Plan de relance en santé
Malgré certains points positifs, questions et inquiétudes persistent à la MRCVG
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a présenté, le 29 mars dernier, son plan de relance en santé qui vise à simplifier et rendre plus humain le réseau considéré comme ayant plusieurs lacunes. Comme la MRC Vallée-de-la-Gatineau (MRCVG) a déposé, il y a quelques mois, un plan de gouvernance locale en santé, L’info a voulu savoir comment elle recevait la présentation de ce plan.
« Au moment où on se parle, ça vient à peine de sortir et je n’ai pris connaissance que de grandes lignes du plan. Il va vraiment falloir, avec mon équipe, prendre le temps de tout éplucher par secteur et ça comprend 50 points. Ce plan est une bonne nouvelle et la partie sur la décentralisation aussi. Maintenant, il nous reste à savoir de quelle façon ce sera fait et ce ne sera que quand on en saura plus que je me réjouirai vraiment. Il y a eu tellement de réformes du système que je m’encourage en me disant que ça ne peut pas être pire », a mentionné la préfète, Chantal Lamarche.
Dans les 30 dernières années, le réseau de la santé a subi de nombreuses transformations, mais il semble que les problèmes demeurent. Selon les explications données dans le plan présenté, pour certains aspects, la responsabilité des établissements face à la population sur leur territoire est appliquée de façon inégale. La problématique vient, la plupart du temps, à cause de la présence aléatoire d’un gestionnaire, selon les établissements et les installations, limitant la gestion de proximité et entrainant des difficultés d’application des directives.
« Un plan de décentralisation du système de santé et de services sociaux visera à ramener les opérations du réseau vers les régions et à recadrer la mission du Ministère sur les orientations stratégiques. » Christian Dubé
Dans cette optique, la préfète affirme être sûre que le plan de gouvernance locale déposé par la MRCVG fera son chemin. « Le gouvernement a affirmé haut et fort qu’il misait sur la décentralisation. Je crois bien que notre projet-pilote et ceux soumis par d’autres MRC ont déjà été analysés et selon moi, il y aura des directives émises pour chaque région du Québec qui leur seront propres. Ce n’est pas encore clair. »
Première ligne: la question des guichets uniques inquiète
« Ce sont les CLSC qui m’inquiètent le plus. Ils veulent mettre des guichets uniques et j’ai un peu de misère avec ça. Je pense que ce n’est pas l’idéal. Je n’ai peut-être pas encore tout bien saisi, mais ça m’apporte vraiment des inquiétudes et du questionnement. Peu importe le rendez-vous, ça devra passer par là et moi, je crois que le service de première ligne aux citoyens doit rester. Par contre, on ne sait pas comment ils vont mettre ça en place. S’ils reproduisent le modèle mis en place pour la vaccination, ça allait relativement bien, mais pour les personnes plus vulnérables qui ont besoin de parler à quelqu’un, c’est problématique. On revendique aussi de ce côté-là depuis 2015. Le contact humain doit rester en première ligne, mais avant de critiquer et crier, je vais attendre de voir ce qui sera fait », a raconté la préfète.
« Je reste sur mes gardes et je mise à plein sur la décentralisation. C’est ma priorité! » Chantal Lamarche
Elle a aussi souligné l’importance d’un contact direct en mentionnant qu’une personne en état d’urgence qui vit, par exemple, une grosse crise d’angoisse ne trouvera pas réponse à ses besoins en téléphonant au 811, car les délais d’attente sont extrêmement longs et les besoins, eux, sont immédiats.
Principaux points du plan de décentralisation
Selon le ministre Dubé, « il est temps de recentrer la mission du Ministère sur l’essentiel, soit la définition des objectifs et des orientations stratégiques, l’évaluation de la performance et le suivi des résultats, et de donner davantage de pouvoirs et d’autonomie aux gestionnaires et au personnel sur le terrain.
Voici donc les principaux points et objectifs afin que la décentralisation soit mise en place selon lui:
- Plan de décentralisation du système de santé et de services sociaux visant à rendre le réseau plus efficace et imputable des résultats et à assurer une stabilité organisationnelle
- Séparation des orientations et des opérations entre le Ministère et les établissements du réseau Cadre responsable dans les installations principales du réseau
- Mesure périodique de la satisfaction des patients
- Performance des gestionnaires mesurée en fonction des priorités que sont la satisfaction des patients, la pertinence et la valeur des soins et des services
- Partage des données avec I’ICIS et d’autres organisations autonomes reconnues pour comparer la performance du réseau québécois sur une base de valeur avec celle des autres provinces canadiennes et juridictions dans le monde
- Publication périodique d’un tableau de bord avec des indicateurs simples sur les priorités comme l’accès à la première ligne, aux urgences et aux chirurgies, le personnel, le soutien à domicile, la santé mentale et la protection de la jeunesse
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