Insécurité alimentaire
La faim est aussi un enjeu dans la Vallée-de-la-Gatineau
Les demandes d’aide alimentaire sont en hausse en Outaouais. La fréquentation des banques alimentaires de la région a augmenté de 11 % cette année, et de 56 % par rapport à il y a deux ans. Selon les données recueillies par Moisson Outaouais, environ 11 718 personnes ont recours à des services d’aide alimentaire chaque mois en Outaouais.
Chez Moisson Outaouais, ce sont 820 000 kilogrammes de denrées qui ont été redistribués lors de la dernière année à 42 organismes membres de la région. Selon le directeur général de Moisson Outaouais, Armand Kayolo, l’augmentation du coût de la vie et la stagnation du salaire minimum peuvent entre autres expliquer la hausse des demandes d’aide alimentaire dans la région.
« Le prix d’achat et le revenu des gens n’évoluent pas de la même façon. Même si on a une apparence d’une bonne économie dans la région, la différence dans le pouvoir d’achat et l’augmentation des prix ne “ matchent ” pas. Il y a donc toujours des demandes dans nos banques alimentaires. »
Au cours des dernières années, l’Outaouais a été particulièrement touché par des inondations, une tornade et des pluies diluviennes. M. Kayolo envoie une partie du blâme de l’augmentation des demandes d’aide alimentaire à ces catastrophes naturelles.
« Le fait de perdre une maison et d’avoir perdu beaucoup d’autres éléments dans une inondation ou dans une tornade, ça appauvrit les gens et ça les met dans une insécurité générale incluant l’insécurité alimentaire. »
Entraide de la Vallée
Au nord de l’Outaouais, l’Entraide de la Vallée vit la hausse des demandes d’aide alimentaire par l’intermédiaire des centres de dépannage alimentaire du territoire de la Vallée-de-la-Gatineau qui demandent à recevoir davantage de denrées.
L’Entraide est un des 42 organismes membres de Moisson Outaouais. Recevant de la nourriture de la banque alimentaire régionale, c’est son rôle de la redistribuer à son tour aux services de dépannage alimentaire de son territoire.
« Quand on parle de l’augmentation du salaire minimum, ça n’équivaut jamais au coût de la vie », a affirmé la directrice de l’Entraide de la Vallée, Nathalie Larche, qui blâme aussi le coût de la vie pour l’augmentation des demandes d’aide alimentaire.
Dans la Vallée-de-la-Gatineau, les centres de dépannage alimentaire sont le Pain Quotidien de Maniwaki, l’Essentiel de Blue Sea et Aux goûts du jour de Gracefield.
Pain quotidien
Du côté du Pain Quotidien de Maniwaki, la responsable, Marjolaine Piché, constate que les demandes d’aide alimentaire au sein de l’organisme ont doublé au cours de la dernière année.
Elle explique que chaque semaine une dizaine de nouveaux bénéficiaires contactent le dépannage alimentaire pour s’y inscrire. Une moyenne 120 demandes d’aide alimentaire sont mensuellement servies. Le service d’aide alimentaire du Pain Quotidien est offert de Grand-Remous à Messines.
L’Essentiel
Une hausse des demandes d’aide alimentaire est aussi observée au centre de dépannage alimentaire de Blue Sea intitulé « L’Essentiel ». La responsable, Pierrette Renaud, blâme notamment la centralisation urbaine des emplois payants pour l’augmentation des cas d’insécurité alimentaire. Elle aimerait que davantage d’entrepreneurs s’installent dans les municipalités de la Vallée-de-la-Gatineau pour permettre à plus de jeunes de trouver un emploi dans leurs terres natales.
Actuellement, une dizaine de famille bénéficie de l’aide alimentaire à l’Essentiel ce qui représente environ 20 personnes.
Aux goûts du jour
La secrétaire-bénévole du service de dépannage alimentaire « Aux goûts du jour », Raymonde Carpentier, note également une hausse des demandes d’aide alimentaire dans le secteur sud de la Vallée-de-la-Gatineau.
Elle mentionne que l’organisme reçoit une soixantaine de demandes d’aide alimentaire par mois, ce qui représente environ 120 personnes sur le territoire de Low à Bouchette.
À son tour, Mme Carpentier blâme le coût de la vie pour cette augmentation.
« Au niveau du bien-être social, il y a des gens qui reçoivent 900$ par mois pour vivre. Ce sont des gens inaptes au travail. Une fois qu’ils ont payé leur loyer, il ne reste plus grand-chose. »
Programme de récupération en supermarchés
Moisson Outaouais et l’Entraide de la Vallée s’approvisionnent en majorité par les invendus des supermarchés.
Dans le bilan faim de l’année 2019 de Moisson Outaouais, on peut lire que depuis maintenant trois ans, l’organisme opère le Programme de récupération en supermarchés grâce auquel l’organisme récupère mensuellement plus de 25 000 kilogrammes de denrées périssables dans 19 épiceries de la région. Toute une gamme de produits y est récupérée, mais le grand intérêt de ce programme réside notamment dans la récupération de viande.
Moisson Outaouais explique que la viande est une denrée précieuse pour les organismes d’aide alimentaire, car elle est très rare, dispendieuse et très nourrissante.
Nathalie Larche de l’Entraide de la Vallée mentionne que plusieurs commerces du territoire val-gatinois collaborent en ce sens avec l’organisme d’aide alimentaire. Elle souligne notamment la collaboration des supermarchés Maxi et Metro, du magasin Tigre-Géant, des boulangeries La Mie sous la croûte et La P’tite Maison ainsi que du Resto Le Notre-Dame.
Pour l’Entraide, la récupération des invendus est une solution majeure à l’enjeu de la faim. Nathalie Larche a expliqué qu’à son arrivée, il y a 11 ans, la récupération alimentaire se chiffrait annuellement à 21 000 livres de nourritures. Maintenant, elle indique que ce sont près de 150 000 livres de nourritures qui sont récupérés par année.
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