Transport scolaire
Une compensation financière aux parents ne fait pas l’unanimité chez les chauffeurs d’autobus
En grève, des chauffeurs d’autobus scolaire déplorent la compensation financière remise aux parents des élèves du Centre de services scolaires des Hauts-Bois de l’Outaouais (CSSHBO) pour transporter leurs enfants.
Les chauffeurs d’autobus scolaire qui sont engagés par la compagnie de transport Lasalle travaillant pour le Centre de service scolaire des Haut-Bois de l’Outaouais (CSSHBO) sont en grève depuis le 1er mai. Dans la Vallée-de-la-Gatineau, il n’y a qu’un circuit d’autobus qui est touché, soit celui qui part de Kazabazua vers Gracefield. Il comprend que 17 adresses.
Le 18 mai dernier, le CSSHBO a informé les parents de la mise en place d’une mesure de compensation des frais de transport de 0,52 $ par kilomètre parcouru de la maison à l’école, le matin et le soir, pour chaque journée de présence à l’école depuis le 1er mai 2023, était-il indiqué dans la lettre.
La conductrice d’autobus scolaire pour la compagnie de transport Autobus Lasalle, Pauline Beauchamp, explique qu’avec cette compensation du CSSHBO, un parent pourrait embarquer plusieurs enfants dans sa camionnette et faire plus d’argent qu’un chauffeur d’autobus.
À la suite de cette information, l’agent syndical du syndicat des Teamsters, Denis Ouellette, se demande comment le Centre de services scolaire a les moyens de payer tous ces parents et ne pas être capable de bonifier les enveloppes budgétaires des contrats des transporteurs pour donner plus de salaires aux chauffeurs.
Pourquoi la grève
M. Ouellette mentionne que lors de la dernière journée de négociation, le transporteur qui est l’employeur a déposé une offre patronale finale qui représentait une augmentation salariale d’un peu plus de 5 %. Les chauffeurs d’autobus avaient tout simplement l’impression de s’appauvrir en acceptant cette offre puisque les différents transporteurs, selon la région administrative dans laquelle ils sont, auraient reçu une bonification de 15 à 30 %. Il affirme que les chauffeurs d’autobus ont refusé l’offre patronale finale à 98 %. Il y a 300 chauffeurs en grève et 16 000 élèves sans transport scolaire, en Outaouais, dit-il.
« Les chauffeurs eux préféreraient être au travail, mais pas aux conditions qu’on leur propose. »
Denis Ouellette
Centre de service scolaire des Haut-Bois de l’Outaouais
Le coordonnateur au transport scolaire du CSSHBO, Richard Leblanc, explique qu’ils ont pris cette mesure de compensation parce qu’ils ne peuvent pas remplir leurs obligations de transporter les enfants à l’école, ils ont donc décidé d’appliquer la politique de frais de déplacement du CSSHBO dans le but de dédommager les parents. Il mentionne que la compensation est pour la distance parcourue, qu’il y ait un ou plusieurs enfants à la même adresse.
M. Leblanc mentionne qu’en ce moment, le centre de services scolaire ne paye pas le transporteur scolaire puisqu’il n’y a pas d’autobus qui roule, alors cet argent est mis de côté. Selon lui, le gouvernement aurait dit puisque nous sommes en milieu défavorisé, avec parents monoparentaux, en distance éloignée et qu’il y a un taux d’absentéisme qui est deux fois plus élevé que la normale, étant en période d’examen de fin d’année, ça met en péril la réussite des élèves, est-ce qu’il y aurait une façon de supporter et mettre en place un incitatif pour que les parents puissent prendre cette responsabilité.
M. Leblanc explique que la marge de manœuvre du CSSHBO est mince puisque les négociations avec le transporteur ont déjà été réglées et qu’ils ne peuvent rien faire pour ce qui est des négociations entre le transporteur et les chauffeurs d’autobus.
« On est une tierce partie, on est vraiment pris entre le transporteur et le syndicat qui négocie et les parents qui demandent un service auquel ils ont droit. »
Richard Leblanc
Pour sa part, la compagnie de transport Lasalle ne nous a pas rappelés pour commenter la situation.
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