Une future gynécologue de la région veut améliorer l’accès aux services

Publié le 11 novembre 2020 par Hélène Desgranges

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Hélène Desgranges

Journaliste | hdesgranges@inmedias.ca

D’ici deux ans, Jessie Nault, originaire de Maniwaki, offrira ses compétences en gynécologie et obstétrique à temps plein dans la région. Même si elle n’a pas grandi dans la région, elle y a passé une partie de sa jeunesse. La future médecin souhaite donc améliorer le sort des siens et travaille à la réalisation d’une clinique médicale mobile pour desservir les communautés autochtones de la région.

Une future gynécologue de la région veut améliorer l’accès aux services

Comme elle le décrit, elle a des racines autochtones du côté de son père. Pour trouver du travail alors que la foresterie vivait une crise il y a quelques années, il a déménagé à Gatineau avec sa famille. C’est donc en Outaouais, mais du côté urbain, que Jess Nault a réalisé son parcours scolaire. Elle est passée par l’Université d’Ottawa pour poursuivre, maintenant, à Montréal.
« J’avais choisi une spécialité en médecine interne, car ce mode de vie me semblait plus facile que celui de gynécologue-obstétricienne qui doit travailler jour et nuit, mais ce n’était pas fait pour moi. » – Jessie Nault
La jeune médecin en devenir se sentait impuissante face aux maladies chroniques des patients, entre autres. Un stage a remis son futur en perspective et c’est à ce moment qu’elle a bifurqué vers la gynécologie.
De l’autobus à la clinique mobile
Considérant sa vocation et ses origines, Jessie Nault a eu envie d’en faire plus pour les femmes autochtones de la région où elle a passé tous ses étés et ses congés. Désireuse de revenir dans la région qu’elle nomme « chez elle », elle a élaboré un projet de clinique mobile pour femmes autochtones. Implanté dans un autobus, le service permettrait aux communautés plus éloignées de recevoir des services de gynécologie à domicile, ou presque.
Mais le concept a fait boule de neige. Alors qu’il n’était qu’un rêve il y a quelques mois, d’autres spécialistes ont désiré l’appuyer et voir se réaliser le projet. Grâce à leurs propres domaines d’expertise, l’autobus de gynécologie pour femmes deviendra plutôt une clinique mobile pour tous, incluant des services pour hommes et enfants des Premières Nations.
Le projet nommé « PAP mobile » pour l’instant a été présenté à plusieurs communautés algonquines comme Lac-Rapide, Kitigan Zibi et Lac-Simon, mais une prochaine étape doit suivre, soit la présentation du projet aux chefs afin de vérifier si cela les intéresse et discuter avec eux de leur vision du projet qui contiendrait, suite à l’implication d’autres spécialistes, de la radiologie, de la pédiatrie et même de la cardiologie.
Le député fédéral de Pontiac, William Amos, a confirmé qu’il appuie la démarche de Jessie Naut.
Un projet existant ailleurs
Jessie Nault est consciente qu’un tel projet est méconnu au Québec. Même au Canada, peu d’initiatives ont été mises sur pied avec un tel concept de clinique médicale mobile. La jeune femme relate l’exemple de la Colombie-Britannique qui avait mis en place une structure similaire lors des Jeux olympiques. Ce sont, cependant, les exemples de l’Australie et des États-Unis qui captent son attention.
« Il existe une association de cliniques mobiles aux États-Unis. Là-bas, de tels services sont bien implantés. » – Jessie Nault
Tout en terminant ses deux ans d’études en médecine, Jessie Nault compte bien élaborer et mettre en place le projet dans lequel elle donnerait du temps parallèlement à sa tâche de gynécologue-obstétricienne à Mont-Laurier. D’ici un an, elle pourra pratiquer à temps partiel.
Elle aurait bien voulu travailler directement à l’hôpital de Maniwaki pour être plus près des femmes de son milieu, mais actuellement l’unité de naissance se trouve à celui de Mont-Laurier. Son projet mobile la rapprochera de sa communauté et de ses racines.

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