Réserve faunique La Vérendrye
Les pourvoyeurs espèrent conserver de bonnes relations avec les Algonquins
Pour les pourvoyeurs qui ont été touchés dans les dernières semaines par les barrages autochtones érigés sur les routes d’accès à leur territoire, les dommages financiers sont très différents d’un endroit à l’autre. Même s’ils désirent en majorité garder l’anonymat pour éviter des représailles contre eux, tous espèrent conserver leurs bonnes relations avec les Algonquins.
Désirant regarder en avant et oublier les ennuis des dernières semaines, certains continuent néanmoins d’avoir peur, mais surtout, ne sont pas convaincus qu’ils recevront de l’aide du gouvernement pour les pertes qu’ils ont subies.
Certains pourvoyeurs ont fait profil bas pendant la crise et ont réussi à faire passer leurs clients par des chemins de travers, réussissant ainsi à ne pas essuyer trop de pertes financières. Cependant, dans tous les cas, ils en ont subi. Que ce soit des clients voulant éviter les barricades qui ont annulé avant même d’essayer de se rendre ou d’autres, obligés de rebrousser chemin à leur arrivée sur les lieux, les pourvoyeurs en sont à faire le compte de leurs pertes.
Année plus que difficile
Les pourvoyeurs touchés par l’interdiction de passage de leurs clients en fin de saison 2020, ont eu leur lot d’épreuves en cette année marquée par la Covid-19.
Serge Danis du Domaine Shannon calcule des pertes totales d’environ 300 000$ pour son année en cours, dont environ 130 000$ auraient été causées par les barricades autochtones. Certains pourvoyeurs misant sur le tourisme américain uniquement lors de la chasse à l’ours avaient déjà vu leur saison annulée en raison de la fermeture des frontières. Cette perte supplémentaire de clients à la chasse à l’orignal fait donc encore plus de dommage à leur commerce.
Mis à part des menaces et quelques méfaits sur des affiches, les pourvoyeurs avec qui L’info a communiqué n’ont pas subi de dommages majeurs sur leurs installations et leurs clients n’ont pas été victimes de problématiques marquées. Ils ont cependant eu des nuits d’insomnie, à craindre pour eux et leurs infrastructures. Cette peur n’a pas totalement disparu. Certains craignent les méfaits qui pourraient arriver cet hiver.
En majorité, ce qui inquiète encore plus les pourvoyeurs, c’est que les clients les désertent par crainte de revivre la même situation année après année. Certains clients ont d’ailleurs déjà mentionné qu’ils « regarderaient ailleurs » pour leur chasse 2021. Ce ne sont pas que les chasseurs d’orignaux qui ont dû rebrousser chemin, mais aussi des groupes de chasse au petit gibier et même des motocyclistes ayant tenté de se rendre à un site de pourvoirie.
Bons liens avec les Algonquins
Tous sans exception ont dit avoir toujours eu de bons liens avec les Algonquins de l’endroit. Ils souhaitent que rien ne change. Les communautés autochtones de la région, comme celle de Kitigan Zibi, sont très bien vues et respectées. Le pourvoyeur d’expérience nomme la croissance économique de Kitigan Zibi pour illustrer son propos, ainsi que la façon dont ils gèrent leur place avec fierté. Assurément, selon lui, les Algonquins n’ont rien à retirer d’une mauvaise presse et il espère que les deux parties, soit le gouvernement et les communautés autochtones, trouveront une entente acceptable pour chacun.
« Faut avoir un dédommagement, ce n’est pas notre faute du tout. » – Serge Danis
Comme tous les autres, Serge Danis espère un dédommagement. Il craint, bien entendu, une baisse de quotas de chasse à l’orignal qui ferait perdre de la rentabilité aux pourvoyeurs, mais croit que tout doit passer par l’écoute entre les parties. Lui et d’autres pourvoyeurs se réunissent pour discuter et ont d’ailleurs choisi de regarder en avant puisqu’ils sont impuissants à régler le conflit.
Peu d’espoir d’une compensation
Les pourvoyeurs qui ont eu des pertes associées aux barricades érigées ont peu d’espoir malgré tout de recevoir un dédommagement. Plusieurs sont déçus de la réaction du ministère face à cette crise qui les a touchés. Plus qu’une compensation monétaire, certains ont nommé le règlement du conflit comme priorité.
La Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) réalise présentement un sondage, afin de connaître l’ampleur de la situation et est en conversation avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) pour évaluer les possibilités. Selon Vicky Boivin, responsable des communications à la FPQ, le ministère ne s’est pas engagé, mais semble ouvert à la discussion. La FPQ espère que les pourvoyeurs touchés recevront de l’aide. Elle a pu être témoin du désarroi de plusieurs qui ont passé plusieurs nuits blanches à s’inquiéter pour leur sécurité.
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