Réserve faunique La Vérendrye
Les Algonquins ne sont pas les seuls à faire des reproches à la SÉPAQ
Le sujet n’est pas nouveau, mais il est ressorti en force lors d’entretiens avec des pourvoyeurs qui ont leur pied à terre dans la réserve faunique La Vérendrye. Ceux qui ont accepté de donner leur opinion sous le couvert de l’anonymat avaient tous le même discours : ils ne veulent pas se positionner dans la situation des barricades érigées par les Algonquins, mais ils en ont sur le cœur de la concurrence qu’ils jugent déloyale de la part de la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ), qui se défend bien d’être en concurrence.
« Si le gouvernement construisait et opérait une épicerie ou une quincaillerie sur une artère principale de Gatineau, je pense que les propriétaires privés d’épicerie et de quincailleries chialeraient. » – Un propriétaire de pourvoirie
C’est comme ça qu’un propriétaire de pourvoirie explique sa frustration. Il considère que la SÉPAQ, une société d’État, leur fait une concurrence déloyale. Un autre avis tend à dépeindre certains employés de la SÉPAQ comme les pires gestionnaires d’entreprise qui soient.
« Eux autres, quand ils font des pertes, ils peuvent piger dans les poches des contribuables. » – Un propriétaire de pourvoirie
Présentement privés de revenus, car leurs clients ne peuvent pas traverser les barricades pour profiter de leur location chez eux, la vingtaine de pourvoyeurs touchés par la situation difficile qui sévit dans la réserve faunique La Vérendrye se sont ralliés et ont demandé à la Fédération des pourvoyeurs du Québec ainsi qu’à leurs clients d’interférer en leur faveur auprès des ministres et députés. Une mise en demeure aurait même été acheminée au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).
« C’est le gouvernement le problème. S’il fermait le parc de la réserve La Vérendrye aux chasseurs sportifs, ça règlerait le problème avec les Autochtones. » – Un propriétaire de pourvoirie
L’un des pourvoyeurs avec qui le sujet a été abordé explique qu’ils ont des listes d’attente. Ils acceptent une dizaine de groupes de chasseurs d’orignaux par an seulement, justement pour éviter de faire baisser le cheptel. La survie des orignaux est primordiale pour eux.
Concurrence déloyale?
C’est assurément la présence de la SÉPAQ dans les salons touristiques ou de chasse et pêche qui fait le plus réagir les pourvoyeurs. Certains nomment leur grand nombre d’employés sur place pouvant répondre aux visiteurs, d’autres jugent inconcevable la grandeur de leur kiosque comparé à ce qu’eux peuvent se payer. Et l’un d’eux a même souligné qu’un employé de la SÉPAQ aurait été surpris à offrir un rabais à un visiteur qui venait de réserver chez lui, afin qu’il remplace son séjour en pourvoirie pour un séjour dans les établissements de la SÉPAQ.
La SÉPAQ se défend
Effectivement, Simon Boivin, responsable des communications avec les médias à la SÉPAQ, confirme qu’en attendant que les Algonquins rouvrent les voies d’accès de la réserve faunique La Vérendrye aux chasseurs, un remboursement a été offert à tous les chasseurs de la SÉPAQ touchés par la situation. Certains ont été remboursés en entier, alors que d’autres l’ont été à la mesure du désagrément apporté par la situation. La SÉPAQ ne prend pas parti dans les discussions avec les Algonquins, c’est le MFFP qui assure cette partie.
Simon Boivin souligne que la SÉPAQ est une société d’État à caractère commercial et qu’à ce titre, son financement est presque autogénéré.
« Il est fort peu probable qu’un employé de la SÉPAQ ait offert un rabais à un client, puisqu’ils ont très peu de marge de manœuvre pour offrir des rabais par rapport à notre grille tarifaire. » – Simon Boivin
Simon Boivin ajoute que la SÉPAQ considère que tous les joueurs du milieu de la chasse sportive travaillent ensemble à faire croître le bassin de chasseurs et de pêcheurs au Québec afin que tous profitent des nouveaux adeptes de ces pratiques. Chaque année, la SÉPAQ investit dans des initiatives qui favorisent la relève et dont les fruits sont partagés par l’ensemble de l’industrie. Selon lui, la SÉPAQ est loin de « casser les prix » du marché. Le coût d’un séjour de chasse ou de pêche à la SÉPAQ s’inscrit dans la moyenne élevée du coût d’un séjour moyen comparable dans l’industrie.
La grandeur du kiosque et le nombre d’employés présents à ceux-ci décriés comme compétition déloyale par les pourvoyeurs s’expliqueraient, selon Simon Boivin, par le fait que, dans les salons, la SÉPAQ utilise un kiosque unique qui représente 13 réserves fauniques ainsi que la pourvoirie SÉPAQ Anticosti, qui est la plus grande pourvoirie au monde. La SÉPAQ s’assure donc d’avoir un représentant en mesure de parler avec compétence aux clients de chaque territoire dans son kiosque.
Simon Boivin ajoute qu’il a aussi toujours été convenu que la SÉPAQ ne faisait aucune représentation en chasse et pêche à l’extérieur du Québec pour les réserves fauniques, afin de laisser l’ensemble de ce marché à ses collègues du reste de l’industrie.
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