Mobilisation du secteur public devant l’hôpital Papineau et les écoles de la Basse-Lièvre
C’était journée de grève et matinée de soutien à la grève dans le secteur Buckingham à Gatineau. Des dizaines de personnes emmitouflées dans leur manteau d’hiver ont bravé le froid alors que la journée de manifestations annoncée par le Front commun commençait.
En ce lundi 6 novembre, devant l’Hôpital de Papineau, un petit chapiteau avait été monté à quelques pas de l’établissement de santé. Des manifestants faisaient les cent pas sur le trottoir, pancartes bien en évidence, dans un tintamarre auquel le klaxon d’automobilistes solidaires venait se joindre. Les pancartes « Nous, d’une seule voix » étaient brandies par et pour le personnel du secteur public.
Les manifestants ont souligné qu’il était important pour eux de faire acte de présence en cette journée de protestation contre l’offre du gouvernement provincial. Ce dernier suscite la grogne depuis sa proposition d’hausser les salaires de 9% sur 5 ans pour les travailleurs du secteur public, alors que de meilleures offres ont été octroyées ailleurs.
« [François] Legault donne 30 % aux députés, [21%] aux polices, nous c’est juste 9 % sur 5 ans », lance la préposée en hygiène et salubrité, Stéphanie Beaulne.
Elle ajoute que si l’offre ne suit même pas l’inflation, elle manque aussi de réalisme si on prend en considération la charge de travail imposante des travailleurs dans le système de santé. Elle note, entre autres, qu’il y a plus de quarts, mais qu’il manque toujours d’employés.
Une autre manifestante insiste elle aussi sur le fait que l’offre salariale de Québec ne reflète pas la réalité du terrain.
« C’est plus alléchant aller dans le privé en ce moment », mentionne la dame, qui a demandé à ne pas être nommée.
Elle cite l’exemple du département de psychologie. Elle déplore que les demandes pour un suivi explosent alors qu’une seule psychologue est actuellement employée pour desservir tout le comté de Papineau. La situation perdure depuis les alentours de 2018. Le secteur jeunesse, quant à lui, n’a plus de psychologue attitré depuis des années.
« Ça démontre la difficulté qu’il y a d’amener les professionnels, comme les psychologues, dans le réseau », poursuit-elle.
Le privé serait plus alléchant pour les nouveaux professionnels, car l’offre salariale et les conditions ne suivent pas la cadence dans le public. Des postes ont été ouverts en psychologie, puis fermés parce qu’on ne trouvait personne.
Les manifestantes interpellées par L’info de la Basse-Lièvre s’entendent pour dire que les conditions salariales sont un enjeu de taille dans la rétention du personnel de santé. Un manque de personnel atteint nécessairement la qualité des services offerts à la population.
Un peu plus loin dans Buckingham, des rassemblements de soutien étaient aussi en cours devant les cours des écoles, dont Hormisdas-Gamelin, Du Boisé et Saint-Laurent.
Selon l’annonce du Front commun, les services de santé devaient manifester pendant 24 heures. Pour les établissements scolaires, les cours reprenaient vers 10 h 30.
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