Tordeuse des bourgeons de l’épinette
Un nouveau foyer d’infestation découvert au nord du réservoir Baskatong
Jusqu’à tout dernièrement, les problématiques liées aux infestations de la Tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) n’avaient pas lieu d’inquiéter la Haute-Gatineau et les Hautes-Laurentides, mais dans son rapport Aires infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette au Québec en 2020, paru le 27 octobre dernier, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) fait état d’une forte augmentation du nombre d’hectares touchés par la TBE au Québec. Un des nouveaux foyers d’infestation a été détecté au nord du réservoir Baskatong.
Parmi toutes les régions du Québec, c’est en Outaouais que la progression est la plus marquée, car l’insecte y était peu présent jusqu’à cette année. Les superficies atteintes sont passées de 83 371 ha à 623 835 ha. L’épidémie qui sévit dans l’Outaouais poursuit sa progression vers l’est et des dommages sont maintenant détectés dans le nord des Laurentides.
En effet, jusqu’à l’an dernier, il n’y avait qu’à Sainte-Adèle que la problématique avait été identifiée dans les Laurentides, mais au cours de la dernière année, un nouveau foyer d’infestation a été détecté au nord du réservoir Baskatong et celui de Sainte-Adèle a quant à lui pris de l’ampleur avec une superficie touchée qui atteint maintenant 1 377 hectares (ha).
Mesures de prévention
C’est avec sa Stratégie d’aménagement durable des forêts, dans laquelle sont proposées certaines approches pour contrer les effets négatifs des épidémies, que le gouvernement analyse les impacts de la TBE. Suite à ça, pour la planification de l’aménagement forestier, des mesures de prévention sont ajoutées.
Ces approches sont basées sur la connaissance que l’on a de cet insecte, de ses hôtes et du milieu forestier. Avant l’adoption de cette stratégie, on déployait des moyens de lutte directe et l’on s’efforçait de récupérer les bois atteints. Depuis, on tente surtout de prévenir les impacts négatifs. Les mesures de prévention doivent désormais être intégrées à l’aménagement forestier, et ce, dès la planification. Pour être efficaces, elles doivent tenir compte de la dynamique des peuplements et des populations d’insectes.
« Le Québec s’est doté d’un système de détection et de suivi des populations de la TBE et des dommages causés par cet insecte, système qui permet de mettre en œuvre la Stratégie de protection des forêts. Ce système repose sur un réseau de stations d’observation permanentes complété, au besoin, par des stations ponctuelles. (…) On se doit de faire, de façon régulière et de manière assidue, des relevés terrestres et aériens pour être en mesure de bien connaitre l’insecte, la localisation et l’étendue des superficies touchées, ce qui est le plus important si on veut mettre en place les mesures nécessaires. C’est aussi dans cette optique qu’un partenariat s’est créé avec la Fédération des producteurs forestiers du Québec, Groupements forestiers Québec, pour mettre en place une cellule d’urgence sur la gestion de l’épidémie », explique-t-on du côté du MFFP.
La SOPFIM à l’oeuvre
Les petites forêts privées (800 ha et moins) ont accès, depuis 1987, à un insecticide biologique (Btk) qui fait partie d’un programme de protection par arrosage et dont la gestion est confiée à la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM). Pour bénéficier de ces interventions, les propriétaires doivent être enregistrés comme producteurs forestiers.
Selon François Racine, président de Signature Bois Laurentides, la problématique est bien encadrée et les mesures nécessaires sont mises en place. Face à cette problématique, il affirme : « C’est un cycle d’infestation que nous connaissons depuis plusieurs années. La SOPFIM s’occupe activement de ce dossier. Il faut avoir confiance qu’ils réussiront à réduire les impacts de la TBE ».
« Nous devons planifier nos opérations en fonction des différents stades d’évolution de la TBE. Nous planifions le programme du mois de juin toute l’année, car de nombreuses étapes doivent être réalisées. L’insecticide biologique n’est pas un insecticide de contact, la tordeuse doit absolument ingérer le produit. De cette manière, les arrosages se réalisent tout au long du mois de juin, car c’est à ce moment qu’elle est au stade où elle s’alimente énormément. Le début du programme dépend également de la météo dont les variations influent sur le développement de l’insecte. (…) De la fin de l’été jusqu’au mois de mai, nous préparons le prochain programme d’arrosage », a raconté la SOPFIM.
Afin de minimiser les pertes et limiter la propagation, les producteurs forestiers sont encouragés à récolter préventivement les peuplements forestiers vulnérables ainsi qu’à récupérer rapidement le bois issu de peuplements affectés.
Impacts à venir
Au MFFP on explique que « dans les années à venir, l’épidémie actuelle va influencer différents aspects forestiers régionaux. Des impacts seront visibles au niveau de la composition des essences disponibles, sur la qualité du bois à transformer et sur la façon qu’ont les usines de prévoir leurs approvisionnements en bois. » Toutefois, avec des activités sylvicoles bien préparées et adéquates, ces conséquences peuvent être grandement diminuées.
Voir plus de : Actualités
Un appel à la vigilance face aux collisions
Le mois de novembre, tout comme le mois d’octobre, est particulièrement propices aux collisions avec la grande faune en raison …
Votre journal suspend ses activités
Chers lecteurs et lectrices, Malgré la fidélité que vous nous avez démontrée au cours des dernières années, nous vous informons que …
Un nouveau roman pour Marie Paquette : Ma vie au grand jour
L’auteure Marie Paquette est de retour avec son dernier roman, Ma vie au grand jour aux Éditions Marie-Guy.