Maniwaki
La Ville ne souhaite pas citer aucun immeuble religieux sur son territoire
La Ville de Maniwaki a déposé en mai une résolution non adoptée dans laquelle on peut lire « qu’elle ne comptait pas citer aucun bâtiment patrimonial religieux sur son territoire, car il en découle de nombreux désavantages ».
Le président de l’assemblée de la Fabrique, Ward O’Connor, avoue qu’il est déçu et en même temps insulté. M. O’Connor explique qu’au mois de juillet, la Fabrique a envoyé une demande de citation pour l’église l’Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie à Maniwaki, située sur la rue du Couvent. Par la suite, il a accepté de les rencontrer pour leur expliquer ce qu’est le programme de citation, se disant qu’ils manquaient peut-être d’information sur le sujet puisque ça n’implique en rien la Ville selon lui.
La Ville de Maniwaki aurait décliné cette demande. M. O’Connor mentionne avoir eu des retours par courriel pour la demande de citation, mais pas pour le rencontrer. Il indique avoir insisté jusqu’à ce que la Ville lui envoie une résolution disant qu’ils n’ont pas l’intention de le rencontrer.
L’église en question est le plus vieux bâtiment de Maniwaki où les registres débutent en 1843. Selon M. O’Connor, l’église est en assez bonne forme encore et en la citant elle pourrait bénéficier de subventions allant jusqu’à 70 % des travaux.
« Il y a un vitrail qui est en train de tomber, ça va coûter cher refaire ces vitraux. Nous autres, à 30 % on trouvera bien les fonds, on fera des levées de fond pour payer ça. Mais payer 100 % des travaux on n’est pas capable. », rapporte-t-il.
« C’est la fabrique qui assume les coûts, ça ne concerne en rien la Ville. Qu’ils nous laissent nous débrouiller avec le financement. »
Ward O’Connor
M. O’Connor tient à dire que jusqu’à maintenant ils ont toujours eu de bonnes relations avec la ville.
Le président de la Société d’histoire de l’Outaouais, Michel Prévost, se dit désolé par cette décision. « Comment justifier que les membres du conseil de Ville de Maniwaki ne souhaitent pas protéger, en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec, un seul de ses bâtiments religieux, sous prétexte qu’ils n’y voient que de nombreux désavantages ? », mentionne-t-il.
M. Prévost affirme que le Conseil municipal aurait pu étudier ce genre de demandes pour protéger son patrimoine religieux, cas par cas. Il comprend que Maniwaki ne peut pas citer tous les bâtiments religieux de son territoire, mais de là à fermer la porte à toutes demandes de citation à venir pour ses bâtiments religieux, il y a toute une marge, mentionne-t-il.
Ville de Maniwaki
Du côté de la Ville de Maniwaki, la directrice générale Karine Alie Gagnon explique qu’il y a beaucoup d’institutions religieuses sur leur territoire et qu’ils ne veulent pas créer de précédent et être équitable. Puis il y a la capacité financière à long terme, dit-elle. Mme Alie Gagnon mentionne qu’il y a des subventions qui sont accordées pour un maintien, mais qu’elle est admissible une seule fois. Selon elle, lorsque les travaux seront effectués, il faudra maintenir le bâtiment dans le même aspect, avec les mêmes matériaux d’origine et les coûts subséquents sont très dispendieux.
« Il faut se le dire, une église c’est une entité qui ne va pas nécessairement chercher des sous. », rapporte Mme Alie Gagnon. Puis une fois qu’un bâtiment est cité, il n’y a plus d’autre utilisation possible, il n’y a plus de transformations possibles de l’usage non plus, ce qui complique les choses, ajoute-t-elle.
La mairesse de Maniwaki, Francine Fortin, explique que la résolution n’a pas encore été adoptée et qu’elle le sera en juin prochain. Elle rappelle qu’une résolution non adoptée peut être modifiée. « Si le bâtiment finit par être abandonné, ça devient notre responsabilité et c’est ça que je ne veux pas », craint-elle.
Rencontre avec le ministre Lacombe
L’équipe des relations médias du ministère de la Culture et des Communications affirme que la citation est un pouvoir et non une obligation légale. Par ailleurs, il existe d’autres moyens de protéger, mettre en valeur, transmettre et connaître le patrimoine culturel du Québec, conclut-elle.
En terminant, la mairesse de Maniwaki Francine Fortin affirme qu’elle rencontrera le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.
Le Château Logue a été construit en 1887 par Charles Logue. Ce bâtiment a été cité le 20 octobre 2008.
Le château Logue est l’un des plus anciens bâtiments subsistant à Maniwaki.
Répertoire du patrimoine culturel du Québec
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