Le rôle des organismes communautaires est essentiel, soutient Bras Outaouais

Publié le 16 août 2019 par Kathleen Godmer

Publié par

Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

À peine quelques jours après la déclaration de Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada (PPC) qui encourage à se battre contre l’imposition des cours d’éducation sexuelle, BRAS Outaouais, un organisme en prévention et intervention en VIH et consommation sécuritaire, annonce l’importance d’inclure le milieu communautaire dans les cours d’éducation à la sexualité.

Le rôle des organismes communautaires est essentiel

Même si les deux sorties publiques ont été faites à quelques jours d’intervalle, elles ne sont pas liées. Toutefois, Annie Castonguay, directrice adjointe de BRAS Outaouais a affirmé : « Face à une telle déclaration, notre position est très claire, pour nous les cours d’éducation à la sexualité se doivent de demeurer dans les écoles secondaires, les statistiques démontrent qu’il y a encore trop de jeunes âgés de 14 à 25 ans qui contractent des ITSS. La prévention et l’information sont des moyens efficaces afin de contrer ce phénomène ». Sylvain Laflamme, directeur général de BRAS Outaouais, Annie Castonguay, directrice adjointe et Alexandre Albert, sexologue et intervenant à BRAS Outaouais ont expliqué que « c’est un plus que ce soit un organisme communautaire qui offre la formation aux élèves, car l’ouverture est plus facile pour eux que si c’est leur enseignant qu’ils côtoient régulièrement ». Encore tabou comme sujet« Certains parents peuvent rencontrer des difficultés à informer leurs enfants pour différentes raisons. Que tous reçoivent la même information donnée par quelqu’un dont c’est la spécialité et qui a l’expertise pour le faire demeure un élément essentiel pour diminuer le taux de transmission des ITSS », a précisé Mme Castonguay.Encore aujourd’hui, les jeunes de 14-25 ans sont surreprésentés dans les statistiques de chlamydia et de gonorrhée au Québec. De plus, l’étude Pixel, qui regardait la santé sexuelle des jeunes au Québec, constate que ceux-ci ne sont pas portés à utiliser le condom de façon adéquate.« Ces constatations au niveau provincial se traduisent ici en Outaouais. Nous avons remarqué, dans la dernière année, une augmentation bien réelle des appels nous demandant de l’information en lien avec les ITSS et le dépistage, et ce de plusieurs endroits en Outaouais », a indiqué la directrice adjointe.Organisme et actionsDepuis près de 30 ans, l’organisme BRAS Outaouais est un pilier dans la région en ce qui concerne les enjeux liés au VIH, à l’hépatite C (VHC) et les autres infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS). L’organisme a non seulement aidé à comprendre la réalité des ITSS/VIH d’un point de vue scientifique et épidémiologique, mais aussi sous un axe social. « Par sa mission, BRAS Outaouais se distingue avec son approche humaniste du vécu des personnes qui vivent avec le VIH. C’est pourquoi nous croyons que les organismes communautaires se doivent d’être reconnu à leur juste valeur dans la mise en œuvre des cours d’éducation à la sexualité. », a déclaré M. Laflamme. Pour la nouvelle année scolaire qui débutera sous peu, BRAS Outaouais ouvre de nouvelles plages horaires pour être en mesure de répondre aux appels des différentes écoles de l’ensemble des commissions scolaires de l’Outaouais. Avec une perspective de la réduction des risques, l’organisme a été en mesure de mettre sur pied des ateliers qui répondent aux objectifs ministériels du cours d’éducation à la sexualité, mais aussi aux questionnements des jeunes dans les écoles. Dans la dernière année scolaire, M. Albert a été appelé pour offrir des ateliers dans trois écoles de la région, rejoignant plus de 1 700 élèves et près de 5 600 condoms ont été distribués auprès de ceux-ci. « Nous avons remarquÉ, dans la derniÈre annÉe, une augmentation bien rÉelle des appels nous demandant de l’information en lien avec les ITSS et le dÉpistage. » – Annie Castonguay, directrice adjointe de BRAS Outaouais

Post Views: 50