Décès d'un abatteur manuel à l'emploi de Lauzon- Produits de bois exclusifs
La CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Le 13 août 2019, près de la municipalité de Cayamant, un abatteur manuel pour Lauzon-Produits de bois exclusifs (Lauzon), Steven Bertok-Bellemare, a perdu la vie alors qu’un arbre s’est abattu sur lui. Près d’un an plus tard, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a rendu publiques les conclusions de son enquête sur cet accident de travail. Outre un constat d’infraction remis à l’employeur, ce sont surtout des recommandations qui ont été livrées et elles s’appliquent à toutes les entreprises forestières.
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident. D’abord, des techniques d’abattage directionnel mal maîtrisées par le travailleur ont fait en sorte qu’il a poursuivi des travaux, alors qu’il se trouvait dans la zone dangereuse d’un arbre resté debout dont l’entaille de direction et le trait d’abattage ont été complétés.
Vient ensuite l’évaluation de l’employeur concernant la maîtrise des techniques d’abattage directionnel qui était déficiente lors de l’embauche, du suivi quotidien et au niveau de l’outil de suivi utilisé par le contremaître, selon l’enquête.
Lauzon s’est vu délivrer un constat d’infraction dont le montant n’est pas indiqué dans le rapport, mais varierait entre 17 179$ à 68 721$ pour une première offense. En cas de récidive, ce montant pourrait atteindre 343 607$.
Chronologie de l’accident selon la CNESST
Le jour de l’accident, M. Bertok-Bellemare s’affairait à abattre manuellement des arbres dans une lisière boisée du chantier forestier Cluck. Vers 14h30 il a abattu quelques arbres et a poursuivi sa séquence d’abattage avec un hêtre. Malgré qu’il ait fait ses trois traits d’abattage, l’arbre est demeuré debout sur son assise. Pour le faire tomber, le travailleur a abattu un bouleau situé à trois mètres du hêtre. Le bouleau n’est pas tombé dans la direction prévue et s’est retrouvé encroué dans les arbres environnants. Le hêtre n’étant toujours pas tombé au sol, le travailleur a décidé de le laisser debout. Il a alors entrepris l’abattage d’un autre arbre se trouvant à environ cinq ou six mètres du hêtre. Alors qu’il l’ébranchait, le hêtre est tombé dans sa direction et l’a écrasé contre le tronc d’un arbre déjà au sol. L’opérateur du débardeur a trouvé le travailleur et a contacté son surintendant qui a appelé les services d’urgence. Les ambulanciers ont constaté sur place le décès du travailleur.
À la suite de l’accident, la CNESST a rendu une décision d’interdiction de tout travail d’abattage manuel sur le chantier forestier Cluck et a exigé de l’employeur qu’il mette en place des mesures pour améliorer la sécurité des travailleurs, soit en s’assurant d’effectuer un suivi des opérations d’abattage manuel. Cette mesure, prévue au Règlement sur la santé et la sécurité dans les travaux d’aménagement forestier, a pour objectif de s’assurer de la maîtrise des techniques d’abattage par les travailleurs.
Aussi, la CNESST a exigé que l’employeur s’engage à contrôler les dangers sur le chantier forestier tels que les chicots et les arbres dangereux. L’employeur a immédiatement entrepris des démarches pour se conformer à ces exigences, notamment en embauchant un aide-contremaître afin d’assurer le suivi des opérations d’abattage manuel.
Comment éviter un tel accident?
Pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise, la CNESST rappelle aux employeurs leur responsabilité de s’assurer de la maîtrise des compétences acquises par tous les travailleurs, mais le rapport note aussi que les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Afin qu’une telle situation soit évitée, La CNESST transmettra son rapport d’enquête au Comité paritaire de prévention du secteur forestier afin qu’il sensibilise ses membres concernant les dangers d’un arbre laissé debout après l’abattage et de l’importance du suivi des abatteurs manuel par l’employeur.
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