DPJ Outaouais
Un bilan qui fait jaser
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) s’est empressée de réagir au bilan annuel de la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) en Outaouais publiée au début du mois. Alors que l’APTS résume ce document à un cri du cœur des intervenants à bout de souffle, Michelyne Gagné, directrice de la DPJ Outaouais le perçoit plutôt comme un hommage à leur travail.
La publication du bilan annuel 2017-2018 de la DPJ en Outaouais à fait bien des remous. Alors que l’APTS voit celui-ci comme une sonnette d’alarme des employés en manque de ressources et dont la santé psychologique est plus atteinte que jamais, la directrice de la DPJ Outaouais, Michelyne Gagné, se prononce en mentionnant que la pratique change d’année en année et que la charge de travail s’en voit affectée. À la lumière du bilan annuel de la DPJ en Outaouais, l’APTS affirme que les employés sont à bout de souffle. Qu’en pensez-vous?Je n’ai pas une vision différente, mais peut être que mon explication l’est aussi. Tout d’abord, le travail des intervenants est exigeant, particulièrement émotionnellement. Ils sont les premiers à constater la souffrance des gens, la détresse des personnes et parfois les séquelles que certains abus ont pu avoir sur les enfants et sur certains parents qui sont maintenant devenus adultes. Les intervenants ne sont pas insensibles à tout ça. Donc, ce travail, depuis toujours, est relativement exigeant. En même temps, pour la majorité des employés en protection de la jeunesse, c’est aussi un travail qui est très valorisant, qui permet de voir des gens rebondir dans des situations d’adversité importantes et de tisser des liens de confiances qu’on ne retrouve pas dans toutes les pratiques. De plus, la pratique a changé depuis les cinq dernières années. On a eu plus de situations à traiter et les problématiques se sont diversifiées. Devant ces faits-là, il est évident qu’on doit organiser notre offre de services et nous, ce qu’on fait habituellement, c’est qu’on travaille avec les intervenants et avec les gestionnaires. Pour éviter que nos intervenants s’essoufflent et pour éviter d’affecter notre santé, on met en place des choses pour rester en équilibre. Je ne peux pas nier que personne trouve sont travail difficile, mais je ne dirais pas non plus qu’il n’y a pas de moyens en place pour aider. L’APTS souligne le manque de ressources chronique avec lequel les salariés en centre jeunesse doivent composer. Qu’est-ce que le CISSSO fait ou compte faire pour remédier au problème?On tente d’accommoder les horaires de travail pour qu’ils soient plus souples; on fait l’évaluation des tâches à accomplir au quotidien; on regarde comment d’autres professionnels du milieu peuvent nous prêter main forte; on met sur pied (à partir du printemps prochain) un programme d’embauche pour les étudiants pour la période estivale afin de les familiariser avec le travail de façon à ce qu’on puisse leur offrir des stages et les recruter par la suite; on a de la supervision clinique et de la co-intervention; on fait l’accueil des nouveaux. On est solidaire autour de nos équipes de travail et c’est comme ça qu’on réussit à maintenir notre équilibre.Apparemment, le personnel du centre jeunesse du CISSSO serait en surcharge de travail. En 2017-2018, l’APTS mentionne que 15 postes étaient vacants ce qui entrainait une accumulation des dossiers. Qu’est-ce qui explique un tel manque de personnel?Il peut y avoir des périodes où on a des postes vacants, mais notre établissement s’empresse de faire l’ouverture des postes pour qu’on puisse les combler le plus rapidement possible. Il peut y avoir une période où c’est plus difficile, mais habituellement, on réussit. Il y a aussi la possibilité pour les gens, maintenant, d’être beaucoup plus mobiles et d’aller travailler à des endroits différents. Par exemple, ça permet à des employés qui travaillaient chez nous, mais qui viennent de la région de Québec, de retourner chez eux pour le travail si des postes s’ouvrent là-bas. Le problème de manque de main d’œuvre n’est pas seulement ressenti ici. C’est pareil partout à travers la province. L’APTS affirme qu’au 21 septembre 2018 quelques 131 enfants étaient en attente d’évaluation en Outaouais dû au manque de personnel et à la surcharge de travail. Est-ce exact?Oui, c’est un nombre exact. Cette situation est en lien avec plusieurs facteurs dont la rareté de la main d’œuvre, mais aussi des éléments qui font partie de notre contexte d’intervention qui sont très importants à souligner comme le fait qu’on a besoin de beaucoup plus de temps pour traiter une situation maintenant qu’il y a cinq ou six ans. On a de plus en plus de familles recomposées, on a de plus en plus de nouveaux arrivants qui ont besoin d’interprétariat, on assiste à une recrudescence des problèmes de santé mentale chez les jeunes et chez les parents et on fait face à des délais à la chambre de la jeunesse au tribunal. Tout ça, mis ensemble, ça crée des listes d’attente.Au cours de la dernière année, il y aurait eu 34 départs au sein de la DPJ dont seulement 5 pour cause de retraite et l’APTS souligne qu’il s’agirait majoritairement de jeunes recrues. Serait-ce un effet direct de la pression sur le personnel qui est telle qu’on assiste à un exode des employés du milieu?Lorsque les employés s’absentent, ça peut être pour de nombreuses raisons. Une chose que j’aimerais préciser, c’est que la majorité des absences ne sont pas en assurance salaire pour des gens qui présentent des problèmes de santé psychologique. On a des employés en congé de maladie, mais la majorité d’entre eux le sont pour des problèmes de santé physique. On ne peut pas associer automatiquement les gens qui sont en congé de maladie pour des causes psychologique au travail, mais ça peut jouer en partie là-dedans. Plusieurs sont partis pour des congés de maternité car une bonne partie du personnel en protection de la jeunesse sont des jeunes femmes. La différence qu’on observe depuis une année ou deux c’est qu’étant donné qu’il y a une rareté de la main d’œuvre, il est difficile, parfois, de faire le remplacement rapidement des gens qui partent.
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