Des coupures insensées pour les paramédics

Publié le 15 novembre 2022 par Marie Pier Lafleur

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Marie Pier Lafleur

Journaliste | mplafleur@medialo.ca

018B-La préfète Chantale Lamarche en compagnie de Mathieu Monette, paramédic (Photo, Gracieuseté MRCVG)

Si le gouvernement coupe 547,5 heures de travail pour les paramédics comme il désire le faire dans son plan proposé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, les paramédics ne seront plus en mesure d’assurer l’intégralité des services préhospitaliers d’urgence sur le territoire dans des délais appropriés, craint la préfète de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG), Chantal Lamarche.
Le fonctionnement
Dans la Vallée-de-la-Gatineau, comme il y a 2 ambulances à Maniwaki, s’il y a un appel de ce côté et qu’il y a un transfert à l’extérieur de la région, il y a assurément un bris de service. Puisque Gracefield prend son ambulance et se déplace à Maniwaki, car il y a plus de résidents. Les municipalités au Sud sont par conséquent moins couvertes advenant une requête pour une ambulance. Ce qui veut dire qu’ils devront envoyer une ambulance de Hull ou Masham.
« On s’entend que si quelqu’un fait un arrêt cardiaque au fond de Blue Sea, il a de grandes chances de mourir avant que l’ambulance arrive. »
Chantal Lamarche
À qui la faute?
Quand les paramédics transfèrent un patient dans un hôpital éloigné, ils doivent attendre tant et aussi longtemps que le patient n’a pas été pris en charge par une infirmière ou un médecin. Comme les hôpitaux sont surchargés, un paramédic peut attendre de nombreuses heures avant de pouvoir quitter le patient et retourner dans sa ville. Tout cela sans compter la durée du trajet qu’ils doivent effectuer pour retourner à bon port. Pendant ce temps-là, la MRCVG n’est pas couverte correctement, explique la préfete.
Une situation d’urgence peu banale
Le 1er novembre dernier, il y a eu un appel d’urgence critique. Il n’y avait pas d’ambulances disponibles. On ne sait pas encore pourquoi, indique Chantal Lamarche. Ils ont donc dû appeler les paramédics de Mont-Laurier dont la base est située à une distance de 55 kilomètres. Finalement, l’ambulance de Mont-Laurier a été annulée puisque la Sûreté du Québec a finalement décidé de transporter le patient à l’urgence étant donné qu’il était en arrêt cardiaque et qu’ils ne pouvaient plus attendre.
Explications
On veut savoir pourquoi il y a eu ce bris de service et une fois qu’on va connaître la raison on va faire des moyens de pression sur les élus pour corriger la situation, explique Mme Lamarche. À la suite de l’incident qui s’est produit le 1er novembre dernier, la MRCVG a demandé d’avoir les cartes d’appel depuis janvier 2022.
2 courriels ont été envoyés en octobre en référence à cette demande d’accès à l’information et la MRCVG n’a eu aucune réponse et aucun accusé de réception de l’organisation Centre Communication Santé Outaouais n’a été reçu.
La MRCVG fera une résolution en ce sens, révèle Mme Lamarche.
S’unir pour faire changer les choses
La MRCVG, le conseil des maires ainsi que les préfets de l’Outaouais vont s’unir dans ce dossier. «On ne peut pas laisser passer ça parce que tout le monde est touché en Outaouais. Ce sont des vies humaines qui sont mises en jeu si ces coupures sont mises en place», conclut Chantal Lamarche.