À quoi s’attendre lors de la crue printanière?

Publié le 28 mars 2023 par Marie-Pier Lafleur

Publié par

Marie-Pier Lafleur

Journaliste de l'Initiative de journalisme local | mplafleur@infodunord.ca

Le 20 mars dernier, Hydro-Québec présentait un webinaire sur la crue printanière. Gestion des réservoirs dans le bassin de la Rivière Gatineau, retour sur la crue de 2022 et période de questions ont entre autres été les sujets abordés.

Crue printanière 2022 (Photo L’info de la Vallée — Archives)

Pour informer et répondre aux questions, il y avait des gens d’Hydro-Québec, du ministère de l’Environnement ainsi que de la Commission de planification de la régularisation de la rivière des Outaouais (CPRRO).
Tout d’abord, l’ingénieure en gestion hydrique chez Hydro-Québec, Hayet Chaouche, explique que les crus se produisent principalement lors des mois d’avril et de mai, cependant au nord du Québec elles peuvent s’étendre jusqu’en juin. Ce qui définit l’ampleur d’une crue c’est la quantité de neige au sol et les températures. La pluie est un facteur important qui définit l’ampleur de la crue. Malheureusement, ces conditions ne peuvent être prévues seulement quelques jours à l’avance.
Mme Chaouche mentionne qu’il y a 2 principaux réservoirs dans le bassin versant de la Gatineau qui se trouve dans la partie nord. Il y a le réservoir Cabonga et le réservoir Baskatong qui est le plus gros puis Hydro-Québec est le seul à exploiter la Rivière Gatineau. Puis dans la partie sud, il n’y a pas de réservoirs. Donc la partie régularisée représente seulement 40 % du territoire du bassin versant et 60 % du territoire est non régularisé. Ce qui veut dire qu’Hydro-Québec n’a pas de contrôle sur cette partie-là. La ville de Maniwaki se trouve dans la zone non régularisée donc il se peut qu’il puisse y avoir des inondations s’il y a de forts événements météorologiques. Selon Mme Chaouche, la mission d’Hydro-Québec est de mettre en œuvre les meilleures stratégies possibles et efficaces pour gérer l’eau dans la partie régularisée pour réduire l’impact dans la partie qui est non régularisée.
Retour sur 2022
En 2022, il y a eu des quantités importantes de neige dans le nord du bassin versant, des quantités supérieures aux normales, explique Mme Chaouche. Au mois d’avril, il y a eu de grandes quantités de pluie et en mai il y a eu des records historiques de pluie. Le réservoir Baskatong a été grandement touché par cette crue. Les grandes quantités de neige et de pluie ont donné le deuxième plus fort volume de cru au réservoir Baskatong depuis 1974 Photo

Baskatong — Classement des volumes de crue depuis 1950 (Photo gracieuseté Hydro-Québec)

La ligne orange (qu’on peut voir sur l’image : Baskatong — Classement des volumes de crue depuis 1950) représente le volume du réservoir Baskatong.

« Sa réserve utile est de 3 049 hm3. Pour donner une idée de grandeur, 1 hm3 représente 350 piscines olympiques. »
Hayet Chaouche

En 2022, ils ont été capables d’emmagasiner seulement la moitié du volume reçu. Hydro-Québec s’est assuré de ne pas monter le niveau trop vite. Il s’accotait à la limite d’une inondation à Maniwaki. Au courant du mois de mai il n’y avait pas d’indications qu’il y aurait une pluie extrême vers la fin mai. Puis de la mi-mai vers début juin il y a eu 100 mm de pluie sur une période de 12 jours ce qui a été exceptionnel. Bien qu’Hydro-Québec a tenu le réservoir Baskatong à son niveau maximal, il y a tout simplement eu trop d’eau pour éviter l’inondation.
Crue printanière 2023
Au moment d’écrire ces lignes, il n’y aurait pas à s’inquiéter en raison de la quantité de neige reçue cette année, affirme Mme Chaouche. Cependant, la neige seulement ne peut permettre de prédire l’ampleur de la crue printanière. Tout dépend évidemment de la vitesse à laquelle la neige fond et des précipitations.
Vider complètement le réservoir Baskatong?
Mme Chaouche mentionne qu’Hydro-Québec doit garder un petit volume au cas où la crue de printemps serait plus tardive que prévu. Il doit y avoir un débit minimal pour des raisons environnementales pour ne pas assécher la rivière. Donc si la crue arrive plus tard qu’en moyenne la rivière pourrait être asséchée. Ils gardent un petit volume, à peine 1 % du volume du réservoir, qui n’a pas d’impact sur la crue puisque c’est un volume qui est très faible. Ce n’est pas ce volume qui va créer des inondations.

Post Views: 786