Étude sur les populations d’ours noirs en Outaouais
La promenade de « nounours » en 2018: une donnée qui fait du chemin
Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) mène présentement une étude sur les populations d’ours noir dans certaines régions du Québec dont l’Outaouais. Comment se déroule le processus d’installation de colliers émetteurs et pourquoi?
Que ce soit au Saguenay – Lac-Saint-Jean, en Mauricie ou ici, dans l’Outaouais, certains ours sont munis d’une étiquette de plastique rouge ou jaune à l’oreille, et parfois même d’un collier émetteur afin de permettre aux biologistes de mieux connaître les us et coutumes des populations d’ours noir au Québec.
La récolte d’un ours muni d’un collier émetteur ou d’une étiquette de plastique à l’oreille est légale, car elle permet aussi aux chercheurs d’avoir des données utiles. D’ailleurs, au 10 juin 2021, la période de chasse avait déjà apporté la récolte de deux ours avec collier émetteurs et un avec une étiquette jaune à l’oreille, mentionne André Dumont, biologiste du MFFP.
Grâce aux colliers émetteurs, les chercheurs peuvent suivre les ours toutes les trois heures, permettant de récolter des données importantes.
L’incroyable parcours d’un ours du Lac Pythonga
En 2018, un ours dont les habitudes de vie et d’alimentation se situent au Lac Pythonga dans la Vallée-de-la-Gatineau, a parcouru une distance impressionnante d’environ 400 km en se déplaçant jusqu’à Val-des-Bois en faisant plusieurs détours qui l’ont conduit autant à Déléage, au lac des Trente et Un Milles, à Bois-Franc, Maniwaki, dans la Zec Pontiac et à Low.
Ce qui pousse les ours, surtout les mâles et les femelles qui ont des bébés de plus d’un an, à se déplacer aussi considérablement, note André Dumont, c’est surtout la recherche de nourriture.
En 2018, les petits fruits se faisant rares, les ours ont cherché à se nourrir ailleurs que dans leur secteur habituel. Les ours se déplaçant beaucoup, personne ne peut prétendre qu’il y a beaucoup d’ours à tel ou tel endroit, souligne le biologiste. Vers le mois de juillet, les ours perdent leur sensation de satiété et ont toujours faim. C’est vers cette période qu’ils se nourrissent le plus.
« Un ours de 150 livres peut manger l’équivalent de 25 trios big mac par jour pour combler ses besoins énergétiques. » – André Dumont
Le projet de collier émetteur est donc mené pour s’assurer d’une exploitation durable de l’animal. Présentement, en Outaouais, la situation va « très bien », souligne André Dumont. Cependant, l’ours demeure une ressource vulnérable à la surexploitation lors de pénurie de petits fruits, car il visite davantage les sites d’appâtage à ce moment.
Plusieurs paramètres sont donc analysés depuis cinq ans et l’Outaouais demeure un bon habitat pour l’ours noir. Les ours capturés pour l’étude le sont dans la zone 10 ouest pour y voir évoluer des « ours forestiers » explique M. Dumont.
Les données permettent aussi d’analyser le taux de reproductivité des femelles. Que ce soit en allant dans les tanières en hiver ou par recensement en avion, les chercheurs utilisent plusieurs méthodes afin de récolter des données.
Entrer dans une tanière? Vraiment?
Alors que les tanières d’ours sont presque impossibles à trouver en été, explique André Dumont, les colliers émetteurs permettent de les retracer en hiver.
Au départ, les colliers émetteurs sont installés sur les ours en été. Un piège est alors utilisé et un tranquillisant permet de les approcher. André Dumont explique que ce piège ne blesse pas l’animal.
On appose une étiquette jaune sur les ours de moins de 100 livres relâchés afin de pouvoir récolter certaines données s’ils sont retracés. André Dumont fait remarquer qu’il faut parfois capturer 75 ours pour en marquer 35.
Les colliers émetteurs jouent alors leur rôle via les satellites qui relaient les informations aux chercheurs. Puis, en hiver, les biologistes s’aventurent dans les tanières afin de récolter d’autres données, comme le nombre de bébés par femelle, par exemple.
Le processus demande un déploiement d’énergie. L’emplacement de la tanière est approximatif et demande quelques pelletées de neige, raconte André Dumont. Une fois trouvé, l’animal est endormi grâce à une seringue portée au bout d’une perche. Sorti du trou, des analyses sont faites et les petits reçoivent des micropuces d’identification. Le tout se fait dans le silence. La noirceur est aussi refaite dans la tanière.
Une moyenne de 25 visites de tanières est réalisée par hiver. Cette année, il ne reste que 10 ours en circulation. 25 seront donc capturés et les colliers seront installés, explique André Dumont. Un nombre de 35 visites est donc prévu pour l’hiver prochain, ce qui est « énorme » juge le biologiste.
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