La Covid-19 et le tourisme
« Certains vont tomber »
L’industrie du tourisme a été l’une des premières touchées par la fermeture des commerces. Restaurateurs et hébergeurs seront possiblement au bout de la chaîne lorsque le déconfinement débutera. La saison estivale sera difficile. Tourisme Outaouais s’attend à ce que certains ne résistent pas.
Le tourisme repose sur deux facteurs primordiaux : la mobilité et la capacité de se rassembler. À l’heure actuelle, ces deux bases se sont effondrées pour les acteurs du tourisme. Les barrages routiers empêchent les déplacements et la distanciation sociale interdit les rassemblements, et ce, même à l’extérieur. Selon France Bélisle, présidente directrice générale de Tourisme Outaouais, la reprise sera longue pour l’industrie du tourisme.
« L’industrie du tourisme a dépassé le stade de l’inquiétude. Nous en sommes à la réalité et la lucidité. » – France Bélisle
Les coûts fixes des entreprises sont présents malgré l’absence de clientèle. Les aides gouvernementales pour les petites et moyennes entreprises pourront peut-être aider selon Mme Bélisle, mais elle croit que ceux qui étaient en situation précaire risquent de tomber sans pouvoir se relever.
Même dans le milieu des aidants aux entreprises, l’afflux incessant de nouveaux programmes apporte de la confusion. Tourisme Outaouais a donc décidé de ne jouer qu’un rôle : diriger les gens qui posent des questions vers les bonnes ressources puisqu’ils ne sont pas des conseillers de ces programmes.
Du positif s.v.p.
Le positif est que l’industrie touristique a su s’allier rapidement et est très proactive. France Bélisle souligne n’avoir jamais vu une si belle qualité d’écoute. Toutes les idées de leurs membres et même des non-membres sont rapatriées et servent présentement à nourrir les comités formés autant de représentants de camping, de plein air que de pourvoyeurs, entre autres. Comme l’inconnu est au programme pour la relance, des scénarios divers sont sur la table à dessin.
Tristesse pour l’hébergement
France Bélisle se dit triste de voir ce qui se passe pour l’hébergement. Les mesures de distanciation qui vont durer plusieurs mois seront complexes pour eux. À l’heure actuelle, il n’y a pas de réponse claire sur la marche à suivre et elle ne s’attend pas à des directives pour un petit groupe en particulier.
Cependant, des comités sont en place pour commencer à établir des règles sanitaires. Les cas particuliers comme l’hébergement en chalet ou en camping seront sûrement au menu des discussions.
Calendrier de déconfinement attendu avec impatience
La situation actuelle va à l’encontre de la personnalité des entrepreneurs. Eux qui sont habitués à l’action et à la recherche de solutions pour assurer leur rentabilité se retrouvent à devoir attendre, explique Mme Bélisle. Ce que l’industrie touristique souhaite, dit-elle, c’est un calendrier de déconfinement pour permettre aux entreprises de prévoir leurs budgets et décisions à prendre.
Si le gouvernement n’est pas en mesure de donner des dates exactes, au moins, tenter d’établir des prévisions sur les secteurs et les régions qui pourront débuter le déconfinement serait un indicateur utile. Il est à noter que les clients aussi sont en attente, certains réservant leurs vacances un an d’avance.
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