Michel Prévost, D.U., président de la Société d’histoire de l’Outaouais
La Maison Jean-Baptiste-Riel : le seul bâtiment cité à Déléage
La Vallée-de-la-Gatineau ne compte que quatre bâtiments cités en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec : le Château Logue à Maniwaki, l’église et le presbytère de Notre-Dame-de-la-Visitation à Gracefield et la Maison Jean-Baptiste-Riel à Délégage. De ces quatre bâtiments cités immeubles patrimoniaux, la Maison Jean-Baptiste-Riel, située au 162, chemin du Lac-Kensington, s’avère de loin la plus modeste.
En réalité, trop souvent, on considère que seuls les immeubles imposants en pierres ou en briques comme les églises et les presbytères ou les résidences somptueuses comme le Château Logue font partie du patrimoine bâti, alors que les structures plus modestes, beaucoup plus représentatives du quotidien de la majorité de la population, sont aussi des témoins importants du patrimoine architectural. Somme toute, la petite Maison Jean-Baptiste-Riel constitue un parfait exemple de ce patrimoine à conserver pour les générations à venir.
Une propriété oblate
Le site où est construite la modeste demeure en bois pièce sur pièce est d’abord acheté ou loué, au milieu du 19e siècle, par les pères Oblats de Marie-Immaculée, une communauté religieuse venue du sud de la France et qui a joué un rôle majeur dans le développement de la Vallée-de-la-Gatineau. D’ailleurs, plusieurs de nos chroniques historiques ont souligné leur contribution remarquable.
La modeste maison rectangulaire avec un toit accentué à deux versants en tôle profilée est érigée entre 1850 et 1860. Elle a conservé ses fenêtres à guillotine. Elle possède un seul élément décoratif, les chambranles des fenêtres, c’est-à-dire les encadrements de bois qui bordent les fenêtres.
Fait intéressant à noter, avec ses près de 175 ans, la Maison Jean-Baptiste-Riel s’avère l’une des plus anciennes habitations de la région.
Le petit bâtiment, situé dans un décor champêtre au bord du lac Kensington, à l’époque, le lac Serpent, sert de camp de repos et de pêche pour les pères oblats, jusqu’au début des années 1910.
Un club de chasse et pêche
Tout de suite après la Seconde Guerre mondiale, la maison de retraite des religieux est transformée en un club de chasse et de pêche pour les employés de la Compagnie internationale de papier, la CIP, une entreprise très présente dans l’industrie forestière de l’Outaouais. Selon le
Répertoire du patrimoine culturel du Québec, le gardien du club y habite durant un an vers 1946.
Aujourd’hui, la Maison Jean-Baptiste-Riel, aussi connue sous le nom de « vielle maison », sert de chalet numéro 7 du Club Kensington, une coopérative de chasse et pêche de Déléage, qui en est le possesseur.
Un bâtiment cité
Le 11 janvier 2011, les membres du conseil municipal de Déléage citent le bâtiment comme immeuble patrimonial et le font inscrire au Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Il s’agit de la seule maison de colonisation protégée dans la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau.
La Maison Jean-Baptiste-Riel est également inscrite à l’Inventaire du patrimoine bâti de la région de l’Outaouais.
Sources
Manon Leroux, L’autre Outaouais. Guide de découverte du patrimoine, Gatineau, Société Pièce sur pièce, 2012, 607 p.
Répertoire du patrimoine culturel du Québec, consulté le 27 août 2023.
https://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/detail.do?methode=consulter&id=173442&type=bien
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