Maniwaki
L’artiste autochtone Simon Brascoupé installera une œuvre collective à l’hôpital Monfort
L’artiste anichinabé de Kitigan Zibi, Simon Brascoupé, concevra une œuvre collective avec la participation d’artistes, artisans, et du personnel hospitalier qui sera installé par la suite dans l’entrée principale de l’hôpital Monfort. Une entente qui vise non seulement à embellir le lieu, mais aussi à reconnaitre et honorer le fait que l’établissement se trouve en territoire algonquin anichinabé non cédé.
Ce projet contient plusieurs objectifs, notamment celui de travailler en partenariat avec les peuples autochtones pour construire des relations respectueuses basées sur la compréhension, la réconciliation et la guérison comme l’annonce la vice-présidente, Communications et Affaires francophones de l’hôpital Montfort, Geneviève Picard.
« Nous sommes conscients des défis et des injustices auxquelles les peuples autochtones ont été confrontés dans le système de santé canadien, et nous voulons travailler en collaboration avec des partenaires des communautés autochtones pour améliorer l’accès aux soins de santé », souligne Mme Picard.
Cette dernière explique que les propositions faites par M. Brascoupé ont été convaincantes, par leur valeur artistique et esthétique, mais aussi parce que c’est un projet collectif, qui implique des artisans autochtones. L’œuvre aura également une vocation éducative, permettant aux membres du personnel de Montfort, aux patients, visiteurs, d’être témoin du processus créatif et d’en apprendre plus sur les traditions ancestrales algonquines.
Un processus créatif éducatif et rassembleur
De son côté, M. Brascoupé affirme que les œuvres d’art ont le potentiel de transformer les environnements hospitaliers par leur beauté et les histoires qu’elles racontent.
« Ma pratique artistique et celle de ma fille visent à impliquer la communauté dans la conception, le développement et la mise en œuvre de l’œuvre d’art. Nous travaillerons en collaboration avec les membres du personnel de l’hôpital pour définir la vision de l’œuvre d’art ainsi qu’avec la communauté et des artistes algonquins »,annonce l’artiste.
« C’est en réunissant ces deux groupes de personnes que la transformation pourra être complète. Les Algonquins ou Anichinabés vivent sur cette terre depuis des temps immémoriaux et leur culture, leur langue et leur respect du territoire peuvent permettre de mieux comprendre la nécessité de vivre durablement sur la terre », ajoute-t-il.
Une œuvre qui reflète la pensée holistique algonquine
L’artiste anichinabé explique que les Algonquins considèrent la santé de manière holistique, en englobant l’aspect spirituel, émotionnel, physique et mental. Selon lui, une grande partie de leurs œuvres d’art reflètent les perspectives algonquines du territoire, des animaux, des médicaments, etc.
« Dans les cultures indigènes, le monde naturel est considéré comme notre parenté et constitue un moyen puissant de se connecter à la terre de manière puissante et significative. Mes ancêtres algonquins ont peint sur des affleurements rocheux dans tout le territoire pour transmettre leurs connaissances aux générations futures. Certains de ces enseignements sont de “marcher doucement sur la terre” comme l’ours qui est grand, mais qui marche délicatement », décrit-il.
L’art comme processus de guérison
Dans un premier temps, une série de tambours traditionnels autochtones, de différentes tailles, seront fabriqués à la main par des artisans algonquins, à l’aide de matériaux naturels, tels que du cèdre et des peaux d’orignal ou de cerf, dans le respect d’une tradition vieille de plusieurs milliers d’années.
« Le tambour représente le battement du cœur humain ainsi que le battement du cœur de la Terre mère. Le tambour est utilisé dans les cérémonies culturelles et de guérison ainsi que dans les célébrations », précise M. Brascoupé.
Les artisans produiront ensuite de plus petits tambours, afin de permettre au public d’apprendre comment ils sont fabriqués, dans le cadre d’un atelier se déroulant sur le site de Montfort. Ils seront peints par la communauté, les membres du personnel de l’hôpital, et des artistes algonquins. Une fois terminés, ils seront suspendus dans les airs, au-dessus de l’entrée principale.
« Le thème des peintures n’a pas encore été discuté, mais elles symboliseront la relation de guérison entre le monde naturel et les êtres humains. Une grande partie de nos produits pharmaceutiques proviennent du monde naturel, que les peuples indigènes considèrent comme des cadeaux. Nous espérons que cette œuvre d’art rapprochera la communauté hospitalière et la communauté autochtone grâce à ce processus de réconciliation », conclut l’artiste.
Selon Geneviève Picard, M. Brascoupé espère commencer le travail cet automne, mais aucune date n’a été fixée pour le moment.
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