La MRC val-gatinoise pâtirait d’un dysfonctionnement imputable au laxisme gouvernemental selon un rapport
Un rapport accablant intitulé Voir et faire autrement est tombé, la semaine dernière, dénonçant notamment les « lacunes systémiques » et les « aberrations bureaucratiques » de Services Québec dont souffrirait la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau.
Depuis cinq ans, la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG) a alerté les instances régionales et nationales quant aux services publics d’emploi sur son territoire. L’administration val-gatinoise dresse le constat d’avoir été « négligés, voire abandonnés au fil des ans, avant même l’arrivée du gouvernement en place ».
Une consultante au chevet de la MRCVG
Pour brosser le portrait fouillé de la MRC, une consultante externe a été engagée. Grâce à un rapport complet, Martine Morissette met en lumière plusieurs constats alarmants. «Ce document […] démontre le laxisme de Services Québec sur le territoire val-gatinois évoquant le traitement accordé aux citoyens et la relation partenariale avec les organismes d’emploi », est-il indiqué dans le rapport.
Les élus locaux entendent prouver qu’il est possible de… voir et faire autrement pour obtenir des retombées sociales et économiques significatives. La MRC de La Vallée-de-la-Gatineau a, d’ailleurs, obtenu l’appui de ses homologues outaouaises et certaines, parmi les plus dévitalisées au Québec.
La Vallée-de-la-Gatineau appelle de ses vœux « des services d’emploi de proximité, de bonne qualité et en quantité suffisante ». Sont mentionnées les « obligations du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et de Services Québec envers les citoyens de la MRC de La Vallée-de-La-Gatineau ».
Mise en place d’un projet pilote demandé
Le Conseil exhorte Québec et son « gouvernement des régions », de voir et faire autrement pour la Vallée-de-la-Gatineau et demande la mise en place d’un projet pilote. Les autres recommandations sont :
- La mise en place d’un Conseil territorial des partenaires du marché du Travail de la Vallée-de-la-Gatineau. Son mandat est d’assurer une vigie pour bien cerner les besoins, les priorités d’action et l’adaptation des mesures et des programmes de Services Québec ;
- L’embauche de trois ressources humaines supplémentaires. Elles seront sur place et en présentiel à Services Québec de Maniwaki, soit un gestionnaire à temps plein et deux agents d’aide ;
- Le financement des organismes locaux d’emploi en termes d’achats de services par Services Québec est préservé :
* Il est indexé chaque année ;
* Les ententes de services sont conclues minimalement sur une base triennale ;
* Les budgets non utilisés en fin d’année sont réinvestis l’année suivante pour répondre à d’autres besoins ; - L’accès à un Fonds – Voir et Faire Autrement – de 500 000$ annuellement :
* Un Fonds pérenne – soit la modique somme de 25 $ par citoyen ;
* Il permet des investissements supplémentaires et alternatifs à Services Québec pour appuyer le développement social et économique du territoire.
Quelques réactions politiques
Ce rapport pourrait représenter un modèle à suivre. « Il s’agit d’un premier pas de franchi […] pour obtenir une offre de services […] en matière d’aide à l’emploi, d’aide aux entreprises, d’aide sociale et de solidarité sociale. Qui sait ? Notre résilience, notre engagement et notre détermination pourront inspirer d’autres MRC du Québec qui se retrouvent dans les mêmes conditions et avec des enjeux similaires », a déclaré la préfète de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau, Chantal Lamarche.
La créatrice de ce rapport pointe du doigt certains manquements. « Le ministère de l’Emploi est un immense paquebot. Son ADN est composé essentiellement de conformité et de mur-à-mur. La MRCVG est l’une des plus dévitalisées au Québec et dans ce contexte, est-ce normal de refuser d’appuyer des citoyens ou des promoteurs d’entreprise […] parce que leur profil n’est pas prioritaire? […] Pourtant à l’entrée de Services Québec, on y lit : aide à l’emploi, aide aux entreprises, aide sociale et solidarité sociale », a ironisé la consultante externe de la MRCVG, Martine Morissette.
Les conclusions tirées de ce rapport doivent être suivis d’actes. « Après avoir dénoncé un certain nombre de constats alarmants sur notre territoire, il faut rapidement se mettre en action et se concentrer sur l’avenir. Le gouvernement doit être notre partenaire […]. Il nous faut tous mettre la main à la pâte pour l’avancement de cette initiative », a conclu le maire de la municipalité de Denholm, Gaétan Guindon.
Réaction du ministère
Le point de vue du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale diffère quelque peu. « Depuis 2019, les autorités du ministère sont régulièrement en communication avec la préfète de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau. Le ministère, qui analyse actuellement le rapport Voir et faire autrement produit par la MRC, est à l’écoute de ses préoccupations et sensible aux enjeux de la clientèle de la MRC.
Le ministère a entrepris de nombreuses actions dans les dernières années dont l’utilisation des sommes provenant du Fonds de développement du marché du travail, et pour développer les relations partenariales avec les différents acteurs du territoire de la MRC Vallée-de-la-Gatineau. »
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