Hommes violents
Trois témoignages, trois réalités
Quand la Direction de la Protection de la Jeunesse (DPJ) a suggéré à Luc de faire un cheminement pour hommes violents, ce n’était pas une obligation. L’amour de ses enfants l’a convaincu. Daniel a choisi de lui-même de faire un cheminement pour aider son fils impatient. Il s’est rendu compte qu’il ne donnait pas le bon exemple. Éric a été mêlé à une cause de violence conjugale, il a choisi de s’améliorer. Trois exemples d’hommes de l’Outaouais.
Luc, 33 ans, conjoint, papa de deux enfants
Luc est enfant issu de la violence qui se dit un « gars de rue » toujours prêt à lever les poings pour tout et rien. S’il n’a jamais frappé ni ses conjointes ni ses deux enfants, c’est tant mieux. Mais le climat d’agressivité et de violence dont ceux-ci ont été témoins n’avait rien pour le rendre fier.
Ses premières tentatives pour améliorer sa vie n’ont pas été fructueuses. C’est lorsqu’il a tenté le suivi de groupe qu’il a trouvé la formule dont il avait besoin. Au tribunal, Luc se sentait toujours anxieux, jamais à la hauteur ce qui le poussait à autosaboter ses chances de retrouver la garde de ses enfants. Grâce aux outils reçus à « Donne-toi une chance », Luc est aujourd’hui un papa à temps plein « confiné » par le Covid-19 qui fait des dessins avec ses enfants et il a beaucoup de ressources pour l’aider si jamais ça venait à mal aller. Mais surtout, il sait prendre un grand respire.
Daniel, 46 ans, conjoint, papa de quatre enfants
La vie a souri à Daniel : fonctionnaire bien rémunéré, en couple avec une belle famille, belle enfance. Mais, Daniel bourrassait, levait le ton. Cela mettait tout le monde mal-à-l’aise. Sa conjointe lui a parlé de « Donne-toi une chance » mais il n’était pas prêt. Lorsqu’il a voulu comprendre les comportements d’impatience de son fils de 11 ans, il est allé cogner à leur porte.
Dans les rencontres de groupe, Daniel ne s’est pas senti à sa place. Il y avait là des hommes avec de lourds vécus alors que lui voulait seulement gérer sa colère. Son opinion a changé, un soir, il a dit à sa femme « Je viens de réaliser ce que j’ai fait tout ce temps-là ».
Daniel s’est alors concentré à s’améliorer. Aujourd’hui, il vit le confinement avec sérénité, il sait reconnaître quand les choses peuvent mal tourner et alors, il se pousse en retrait et ses enfants savent qu’il a besoin de ce temps pour ne pas éclater.
Éric, 37 ans, conjoint, beau-père d’une petite fille
Éric est un gars de chantier. Avant, il se décrivait comme un « Tough qui pisse debout et qui n’a pas d’émotions ». Tout a changé depuis « Donne-toi une chance ». Ses premières rencontres, il les a passées dans la non-reconnaissance de ses difficultés. Puis, il y a eu les premières soirées de sensibilisation en groupe. Il y a tellement pris goût qu’il a choisi de lui-même de poursuivre son cheminement pour approfondir la responsabilisation. Son plus grand apprentissage et le plus difficile à admettre fut d’admettre qu’il était vulnérable lui aussi. Éric, qui se dit impulsif, s’en prenait aux objets. Depuis son cheminement, il chante quand il est fâché. « Rien d’intelligent », dit-il mais ça fait rire tout le monde.
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