Jour du Souvenir
Quand la peine remonte à la surface
À l’occasion du jour du Souvenir, deux anciens militaires de la Vallée-de-la-Gatineau ont accepté de partager leur histoire et leur vision de ce qu’est un vétéran.
Selon Jean-Marie Rochon, vétéran qui a sillonné les dédales des Forces armées canadiennes pendant 35 ans, sur terre, mais aussi et surtout sur des navires, les Québécois seraient moins enclins à commémorer le jour du Souvenir étant donné qu’ils ont moins assimilé cette part d’histoire de leur pays à l’école.
Certains détestent aussi cette journée, car ils ont encore au travers de la gorge le fait qu’une conscription a été obligatoire vers la fin de la guerre, croit-il. Pour lui, l’apprentissage de la Deuxième Guerre mondiale s’est vécu dans le sous-sol de sa maison. Son père et ses quatre oncles de la Vallée-de-la-Gatineau ont fait la Deuxième Guerre mondiale. L’un de ses oncles y a laissé sa vie.
« Mon père et ses frères se réunissaient au sous-sol et je les écoutais discrètement raconter leur expérience de la guerre. » – Jean-Marie Rochon
Les souvenirs de Jean-Marie Rochon sont vagues, car il était jeune à cette époque, mais aussi parce que son père et ses oncles ne parlaient pas de la guerre ouvertement devant lui. Selon ce qu’il en sait cependant, son père serait revenu de la guerre avec un choc post-traumatique. Mais comme le terme n’était pas connu à l’époque, les vétérans étaient laissés à eux-mêmes. Ce n’était pas toujours facile pour la famille, raconte Jean-Marie Rochon, sans entrer dans les détails.
Engagé dans les Forces
Néanmoins, c’est l’expérience familiale qui l’a poussé à joindre les cadets alors qu’il était jeune, puis, après avoir travaillé dans d’autres domaines, il a rejoint les Forces. Il recommencerait n’importe quand, son expérience sur les navires lui ayant permis de voyager beaucoup, entre autres.
Jean-Marie Rochon a tenté à plusieurs occasions de partir en mission, mais il ne fut jamais sélectionné. Cependant, à un moment de sa carrière, il a été muté à Manhattan et à cet endroit, il travaillait dans les dossiers et rapports de mission.
« Ce que j’ai lu dans les rapports de mission est terrible. Les images… » – Jean-Marie Rochon
Le 11 novembre, Jean-Marie Rochon va déposer une couronne sur la tombe de son père, à Gracefield. Cette journée-là, il ne peut s’empêcher de penser à son père et ses oncles. Cette année, pour lancer la campagne des coquelicots, il a aussi remis à la mairesse de Maniwaki des semences issues de fleurs recueillies il y a des années par sa tante au cimetière où repose son oncle décédé au combat en Italie.
La définition de vétéran
La nouvelle définition du mot vétéran qui a changé il y a quelques années lui plait moins. Si un vétéran est maintenant un militaire qui a réussi ses semaines d’entrainement, pour lui, il s’agit plutôt d’un retraité des Forces armées canadiennes. À ses yeux, un vétéran est celui qui a combattu ou qui est allé en mission. Sa vision s’est élargie avec le temps, car son métier militaire l’a amené à entendre l’histoire touchante de plusieurs personnes, mais il confirme que plusieurs militaires remettent en question cette nouvelle définition de vétéran.
Pas de fossé entre jeunes et anciens
Gérald Lapratte a participé à plusieurs missions. Bosnie, Afghanistan, Irak et Mali font partie des destinations où il est allé, parfois plus d’une fois. À son avis, un militaire qui a plusieurs années de services, même s’il n’est pas allé à la guerre, s’y est préparé. Il mérite donc le nom de vétéran.
Il ne sent d’ailleurs pas de fossé entre les anciens et nouveaux vétérans. Au contraire, au cours de sa carrière, il a participé au jour du Souvenir à quelques occasions et à divers endroits. Toujours, il s’est senti bienvenu.
« À Kingston, (…) j’ai participé à des rencontres entre membres des Forces encore actifs et vétérans âgés en résidence. Ils nous reçoivent comme des rois », témoigne-t-il.
Originaire de Maniwaki, Gérald Lapratte vient chaque année commémorer le jour du Souvenir dans la région. Il vient se souvenir de ses chums, de ceux qu’il nomme avec émotion, « ses frères d’armes ».
La gorge de Gérald Lapratte se noue et l’empêche de bien répondre lorsque vient le temps de parler du passé et des gens laissés derrière. Le militaire a été officier désigné. À ce titre, il a eu à assister les familles de défunts dans les démarches administratives suivant le décès d’un des leurs. Dans le cadre de ce travail, il a souvent recommandé des familles à la Légion royale canadienne, qui est l’un des supports pour ces gens. Aux yeux de Gérald Lapratte, la légion est une boîte à outils. Lorsqu’il sera à la retraite, l’adjudant-maître se promet de supporter encore davantage la Légion.
Les fonds amassés lors de la vente de coquelicots servent à appuyer les militaires qui en ont besoin, mais aussi, à permettre les activités locales des Cadets.
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