdre des journées de travail pour les évaluations, les suivis et l’opération, en plus des frais de déplacement et de la fatigue associée au processus. Ça ruine les efforts de plusieurs », explique M. Éthier.
Il a donc fondé, à Maniwaki, un groupe de soutien qui reprendra ses rencontres prochainement, pour l’instant suspendues par la COVID-19. « Dans ce groupe, on retrouve deux nutritionnistes, une travailleuse sociale spécialiste de l’anxiété puis une kinésiologue qui nous donnent de l’information. Il n’y a pas de recette magique, mais quand les médecins de Montréal savent qu’on arrive pour une chirurgie et que l’on vient de Maniwaki, ils savent qu’on a de bonnes chances de réussite parce qu’on a du soutien », raconte fièrement l’homme dont la vie a été changée par la chirurgie.
Pour Marco Éthier, la chirurgie était une question de survie. Il avait réussi à perdre 140 livres par lui-même et l’opération s’est occupée du reste. Bientôt trois ans se seront écoulés depuis l’intervention qui lui a rendu sa vie, dit-il. Il est prêt à beaucoup pour aider le projet de chirurgie bariatrique à Maniwaki à voir le jour.
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